J'ai résolument voté "contre" le projet de loi de Finances 2018 présenté par le Gouvernement.
Ce texte sacrifie délibérément les territoires, qu'ils soient urbains ou ruraux sur l'autel de Bruxelles et des 3% des critères de Maastricht. La disparition de la taxe d'habitation aura des conséquences redoutables sur nos finances locales et notre capacité d'investissement. Se sont donc nos services publics de proximité qui vont en pâtir. Les collectivités locales n'ont plus confiance dans la parole du gouvernement, elles s'interrogent sur leur avenir et l'intervention du Premier ministre cet après-midi devant les Maires de France, n'a fondamentalement pas changé ce sentiment maintenant profondément ancré d'incertitude.
Par ailleurs ce budget est outrageusement favorable aux plus favorisés d'entre nous. ISF, Flat-Tax, exonération de plus-values...en revanche les retraités et les classes moyennes et les plus précarisé sont frappés de plein fouet par la hausse de la CSG, la baisse des APL...la théorie du "ruissellement" n'est qu'un mot pour décrire la poursuite et l'accentuation des politiques néolibérale mise en œuvre depuis plus de trente ans en France et en Europe.
Or la situation internationale a profondément changé, notamment en Allemagne et les coupes budgétaires drastiques faites ces derniers mois dans tous les budgets de l'Etat (je pense particulièrement à nos armées et au budget logement) afin de donner "une crédibilité" budgétaire à la France, ne sont d'ores et déjà plus d'actualité. Quand donc comprendra-t-on que les Français n'ont pas vocation à devenir des Allemands et vice-Versa?
Nous sommes en réalité aujourd'hui confrontés à une vision marchande de la politique et de l'action publique qui se traduit par la poursuite de l'affaiblissement du Parlement, donc de la démocratie.
Christian HUTIN
Député du Nord
Membre de la commission des Affaires étrangères