Alors que débute aujourd'hui à l'Assemblée nationale l'examen du projet de loi El Khomri, dans son intitulé exact "visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs" mais que tout le monde appelle "loi Travail", pour Christian HUTIN, député MRC du Nord, ce sera NON. C'est un NON de cohérence.
Le 14 juillet 2015, l’Union européenne envoyait à la France une « recommandation ordonnant au gouvernement de « réformer le droit du travail » afin de faciliter les accords d’entreprises pour déroger au droit du travail et faciliter les licenciements. Comme depuis 2012, le gouvernement se soumet aux instructions réclamées par la commissions afin de rester dans les "clous" de la rigueur budgétaire et des contraintes imposées notamment par le TSCG.
Il ne faut pas oublier que le Président de la République s’était engagé à réorienter la construction européenne en renégociant le traité budgétaire européen en 2012. Mais il a considéré, à tort ou à raison, qu’il n’avait pas le rapport de force nécessaire pour engager ce bras de fer avec l'Allemagne, pourtant indispensable à notre bonne santé économique et sociale. Cela a pesé lourd sur la suite du quinquennat.
La loi El Khomri, qui aujourd’hui est si vivement contestée est évidemment imposée par la commission européenne. On nous vante aussi beaucoup le modèle allemand et sa flexibilité, mais la contrepartie c’est aussi une certaine cogestion, en associant les salariés à la gestion des entreprises. Ce n’est pas dans la loi El Khomri qui est en fait dès l'origine un texte profondément déséquilibré et politiquement très contestable.
En outre, il faut être cohérent. Critiquer ce texte, sans critiquer le système de la monnaie unique qui nous a fait perdre quinze points de compétitivité depuis le début des années 2000, est un manque de logique. Il faut bien comprendre que ce projet de loi s'inscrit dans une parfaite cohérence idéologique que le MRC et Christian HUTIN ne peuvent admettre et qu'ils combattent depuis plus de vingt cinq ans.
Ayant refusé le combat de la renégociation des traités européens en 2012, ce projet de loi est l'un des résultats directs de cette situation. Christian HUTIN n'a pas été élu en juin 2012 en ayant pour mandat de la Nation de transformer le code du travail en fonction des désires de la Commission européenne.
Claude NICOLET
Premier secrétaire du MRC Nord
Secrétaire national du MRC