La Fédération
par Serge MAUPOUET le Mardi 24 Septembre 2024 à 22:35Analyse du MRC Limousin–Poitou-Charentes suite à l'annonce de la composition du gouvernement BARNIER.
Un gouvernement à droite, hors de toute majorité à l'Assemblée nationale ou la coalition des défaits ; la gauche doit travailler à construire une alternance solide.
Suite aux élections législatives, la gauche n'est pas arrivée, à ce stade, au pouvoir car le Président de la République ne voulait ni d'un gouvernement en rupture avec sa ligne politique – bien que le pays ait désavoué clairement celle-ci dans les urnes – ni qu'on paraisse lui imposer un nom de Premier ministre en capacité de mener une autre politique.
Le gouvernement composé à l'initiative du Premier ministre nommé par le Président de la République est un gouvernement de droite assumée mordant sur le centre-droit : une coalition des défaits, qui prend à contrepied l'expression des électeurs aux élections européennes et législatives et dont la durée de vie se trouve placée, de facto, dans la main de l'extrême droite.
Le Président de la République a pris soin d'y placer certains de ses proches et très proches, dont à Bercy et à l'Industrie, et a souhaité donner des gages à la droite réactionnaire avec la personnalité proposée pour le Ministère de l'Intérieur. Dans l'ordre des symboles affichés, le Ministère délégué jusqu'ici en charge des Familles devient celui en charge de la Famille, le Ministère délégué aux Personnes handicapées passe à la trappe. Les portefeuilles clés sont donnés à la droite dure.
Au vu des équilibres issus des urnes à l'Assemblée nationale, et du non respect du vote des électeurs, les gauches vont naturellement déposer une motion de censure. Il apparaît cependant assez évident que le temps donné à ce gouvernement dépendra aussi du moment politique dans lequel l'extrême droite jugera opportun de se positionner pour le mettre à terre.
Quelle que soit sa durée de vie, et au vu des priorités affichées par l'exécutif, ce gouvernement ne pourra ni répondre à la forte demande de nos concitoyens en dépenses sociales pour sauver tout ce qui est en péril, et prioritairement les services publics, l'hôpital, l'éducation, ni mettre en œuvre les investissements nécessaires pour répondre aux défis posés par les conséquences du réchauffement climatique.
Face à ce gouvernement, les gauches peuvent passer de l'insuffisant et temporaire accord électoral du Nouveau Front Populaire – lequel ne rassemble pas toutes les gauches – à la recherche d'une véritable alliance politique construite sur une base programmatique à la fois renouvelée et clairement posée sur des fondamentaux, pour être en mesure de proposer une alternance solide aux prochaines échéances électorales et ainsi rallier une pleine majorité des suffrages.
Nous présentons à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances.
Nous saluons l'engagement indéfectible de Jean-Luc LAURENT, son implication véritable et ses actions continues au service des habitants de sa ville et de sa circonscription, sa persévérance dans ses combats politiques, et son attachement profond à la République souveraine, laïque et sociale.
Actualités
par Serge MAUPOUET le Lundi 5 Juin 2023 à 23:00Ce texte est repris sur le site national du MRC : Juin 2023 : face à la macronie, mobilisons-nous pour les retraites, pour un meilleur fonctionnement démocratique, pour la République sociale !
Le 8 juin sera en effet débattu à l’Assemblée nationale un texte du groupe parlementaire Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) dont l’objectif est de rétablir l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans.
L’intersyndicale a, en ce qui la concerne, choisi de placer la 14e journée de mobilisation unitaire le 6 juin, deux jours avant la discussion parlementaire, sans occulter les initiatives syndicales pour des rassemblements le 8 juin.
Confronté à ces enjeux, et au risque d’être en difficulté à l’Assemblée en plus d’être toujours contesté par la mobilisation populaire, le gouvernement a cherché à brouiller les cartes et les responsabilités.
Élisabeth Borne s’autorise à considérer la proposition de loi rétablissant l’âge légal à 62 ans comme "inconstitutionnelle" ; il ne revient pourtant pas à la Première ministre de juger de la constitutionnalité d'une proposition de loi parlementaire : c’est le Conseil constitutionnel qui exerce le contrôle de constitutionnalité des lois.
Tandis que le groupe Liot veut, par son initiative législative, "offrir une porte de sortie à cette crise démocratique", la Première ministre considère aussi cette proposition comme "un manque de respect vis-à-vis des Français" : de tels propos, totalement décalés, apparaissent comme une vaine tentative de reporter sur d’autres la propre image que porte le gouvernement à cause de sa manière de faire. Pour rappel, après un débat contraint, le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans n'a pas été voté en séance plénière à l'Assemblée nationale, le gouvernement est passé en force par le 49.3, les syndicats unanimes dans leur opposition n'ont pas eu l'occasion de voir débattre des propositions qu'ils ont mises sur la table.
