„Entre impréparation et incertitudes :
quelle politique scolaire de la majorité municipale ?“
La majorité municipale s‘inscrit dans une logique qui va la conduire à ne pas respecter un de ses engagements de campagne, un de plus. Cet engagement consistait à „Maintenir les écoles de proximité“. Rappelons, en effet, que la Ville gère les bâtiments scolaires. Pourtant, une „restructuration“ s‘annonce. La majorité municipale doit faire des propositions en ce sens à l‘Education nationale dans l‘optique de la rentrée 2017.
Quelles écoles vont être concernées ? Cette incertitude pèse déjà sur les familles saintaises. Les parents d‘élèves des écoles privées sous contrat n‘ont guère de soucis à se faire : la majorité municipale apure le contentieux financier avec les OGEC (Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique), et porte sur ces écoles un regard bienveillant. Ce sont les seules écoles publiques qui doivent subir la „restructuration“. Les parents d‘élèves de Saint-Exupéry d'abord, de Jean-Jaurès ensuite, sont entrés dans des temps d'interrogations. D‘autres écoles sont certainement dans le champ des réflexions en cours, y compris dans le cœur de ville.
Sur Saintes, les questions de l‘évolution des effectifs des élèves en Primaire, du financement du réseau des écoles publiques, des moyens humains que l‘Education nationale souhaite maintenir dans ces écoles, ont été posées dès le début de la décennie. Le MRC Saintes soulevait ainsi la problématique de la politique scolaire à mener en faveur du maintien du réseau des écoles en janvier 2011, dans un communiqué de presse. Depuis, l‘école Pelletan a malheureusement fermé.
Dans ce contexte, connu depuis longtemps, il est clair que l‘équipe de Droite de la majorité actuelle a pris, pendant la campagne des élections municipales de 2014, des engagements de pur opportunisme électoral. Ils sont en voie d‘être reniés aujourd'hui puisqu'aucune action volontariste n‘a été menée pour changer les données du problème. La majorité municipale se contente de déplorer la baisse des effectifs élèves, certains de ses membres éminents n‘ont de cesse de considérer comme un coût pesant l‘entretien du réseau actuel des écoles publiques. Cette majorité ne propose d‘autre perspective que de concevoir des fermetures.
Une attitude à la fois responsable et volontariste était et reste cependant possible. Elle consiste, d‘une part, à réfléchir aux conditions nécessaires pour attirer de jeunes couples, soutenir les naissances, éviter les départs, installer des familles avec enfants d‘âge scolaire sur Saintes. Ceci passe par une politique du logement, de la Ville, de redynamisation économique, d‘attractivité. Elle consiste d‘autre part à concevoir un projet permettant un meilleur accueil des élèves dans les écoles. Une baisse restant modérée des effectifs peut être mise à profit pour conserver un large réseau d‘écoles de proximité, tout en diminuant le nombre d‘enfants par classe : c‘est une des conditions d‘une meilleure réussite scolaire pour le plus grand nombre d‘enfants.
Les contours de la „restructuration“ se dessinent actuellement, en sous-main. La majorité municipale temporise, n’ouvre pas le débat public, attend des démarches venant des parents pour délivrer, parcimonieusement, certains éléments mais ne permettant pas de savoir exactement quelles écoles vont être finalement touchées. Il est pourtant urgent de mettre en plein jour l‘ensemble des données et des orientations, à des fins d‘échange, de dialogue, de concertation, de débat contradictoire. Le projet concernant la politique scolaire, hier comme aujourd'hui, doit être débattu, argumenté, expliqué, partagé. Il doit être clairement exposé aux citoyens, aux habitants, et certainement pas imposé.