Le Ministre de l'Éducation nationale s'attaque à un nouveau chantier pour refonder l'école : la rénovation du décret de 1950, lequel fixe le service hebdomadaire des enseignants du second degré.
Lancées le 18 novembre, les concertations menées par 13 groupes de travail doivent aboutir début 2014 mais d'ores et déjà, Vincent Peillon avance en terrain miné. La raison ? Sa proposition d'augmenter le nombre d’heures de travail des professeurs de classes préparatoires et de BTS à rémunération constante pour financer la diminution du nombre d’heures de cours des professeurs enseignant en zone d'éducation prioritaire afin qu’ils puissent travailler davantage en équipe (1.5 à 2h par semaine). Perte de salaire estimée pour les premiers ? 10 à 20% selon les syndicats.
Aider les professeurs en ZEP à mieux assurer leur service ? L'intention du Ministre est louable : les professeurs de ZEP travaillent dans des conditions très difficiles, aussi est-il nécessaire de les décharger de quelques heures de cours. Mais qui paie l'addition ? Les enseignants "privilégiés", ceux qui exercent dans les filières post-baccalauréat dont les classes préparatoires aux grandes écoles accusées d’élitisme.
L’intention est louable donc, mais le Ministre a tort de vider les poches des uns pour remplir celles des autres. Non qu'il ne faille aider y compris financièrement les professeurs de ZEP, qui enseignent en effet dans des conditions de plus en plus déplorables pour des salaires plus que modestes. Mais les professeurs de classe préparatoire ne sont ni des prédateurs ni des nantis, encore moins les bénéficiaires de passe-droits indus. Ils ont passé un concours de très haut niveau, l'agrégation, sont de plus en plus souvent docteurs, ainsi que le recommande légitimement l'Inspection générale, et si leur hiérarchie les a affectés en classe préparatoire, c'est parce qu'ils ont un savoir et un savoir-faire pointus qui leur donnent des qualifications spécifiques. Inutile de revenir en outre sur le temps qu'ils consacrent à la préparation de leurs cours ou à l'évaluation de leurs élèves.
Lancées le 18 novembre, les concertations menées par 13 groupes de travail doivent aboutir début 2014 mais d'ores et déjà, Vincent Peillon avance en terrain miné. La raison ? Sa proposition d'augmenter le nombre d’heures de travail des professeurs de classes préparatoires et de BTS à rémunération constante pour financer la diminution du nombre d’heures de cours des professeurs enseignant en zone d'éducation prioritaire afin qu’ils puissent travailler davantage en équipe (1.5 à 2h par semaine). Perte de salaire estimée pour les premiers ? 10 à 20% selon les syndicats.
Aider les professeurs en ZEP à mieux assurer leur service ? L'intention du Ministre est louable : les professeurs de ZEP travaillent dans des conditions très difficiles, aussi est-il nécessaire de les décharger de quelques heures de cours. Mais qui paie l'addition ? Les enseignants "privilégiés", ceux qui exercent dans les filières post-baccalauréat dont les classes préparatoires aux grandes écoles accusées d’élitisme.
L’intention est louable donc, mais le Ministre a tort de vider les poches des uns pour remplir celles des autres. Non qu'il ne faille aider y compris financièrement les professeurs de ZEP, qui enseignent en effet dans des conditions de plus en plus déplorables pour des salaires plus que modestes. Mais les professeurs de classe préparatoire ne sont ni des prédateurs ni des nantis, encore moins les bénéficiaires de passe-droits indus. Ils ont passé un concours de très haut niveau, l'agrégation, sont de plus en plus souvent docteurs, ainsi que le recommande légitimement l'Inspection générale, et si leur hiérarchie les a affectés en classe préparatoire, c'est parce qu'ils ont un savoir et un savoir-faire pointus qui leur donnent des qualifications spécifiques. Inutile de revenir en outre sur le temps qu'ils consacrent à la préparation de leurs cours ou à l'évaluation de leurs élèves.
Si l'on veut vraiment aider les enseignants de ZEP, ce n'est ni en nivelant le salaire de tous les enseignants par le bas ni en opposant les enseignants entre eux qu'on y arrivera. C'est plutôt en augmentant le salaire des enseignants des premier et second degrés – inférieurs de 20 à 25% à ceux de la moyenne des pays de l'OCDE. Au surplus, la mesure envisagée par Vincent Peillon ne va pas dans le bon sens : les quelques heures dégagées en ZEP ne donneront aucun résultat sur les apprentissages des élèves, or c'est cela qui aiderait véritablement les enseignants et leur redonnerait le moral, à défaut d’augmentation de salaire.
L’argent n’est pas la motivation première des professeurs, ainsi que l’avait indiqué le Ministre. Mais la reconnaissance de la Nation, lorsqu’elle s’accompagne d’une reconnaissance financière, est un signal clair du respect que l’on doit à la fonction enseignante. Evidemment, avec un budget sous contrainte, il est plus facile de déshabiller Pierre pour habiller Paul, quitte à ce que tout le monde y perde.
L’argent n’est pas la motivation première des professeurs, ainsi que l’avait indiqué le Ministre. Mais la reconnaissance de la Nation, lorsqu’elle s’accompagne d’une reconnaissance financière, est un signal clair du respect que l’on doit à la fonction enseignante. Evidemment, avec un budget sous contrainte, il est plus facile de déshabiller Pierre pour habiller Paul, quitte à ce que tout le monde y perde.