Maintenant, puisque la proposition Liot – suite aux débats en commission des Affaires sociales où ont agi ceux qui voulaient dépouiller le texte de sa portée – serait à ce stade présentée sans l'article qui abrogeait le recul de l'âge à 64 ans, des députés vont être de ce fait conduits à devoir porter des amendements pour réintroduire en séance l’âge légal à 62 ans.
Le gouvernement et ses soutiens s’enferrent dans une posture de pompiers-pyromanes dont les conséquences plongent les Français dans une situation de défiance rarement connue. Pourtant, nos concitoyens s’affirment avec constance très majoritairement opposés à cette réforme des retraites, et après des mois de mobilisation, continuent à s’engager. Dans ce contexte, se mobiliser pour défendre et rétablir un meilleur fonctionnement démocratique est une nécessité qui s’ajoute à celles de la mobilisation sociale.
Le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) a toujours soutenu l’intersyndicale ainsi que les différentes mobilisations depuis le début du mouvement et appelle ses militants, ses sympathisants, les Français attachés à la République sociale, à participer à la mobilisation et aux cortèges à l’initiative de l’intersyndicale en France, le 6 juin prochain.
La Fédération
par Serge MAUPOUET le Dimanche 21 Mai 2023 à 09:52Texte préparatoire à la prise de parole du MRC au rassemblement « En mémoire de la Commune de Paris 1871 » square Foch, 17100 Saintes, samedi 20 mai 2023 (14h30)
Lors de la Commune de Paris (de mars à mai 1871), une population rassemblant ouvriers, employés, artisans, boutiquiers, professions libérales, instituteurs, artistes, se mobilise pour un idéal républicain : une République sociale, une démocratie réelle et participative. Elle porte l’ambition d’œuvrer à « un but commun, le bien-être, la liberté et la sécurité de tous ».
Si, dans un contexte de guerre contre la Prusse, la République a été proclamée le 4 septembre 1870, le gouvernement est appuyé depuis février 1871 sur une majorité royaliste et conservatrice. Il conclue une paix vécue par les Parisiens comme une humiliation alors qu’ils ont souffert de longs mois de siège. Quand, le 1er mars, les troupes prussiennes descendent les Champs-Élysées, la ville républicaine et patriote se pare de la couleur du deuil. La tension continue de s’accroître entre le gouvernement et les Parisiens ; une tentative de les désarmer provoque l’étincelle révolutionnaire. Le gouvernement décapitalise Paris et part à Versailles. Les Parisiens proclament la Commune de Paris.
La Commune est une révolution populaire dans sa composition sociale et par le fait que des gens du peuple exercent le pouvoir. Le projet des Communeux s’appuie sur un programme politique. Sa mise en œuvre reste partielle et limitée. Des réformes sont cependant engagées : mesures sociales, éléments de réglementation du travail, égalité salariale entre institutrices et instituteurs, développement de coopératives ouvrières, liberté de la presse, séparation de l’Église et de l’État, école gratuite et laïque, et d’autres propositions tournées vers une société de progrès et d’émancipation des travailleurs par eux-mêmes.
Cette mobilisation et les espérances du Paris populaire sont écrasées par la force et dans le sang, par l'armée dite « versaillaise », lors de la « Semaine sanglante ».
La mémoire de la répression de la Commune de Paris vient télescoper la situation actuelle de reculs sociaux et d'une dérive autoritaire source d'inquiétudes – par sa persistance et son approfondissement – pour la démocratie et son fonctionnement. Cette dérive a des liens avec le néo-libéralisme autoritaire. Cette idéologie met l’État et son autorité au service des marchés, et considère qu'il faut faire passer y compris au forceps des réformes conduites qui ne sont pas acceptées par la population. L’expression du Président de la République, lors d’un débat citoyen dans la Drôme, en janvier 2019, est restée en cela très significative : « la vraie réforme, cela va avec la contrainte, les enfants ! ». Et la contrainte va loin : contrainte à l’encontre des institutions (dérive hyper-présidentialiste, article 47.1 imposant des délais d’examen au Parlement, usage répété du 49.3 à l’Assemblée nationale…), contrainte à l'encontre du monde associatif (menaces sur la Ligue des Droits de l'Homme, dissolutions administratives…), contrainte à l’encontre du monde syndical (recul du paritarisme, entraves à des activités syndicales...), contrainte à l’encontre des citoyens (arrestations et gardes à vues ne pouvant être justifiées, comparutions immédiates, forces de l’ordre allant au contact…), conduisant à un niveau de coercition et de répression inconnu ces dernières décennies et qui s'amplifie depuis la loi Travail, le mouvement des Gilets jaunes, et se poursuit cette année à l'occasion des manifestations contre la contre-réforme des retraites ou contre les méga-bassines.
