Effectivement, nous pouvons comprendre la situation actuelle et où sont les priorités de notre gouvernement et de l'Europe.
Quand une force d'opposition légitime à Daesh est proprement ignorée, comment peut-on se convaincre que la communauté internationale agit efficacement contre cette menace qui pèse encore et encore sur le monde entier, démocratique ou non, républicain ou non, mais toujours défenseur de toutes les libertés?
La véritable priorité de la diplomatie française menée par M. Fabius et répondant aux codes de l'axe bruxello-berlinois n'est pas l'éradication immédiate de cette menace. Mais, il s'agit bien de faire du pied à un Etat turc fourvoyant les libertés et le principe de laïcité mis en place il y a 100 ans dans ce pays. Mais c'est aussi un gouvernement turc qui joue triple jeu selon moi. D'une part en mimant une combativité de principe contre Daesh et une coopération avec l'Europe en matière d'immigration, tout cela de façade. Mais d'autre part et surtout, en parallèle et de manière à peine souterraine, en exploitant la situation de faiblesse des réfugiés syriens en inondant le continent européen de ce flot migratoire afin d'exercer un chantage sur Bruxelles. En outre, en soutenant financièrement l'économie du groupe terroriste en blanchissant le pétrole capturé par ce dernier. L'ultime but du gouvernement turc est d'une part de se jouer de Bruxelles, d'autre part de s'enrichir, et enfin de supprimer ce qui constitue pour lui le problème kurde comme il a pu supprimer le problème arménien il y a un siècle. Les bombes turques ne sont pas destinées aux combattants de Daesh mais bien aux forces kurdes qui, elles, combattent honorablement la menace qui pèse d'abord sur l'ensemble du Moyen-Orient.
L'ONU joue bien un jeu dangereux. En donnant de l'importance aux amis du Front Al-Nosra, par ailleurs ami d'Al-Qaïda, c'est faire le choix de Mussolini contre Hitler. Erreur inconsidérée car Bruxelles, le Quai d'Orsay et l'ONU préfèrent occulter une dernière solution, pourtant salutaire, qui serait de soutenir activement les trois forces irrémédiablement naturelles, à savoir le gouvernement syrien, le gouvernement irakien et les forces kurdes qui font preuve d'un courage et d'une combativité remarquables.
Comment pourrions-nous oublier le fait que ce sont les Etats-Unis, et la CIA, qui est tout bonnement à l'origine d'Al-Qaïda ?
Qu'on se le dise bien, tant qu'existeront ces jeux dangereux, la menace terroriste que l'on connait depuis tant d'années maintenant continuera de peser sur nos têtes et nous ne vivront pas tranquillement.
Il est vital de redéfinir nos priorités ! Ouvrons les yeux !
Thomas Pascual