Mercredi 21 Février 2018

Les barrages hydroélectriques ne doivent pas être privatisés



Communiqué de Christian Hutin, député du Nord


Vecteur historique de l’industrialisation des vallées de montagne mais surtout outil essentiel de la transition énergétique, l’hydroélectricité représente une énergie propre, renouvelable et stockable sur laquelle notre pays doit rester à la pointe.

Devant la commission des affaires économiques, le Gouvernement a évoqué la semaine dernière l’ouverture à la concurrence des barrages hydroélectriques afin de mettre la France en conformité avec le droit européen.

Cette décision prendrait le contre-pied du consensus politique qui a prévalu ces dernières années pour préserver cet outil stratégique qu’est l’hydroélectricité. Je sais parfaitement bien que la commission européenne et en particulier le commissaire à la concurrence, ne cessent d'exiger que nous livrions à la concurrence et au marché, nos ressources hydroélectriques. L'engrenage tragique du Traité de Maastricht et de Lisbonne notamment sont à l’œuvre.

Parce qu’ils sont une des garanties de notre indépendance énergétique, qu’ils sont des outils de l’aménagement du territoire, de la gestion de la ressource en eau et de ses usages, qu’ils sont au cœur d’enjeux de sécurité très fort, les barrages ne sont pas des biens comme les autres. Ils relèvent du service public et ne doivent pas être soumis aux règles de la concurrence.

J'appelle le Gouvernement à renoncer à son projet et à utiliser les solutions juridiques à sa disposition pour permettre à l’État de conserver le contrôle de ce fleuron de notre patrimoine industriel.

Christian HUTIN

Député du Nord

Membre de la commission des Affaires étrangères

Président du groupe d'études "Amiante"