MRC Aire Urbaine (BMH)

Tribune "Vivre le Territoire" n°169, magazine du département
Mars-Avril 2017


Président du Conseil départemental, vice-président de la Communauté d’agglomération belfortaine et attaché parlementaire à plein temps.
Entre le 2 avril 2015 et le 1er mars 2016, M. Florian Bouquet aura été tout à la fois Président du Conseil départemental, 2e vice-président de la Communauté d’agglomération belfortaine et l’attaché parlementaire de M. le député-maire Damien Meslot. Tout cela à plein temps. A l’évidence, un Président de Conseil départemental ne peut pas cumuler un mandat aussi important et un emploi aussi prenant que celui d’attaché parlementaire.

M. Bouquet ne voit rien « d’immoral là-dedans » et d’expliquer qu’il a déposé sa « démission le 1er mars de manière effective et immédiate, sans indemnités, sans droits à Pôle Emploi pour n’exercer que mon mandat de Président du Conseil départemental ». Rares sont les salariés qui s'accordent 11 mois pour présenter une démission qui, par nature, n’autorise ni indemnités, ni droits à Pôle Emploi. Et c’est en fait contraint et forcé qu’il a démissionné trois jours après la révélation publique de ce cumul entre son mandat de Président et son emploi d’attaché parlementaire au service du député-maire de Belfort, M. Damien Meslot.

Comme pour M. Fillon, M. Bouquet se défend d’une pratique illégale. Mais de tels comportements sont à juger aussi d’un point de vue politique et moral. C’est une faute politique car Président de l’exécutif départemental, il est le garant de l’autonomie et de l’indépendance du Département par rapport à tout autre lieu de pouvoir politique. Salarié de M. Meslot jusqu’au 1er mars 2016 pour un salaire de 2600 €, nous doutons de son indépendance politique et nous questionnons son autonomie par rapport au maire de Belfort et président de la CAB. La décision de rééquilibrer pour la période 2016-2019, le financement du SDIS au bénéfice de la CAB (- 300 000 €) et au détriment du Département et du bloc communal (+ 174 000 € pour la Communauté des Vosges du Sud, + 125 000 € pour la Communauté du Sud Territoire) est-elle totalement impartiale et prise dans le seul intérêt de la solidarité territoriale ? Son lien de subordination au Président de la CAB nous apparaît aujourd’hui évident.

C’est aussi une faute morale parce que M. Bouquet a bâti son élection sur une promesse de probité, d’équité et de rigueur comptable vis-à-vis de son électorat. Pour cela, il a mis en place avec l’aide de M. Rousse, son vice-président et par ailleurs salarié (lui aussi !) à plein temps de M.Meslot, maire de Belfort, un discours de soupçon sur les bénéficiaires des aides sociales allant jusqu’à organiser la chasse aux allocataires du RSA. Et, depuis son élection, bénéficiant d’une rémunération pour un poste qu’il ne peut occuper en raison de l’emploi du temps d’un Président de Conseil départemental, il n’a de cesse de mettre en doute les performances, les compétences et l'efficacité des agents de la fonction publique territoriale. Comment peut-on aujourd’hui croire encore à la parole d’un homme politique qui, dans l’ombre, fait le contraire de ce qu’il impose aux autres ?

Bastien Faudot (MRC), Samia Jaber (PS), Isabelle Mougin (DVG), Christian Rayot (MRC), Sylvie Ringenbach (DVG)

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - adressé le jeudi 2 mars


À Delle, une permanence pour le vice-président.
À Delle, une permanence pour le vice-président.
C’est par voie de presse (ER du dimanche 25 février) et, singulièrement, par la voix du député Damien Meslot que nous apprenons que le groupe des élus de la «majorité départementale» du Conseil départemental dispose de locaux au 4 rue Clémenceau, adresse de la permanence parlementaire de M. Meslot.
 
Le 17 décembre 2015, M. Bouquet, Président du Conseil départemental, a bien communiqué en Commission permanente les lieux et coûts de trois permanences mises à disposition des groupes : l'une site de l’Espérance à Belfort pour le groupe «Union républicaine» et deux autres pour le groupe «majorité départementale» situées à Valdoie et à Delle. Aucun autre rapport sur une location ou convention d'occupation pour les groupes politiques n’a été présenté depuis aux conseillers départementaux.

Une fois encore, le Président du Conseil départemental a caché la réalité. À qui le conseil départemental loue t-il ces locaux ? Au cas où ce local serait mis à disposition de la majorité départementale gratuitement, les deux salariés du CD en sont-ils la contrepartie ? Pour qui travaillent-ils réellement ? Cette permanence de groupe n'est répertoriée nulle part : est-elle vraiment mutualisée ? Les précisions données par M. Meslot à la presse locale confirment, si ce n'était encore à démontrer, l’emprise du député-maire sur son ancien attaché parlementaire au détriment du Département.

