Les dernières nouvelles qui ne cessent de s'égrener depuis ce matin concernant les "Paradise Papers", nous livrent une fois de plus leurs lots de scandales. Entre fraude fiscale et optimisation fiscale, la frontière est de plus en plus mince et parfois même impossible à discerner. Ce qui apparaît c'est que celles et ceux sur lesquels repose la fameuse théorie du "ruissellement" passent une grande partie de leur temps à tout mettre en œuvre pour que leur argent ruisselle surtout dans leurs propres poches plutôt que de servir à financer les politiques publiques et servir l'intérêt général.
Jamais les paradis fiscaux ne se sont mieux portés, jamais les montages financiers, les techniques de défiscalisation, les manœuvres de dissimulation n'ont été à ce point sophistiquées. Au fur et à mesure des révélations, on voit se dessiner un monde à part, composé de fortunes aux montants qui parfois dépassent l'entendement. C'est à celui qui inventera les techniques de dissimulation les plus folles afin d'éviter l'impôt.
Des entreprises aux profits gigantesques, des individus aux fortunes indécentes, fabriquent de véritables "mondes parallèles" dont la masse financière et la puissance ne cessent de s'accroitre. Et il faut se rendre à l'évidence: ils ne veulent pas partager! Ils sont l'image de la concentration des fortunes qui est à l'œuvre partout sur la planète. Concentration obscure, hors de contrôle, n'ayant quasiment de compte (sans jeu de mots) à rendre à personne ni à aucune autorité. Son seul objet, accroître, accroître et encore accroître la masse d'argent dont elle dispose pour l'unique satisfaction de ses propres besoins. Pendant ce temps d'immenses besoins sociaux ne sont pas satisfaits, la précarité prospère, les délocalisations se poursuivent, la chasses aux "assistés" est systématiquement organisée tout comme la culpabilisation de celles et ceux qui n'ont rien si ce n'est leur force de travail qui rapporte peu, tout comme les retraites de plus en plus chiches.
Claude NICOLET
Premier secrétaire du MRC Nord