C'est avec une majorité réduite (10 contre 8) et donc fragile, que le budget 2017 du Conseil départemental a été adopté le 6 avril dernier. La principale caractéristique de ce budget primitif est le vide de projets, ce qui s'avère fortement inquiétant pour une troisième année de mandat. De façon générale, la seule règle mise en œuvre est la baisse des dépenses, dans à peu près tous les domaines. Voici quelques exemples :
-59% pour l’agriculture alors que la majorité prétend apporter son soutien indéfectible au monde rural ;
-52 % pour les espaces naturels et randonnée ;
-23 % pour les sites de loisirs ;
-35 % pour l’action sociale de proximité, malgré sa volonté d’améliorer le quotidien des habitants comme le prétend le Président dans son dernier éditorial ;
-39% en matière d'enseignement supérieur alors que les différentes majorités précédentes avaient toujours assumé un engagement significatif en la matière ;
-10 % pour le réseau routier départemental après avoir expliqué que c'était une priorité depuis le début du mandat.
Par ailleurs, les différentes hausses résultent exclusivement d'obligations et de contraintes : aucune ne semble être la conséquence d’une politique départementale nouvelle manifestant l’existence d’un quelconque projet. On arrive progressivement à une situation où l’action du département se limite strictement à ce que la loi impose de faire. Le seul objectif semble être de faire baisser la dette. Cet objectif n'est pas illégitime en soi, mais cette seule obsession dissimule l'absence de toute capacité d'innovation.
Dans le cadre des lois de réorganisation territoriale et d’austérité envers les collectivités locales et les services publics, le Président du Conseil départemental abandonne avec soulagement les politiques de développement économique et évite toutes actions d’aménagements du territoire qui l’obligeraient à s’engager dans un projet cohérent pour le Département.
Face l'attractivité croissante des grandes métropoles, notre Département devrait redoubler d'efforts et d'imagination pour maintenir une véritable politique de développement. Cela fait aujourd'hui cruellement défaut.
Samia Jaber (PS), Guy Miclo (DVG), Isabelle Mougin (DVG), Christian Rayot (MRC), Sylvie Ringenbach (DVG)