Groupe d’opposition "Union républicaine"

Publiée en 2009, une réflexion historique et politique sur le projet utopique et son dynamisme démocratique en 8 articles - article n°3.


Les Cahiers du travail social n°59-60
Les Cahiers du travail social n°59-60
L’idéal du bonheur : le Paradis sur terre.
L’espoir en des temps meilleurs, l’espoir de vivre un nouvel âge d’or ne quitte pas l’imaginaire social et politique des peuples, jusqu’à désirer, comme finalité suprême, vivre un jour le temps idéal d’un Paradis sur terre. Pourtant, retrouver le Paradis perdu n’a pas de sens : c’est une folie d’un point de vue politique.

Continuons encore un instant ce mélange entre les mythes religieux et politiques et cherchons à lire les épisodes bibliques sous le prisme politique. C’est finalement une lecture logique pour un texte religieux et politique, le Pentateuque, sorte de « manifeste patriotique » d’un peuple nomade, qui constitue les cinq premiers livres du judaïsme, les livres de la « loi juive », la Tora, et qui composent également la Bible chrétienne.
 
« J’ignore si les dieux des autres peuples du Moyen-Orient étaient aussi jaloux que lui ; aussi exclusifs » s’interroge Paul Veyne dans un appendice où il analyse le processus historique qui autorise la transition entre la monolâtrie du judaïsme antique et le monothéisme :
« en tout cas, dans beaucoup de religion, les dieux ont leur propre vie, vivent pour eux-mêmes, s’intéressent d’abord à eux-mêmes et, sauf épisodiquement, ne font pas une passion de leurs rapports avec les hommes. La jalousie de Iahvé, pierre de fondation et pierre d’angle de la religion d’Israël antique, est donc sa première grande invention (ou une de ses grandes vérités, pour un croyant), qui est lourde de conséquences. Car croire que le dieu dont un peuple dépend est exclusif entraîne que ce peuple devra lui être totalement dévoué, sous peine de châtiment ; […]. Le Deutéronome, les Prophètes et les Psaumes répèteront qu’aucune nation au monde ne possède un dieu qui prenne autant de soin pour elle que le fait Iahvé pour son peuple. Dieu étant jaloux, on lui sera fidèle, et par là on l’obligera, car qui s’attache à un être se l’attache. À un être, à un seul, dis-je, car on ne peut servir deux maîtres, qui seraient jaloux l’un de l’autre : on ne peut se donner entièrement — et par là se faire pleinement protéger — qu’à un dieu unique. La jalousie divine fut le germe du monothéisme. On devine aussi qu’un dieu aussi bon protecteur de son peuple deviendra un dieu encore plus national que les dieux locaux des peuples voisins ; son culte sera patriotique, identitaire » [Veyne, Appendice. Polythéisme ou monolâtrie dans le judaïsme antique, 2007 » [Veyne, « Appendice. Polythéisme ou monolâtrie dans le judaïsme antique », 2007, pp. 271-272].
 
Et, en effet, dans cette histoire de Paradis, il me semble que le choix proposé par ce dieu jaloux et exclusif est simple. Le propos de Yahvé est, dans cet épisode fondateur, sans ambiguïté : vous êtes sous mon autorité, vous ne discutez pas et vous profiterez d’un monde merveilleux. Par contre, si vous décidez par vous-mêmes, si vous enfreignez la loi, les règles que je vous impose, alors je vous laisse à votre sort, sans protection, en lutte avec la nature sauvage. Le Paradis, c’est donc la nature disciplinée et obéissante, c’est le monde bienveillant et inoffensif, c’est l’ordre merveilleux, c’est le monde parfait. La perte du Paradis, la chute de l’homme, le péché originel ne sont pas conséquents au seul fait de cueillir le fruit interdit, mais c’est d’avoir osé, d’avoir pris ses responsabilités contre l’ordre divin, permanent et infini, de décider pour soi et pour les autres. En d’autres termes, c’est d’avoir choisi de (se) gouverner.
 
Le serpent, contrairement au mythe collectif, n’est pas le pire des menteurs, car à propos « […] du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sous peine de mort. Le serpent répliqua à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal. » La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement » [La Bible de Jérusalem, Paris, Les éditions du Cerf, 1973, pp. 33-34, Genèse, chap. 3, versets 3-6].

Choisir le discernement avec toutes les souffrances qui vont avec, c’est le premier acte politique, c’est-à-dire, pour faire sienne la formule aristotélicienne, le premier acte humain.
 
