Jeudi 12 Mai 2016

3 questions... à Bastien Faudot



Lundi 9 mai 2016. Invité par France Bleu Belfort-Montbéliard à l'occasion de la journée de l'Europe, Bastien Faudot a répondu aux questions de la rédaction.


Bastien Faudot, vous êtes le candidat du MRC à la présidentielle, et également conseiller départemental et municipal dans le territoire de Belfort. Vous n’êtes pas convaincus par cette Europe, qu’est ce que vous lui reprochez ?
On a peu de raison d’être aujourd’hui satisfait de la construction européenne telle qu’elle se fait depuis maintenant plus de trente ans. Je veux mettre fin à ce que j’appelle l’Europe de l’unique. L’Europe de l’unique, c’est l’Europe de la monnaie unique, du budget unique et des frontières uniques. La monnaie unique, l’euro, a largement accéléré la désindustrialisation depuis maintenant quinze ans. Le budget unique, ce sont les dispositions d’austérité en matière budgétaire. Les frontières uniques, c’est l’incapacité des Etats aujourd’hui à agir pour assumer leur part de responsabilité dans la crise migratoire. Cette Europe-là ne marche pas.
 
« L’Europe qui fonctionne, c’est l’Europe des grands projets de coopération entre les État-nations. »
 
On l’entend bien, vous faites partie des anti-européens aujourd’hui…
Pourrait-on sortir des caricatures qui opposent d’un côté les pro-européens et de l’autre côté les anti-européens ? Je ne suis pas anti-européen. Je critique cette Europe. Je suis favorable à un projet européen qui respecte les nations et, d’abord, les peuples. Il y a une Europe qui marche, celle dont on parle finalement assez peu. Ce n’est pas l’Europe du mécano institutionnel défendu par M. Moscovici que vous recevrez tout à l’heure. L’Europe qui fonctionne, c’est l’Europe des grands projets de coopération entre les État-nations. C’est l’Europe d’Airbus, c’est l’Europe d’Arianespace, c’est l’Europe d’Erasmus aussi : on n’en parle jamais, mais initialement Erasmus est une coopération entre États.
 
« Si je suis élu, je sors d’un certain nombre de dispositifs contraignants
au sein de l’Union européenne qui empêchent le redressement de mon pays.»

Très concrètement, si vous êtes élu président de la République l’an prochain, vous sortez de l’Europe ?
Si je suis élu président de la République, je ne sortirai pas la France de l’Europe. L’Europe, c’est le continent sur lequel se trouve la France. Je ne sors pas de l’Union européenne non plus, mais je sors d’un certain nombre de dispositifs contraignants au sein de l’Union européenne et qui empêchent aujourd’hui le redressement de mon pays. Je pense qu’il faut, par exemple, renationaliser la monnaie, parce que nous sommes la seule zone dans le monde où les État-nations estiment qu’il est légitime de se passer de cet instrument essentiel de souveraineté pour mettre en œuvre des politiques économiques et sociales.
 
Vous ne croyez pas qu’en étant 28, on est plus fort qu’en étant seul ?
Avez-vous le sentiment qu’avec l’Europe des 28 aujourd’hui nous sommes plus forts que nous l’étions il y a trente ans ? À l’évidence, non ! En diplomatie, en matière de politique étrangère, nous sommes aujourd’hui le caniche des États-Unis. C’est la faute aux politiques qui ont été conduites par ceux qui ont construit cette Union européenne.
 
Dont Pierre Moscovici ?
À l’évidence, oui.

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