Les contextes d’hier et d’aujourd’hui sont très différents. Cependant, la commémoration de la Commune est aussi un moment pour regarder le présent. Dans le contexte actuel, et avec à l’esprit les enjeux de la préservation de notre modèle social et des libertés démocratiques, le Mouvement Républicain et Citoyen appelle chacune et chacun à la nécessaire vigilance démocratique.
La Fédération
par Serge MAUPOUET le Mardi 11 Avril 2023 à 17:49D'une part, nous savons bien qu'il est dans les gènes de la LDH, fondée en 1898, de conduire des travaux de collecte d'informations, de classement, de synthèse : c'est déjà par un tel travail qu'elle avait participé à la défense et à la réhabilitation d'Alfred DREYFUS.
Dans l'ex-Poitou-Charentes, la LDH participe par exemple, avec la Libre Pensée, à la poursuite d'un travail de mémoire et historique sur l'incarcération des Communards (à la suite de la "Semaine sanglante") dans les fortifications de défense de l'arsenal de Rochefort, du Château d'Oléron à ce qui est devenu la Centrale de l'Île de Ré.
Suite à la mise en place d'un "Observatoire des Libertés Publiques et des pratiques policières" par l'équipe régionale de la LDH Picto-Charentaise, le travail documenté (écrits, témoignages, photographies, vidéos...) réalisé à Sainte-Soline, lors de la manifestation contre une mégabassine, semble avoir permis l'intervention télévisée d’un Secrétaire Général adjoint de la LDH présent sur place, le dimanche 26 mars 2023. De plus, le Président de la LDH a pu constater, le mardi 28 mars dans L'Humanité, que "La répression aggrave la situation".
D'autre part, des modalités contemporaines de mise en œuvre des forces de l'ordre républicaines, en France, posent question, notamment au niveau du Conseil de l'Europe et de l'ONU, sans occulter une enquête menée par la Défenseure des Droits.
Il faut aller des constats à l'analyse. Les constats :
- en avril 2019, le Conseil constitutionnel a dû rappeler au gouvernement que manifester est légitime, à propos de la loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations ;
- des modalités actuelles du maintien de l'ordre apparaissent notoirement éloignées d'une conception qui avait pu être celle du préfet de Police Maurice GRIMAUD, lequel n'hésitait pas à exposer publiquement une doctrine visant à assurer le maintien de l'ordre "avec le plus de compréhension et de libéralisme possible" ; de nos jours, une évolution vers la recherche, de plus en plus souvent, du contact avec les manifestants, est particulièrement visible depuis la loi Travail.
L'analyse : cette répression accentuée des mouvements sociaux est à mettre en relation avec une idéologie, celle du néo-libéralisme autoritaire, qui conduit à mettre en œuvre, avec méthode, l'affaiblissement des contre-pouvoirs, qu’ils soient parlementaires, syndicaux, associatifs, sociaux... Les menaces sur les subventions de la LDH, qui viennent d'être faites par un membre éminent de l'Exécutif, le Ministre de l'Intérieur, sont une manière inacceptable de faire pression sur une institution, et ceci participe encore de l'application de cette idéologie.
L'engagement citoyen, social, historique, politique de la Ligue des Droits de l'Homme dérange visiblement le pouvoir en place : nous, MRC, assurons la LDH de notre soutien. Nous rappelons que le maintien de l'ordre doit rester tenu au service des droits républicains et de la démocratie. Enfin, l'approfondissement constaté de la mise en œuvre d'un néo-libéralisme autoritaire nécessite à l'évidence une vigilance démocratique et une prise de conscience générale : l'enjeu est la préservation de notre système et de nos libertés démocratiques.
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Contact : Serge MAUPOUET, Premier Secrétaire de l'Union interdépartementale MRC Limousin–Poitou-Charentes.
téléphone : 06 46 24 73 19 – courriel : mrc.limousin-poitou-charentes@laposte.net
Union interdépartementale MRC Limousin-Poitou-Charentes
75, rue de l'EPINEUIL - 17100 SAINTES
Email : mrc.limousin-poitou-charentes@laposte.net
Tel : 06 46 24 73 19
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