La fédération du Nord du MRC, ne peut accepter l'humiliation d'un homme, d'une femme. C'est l'une des pires choses qui peut être faite et qui ne saurait être acceptée. Les images d'Air France, ne sont hélas que le reflet de la violence sociale imposée à tous. Elle devient une violence politique au sein d'une société, la nôtre, où les tensions ne font que s'accroître.
La violence de l'annonce de 2900 licenciements, qui représente la fin d'autant de projets, d'ambitions, d'investissements, d'avenirs familiaux, ne fait que refléter la concurrence "sauvage" de tous contre tous, au sens propre comme au sens figuré. La concurrence "libre et non faussée" devenant un dogme, c'est toute notre société qui s'ensauvage. La brutalité des comportements ne fera que s'accroître avec l'extension sans limite du libre-échange et la recherche permanente du profit et de la concentration capitalistique.
Puis est venue l'arrestation au petit matin, chez eux, devant leurs familles des syndicalistes de la CGT qui auraient participé aux déshabillages musclés de deux cadres d'Air France. Là où une simple convocation au tribunal aurait suffi, il convenait de renvoyer l'image inverse de la toute puissance de l'Etat face au désordre social qui pourrait s'installer. Il fallait rassurer, en particulier les grandes entreprises. Mais n'est pas Clemenceau qui veut. Y avait-il un risque de grève insurrectionnelle dans cette affaire? Bien sûr que non, et la fédération du Nord du MRC condamne une telle procédure.
Cette situation reflète en réalité l'irruption sans cesse plus évidente de la violence dans les rapports sociaux et dans les relations au travail. La question sociale surgit de partout et cette violence illustre l'urgence de la considérer comme étant aujourd'hui une urgence absolue. Si cette violence est condamnable-et doit l'être-une question se fait de plus en plus pressante; que reste t-il comme solution aux salariés s'ils ont le sentiment que le "dialogue social" n'est qu'un théâtre d'ombre, si les décisions leurs échappent, si tout est joué d'avance?
Les stratégies des grandes multinationales, leur composition capitalistique, le type d'organisation de leur pouvoir créent en partie l'impossibilité même d'une relation digne de ce nom au sein de l'entreprise. Le mépris des dirigeants d'Air France vis à vis d'une salariée (vidéo relayée par les réseaux sociaux uniquement) illustre hélas cette situation que véhicule allégrement les principaux médias "d'information" qui culpabilisent systématiquement toute parole populaire ou qui viendrait bousculer l'ordre établi.
Dans une certaine mesure, les procès d'intention fait à des hommes comme Jacques Sapir où Michel Onfray, pour ne citer qu'eux (même si leurs analyses ne sont pas les mêmes) procèdent du même principe: il ne faut pas laisser surgir ne serait-ce que la perspective d'une vision différente et d'une "autre politique."
Il convient, quand on tente de réfléchir politiquement aux choses, de relier les situations entre elles afin d'essayer de "penser" l'époque dans laquelle nous vivons. Le "camp du progrès" , le "camp du bien" commet une erreur de taille en imaginant pouvoir se sauver en prêtant main forte à la pensée dominante qui n'est que celle qui enferme les hommes et les femmes et prépare des lendemains douloureux.
Claude NICOLET
Premier secrétaire du MRC Nord
Secrétaire national du MRC
Conseiller régional Nord Pas de Calais.