Les mesures de licenciement n’ont eu de cesse d’être assouplies ces dernières années, avec le peu de succès que l’on sait sur le nombre de chômeurs ! Aujourd'hui, dans la logique libérale du quinquennat, le gouvernement avec le projet de loi El Khomri s’apprête à franchir une étape supplémentaire en voulant simplifier encore davantage le recours aux licenciements économiques ; tout doit être flexible, agile, précaire.
Outre l’élargissement des motifs de rupture, les dispositions les plus régressives pour le monde du travail s’accumulent : allongement de la durée du travail, extension du forfait-jours, diminution drastique du niveau de rémunération des heures supplémentaires, plafonnement indécent des indemnités aux Prud’hommes rendant quasi légal le licenciement abusif.
L'arrivée de ce texte, qui s'inscrit dans la logique de construction d'une Europe libérale, est promise depuis plusieurs mois. Déjà l'été dernier lors des Universités du PS, Manuel Valls annonçait vouloir revoir en profondeur la réglementation du travail. En septembre, le think tank Terra Nova, proche du PS, publiait un rapport réclamant que les accords d'entreprise puissent déroger à la loi.
Le doute n'est plus permis. La série de mesures libérales et antisociales de ce gouvernement permettent assurément de répondre par la négative à la question récurrente de savoir s'il est de gauche. Mais l'indignation et la colère ne suffisent pas. Elles doivent se prolonger par des actes concrets de rupture avec une politique qui conduit la gauche à la défaite et la France dans une impasse.