Dans la suite de la Genèse, le second acte politique des hommes sera, cette fois, collectif. La construction de la tour de Babel est un projet « démocratique » qui n’aboutira pas à cause de la volonté divine de maintenir l’homme dans un état de sujétion. L’épisode est assez court pour pouvoir reproduire ici les quelques lignes que le texte religieux consacre à cet événement :
« Comme les hommes se déplaçaient à l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar et ils s’y établirent. […]. Ils dirent : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ! ». Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres ». Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville » [La Bible de Jérusalem, Paris, Les éditions du Cerf, 1973, p. 41, Genèse, chap. 11, verset 2-8].
 
Symboliquement, l’épisode de la tour de Babel est la première utopie politique identifiable : c’est le projet d’une union, d’une organisation collective pour atteindre l’inaccessible. C’est aussi le projet politique de remplacer Dieu par la « souveraineté » d’un peuple. La mise en échec du projet et la punition divine qui suivent sont à prendre comme un avertissement : aucune association humaine ne peut égaler la puissance et la perfection d’un dieu car elle reste tributaire du risque de la division. Seule la foi peut déplacer les montagnes. Mais, lorsque la foi dans la science aura remplacé la foi en Dieu, les dernières digues du traditionalisme chrétien lâcheront sous la pression des espoirs démocratiques. Pourtant, c’est bien la perfection d’un paradis sur terre que les utopistes ont tenté d’approcher. Mais, goûter à nouveau au délice de cette ordre divin, ce serait refuser son humanité, sa faculté de raison, accepter sa seule nature, c’est-à-dire s’imposer en haut de l’échelle minérale, végétale et animale en tant que jouisseur sans responsabilité, car sans discernement, sans avenir et sans mémoire. C’est là une vision animiste très étrangère à notre conception judéo-chrétienne. Notre religion a créé l’homme pour sa propre gloire. Servi par son « invention » la plus parfaite, Yavhé jouit, dès la création de l’humanité, de son statut de Dieu puissant, magnifique et adoré. Notre Dieu est jaloux et égocentrique. Il est, bien entendu, à notre image.
 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - adressé le mardi 14 février


Quelle est l'autonomie politique du Président du département par rapport au Maire ?
Messieurs Bouquet et Meslot auront donc mis un an à dire la vérité. Sur un plan strictement légal, comme pour Madame Fillon, la réalité du travail réalisé comme assistant parlementaire reste à prouver. Mais au-delà, il y a un manque d'honnêteté morale. Quand on demande des efforts aux citoyens, quand on réduit les subventions au Monde associatif et aux acteurs de la culture, quand on s'acharne sur les fonctionnaires territoriaux, quand on met en place un système de chasse aux allocataires du RSA, on se doit d'être exemplaire. 

Ce que nous vivons actuellement ce n'est pas une affaire Bouquet mais bien la confirmation d'un "système Meslot" à l'échelle du département. Outre le cas de Florian Bouquet, le maire de Belfort est en effet à la tête d'un réseau d'élus locaux qui sont (ou ont été) simultanément ses salariés : notamment Frédéric Rousse (directeur de cabinet), Ian Boucard (attaché parlementaire) et Cédric Perrin (ancien attaché parlementaire et chargé de communication furtif à la ville de Belfort).

Aujourd'hui, la question posée est celle de l'autonomie politique du président du département par rapport au maire de la Ville. Quelle indépendance politique peut avoir un élu qui, dans le même temps, est salarié par un autre élu ? Comment peut-on être sûr que les intérêts du département ne sont pas détournés au profit de la Ville ?

Mouvement Républicain et Citoyen
Fédération Aire Urbaine

Lu, vu, entendu : notes militantes

par le Dimanche 12 Février 2017 à 09:00


Les enjeux politiques et territoriaux de la future économie des mobilités.


Le Triple play Optymo sur Youtube
Le Triple play Optymo sur Youtube
Il est temps de prendre la mesure de ce qui va arriver demain. L'arrivée des véhicules sans chauffeur démultipliée par les potentialités du Big Data et de la voiture partagée va provoquer une véritable révolution dans les mobilités tout particulièrement dans les transports collectifs. Ces véhicules seront présents massivement d'ici dix à quinze ans. L'impact sera équivalent à celui d'une réinvention de l'automobile. La révolution sera à la fois mondiale et locale ! Elle se déroulera sur l'ensemble des continents et en même temps modifiera en profondeur les dynamiques urbaines et la compétition territoriale. Les enjeux économiques seront considérables.
 
La France qui dans l'ensemble des domaines concernés bénéficie d'acteurs privés, industriels et sociétés de services, de taille mondiale et d'administrations nationales et locales compétentes peut ambitionner une position de leader dans cette révolution qui s'annonce. A condition que l'ensemble des acteurs prennent la mesure des enjeux et se mobilisent. Et tout particulièrement à l'échelle locale car c'est sur le terrain, dans le réel de la vie quotidienne, que l'on pourra vérifier la viabilité y compris sociétale des solutions nouvelles. Mais pour cela, quelques données doivent être rassemblées et articulées pour faciliter la compréhension des bouleversements à préparer.
 
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