Chers amis, chers camarades,
Permettez-moi d’abord de remercier Claude Nicolet, premier secrétaire fédéral du MRC Nord, pour avoir organisé matériellement cette université d’été 2013 du Mouvement Républicain et Citoyen, et David Bailleul, le maire de Coudekerque Branche pour nous accueillir dans sa belle ville.
L’université d’été est un moment important pour un parti politique comme le MRC.
D’abord parce que nous sommes le moment présent d’une histoire longue, commencée avec le Ceres dans les années 60 et 70, Socialisme et république dans les années 80, le Mouvement des Citoyens à partir de 1993 et enfin le Mouvement Républicain et Citoyen depuis 2003. Cette histoire politique trouve sa cohérence avant tout dans des choix politiques. Celui de l’union de la gauche et du programme commun avec le Ceres. Celui d’une réaffirmation de l’idée républicaine avec Socialisme et République. Celui du refus d’une construction européenne déconnectée des nations avec le MDC. Celui enfin, d’une mise à niveau de la gauche avec le MRC, face à la dérive de la construction européenne et de la mondialisation financière. Dit autrement, les idées ne sont pas quantité négligeable pour un parti comme le MRC. Elles sont au contraire au cœur de notre positionnement politique. C’est peut-être ringard ailleurs, mais c’est ainsi au MRC. Nous nous déterminons d’abord par rapport à des idées.
Permettez-moi d’abord de remercier Claude Nicolet, premier secrétaire fédéral du MRC Nord, pour avoir organisé matériellement cette université d’été 2013 du Mouvement Républicain et Citoyen, et David Bailleul, le maire de Coudekerque Branche pour nous accueillir dans sa belle ville.
L’université d’été est un moment important pour un parti politique comme le MRC.
D’abord parce que nous sommes le moment présent d’une histoire longue, commencée avec le Ceres dans les années 60 et 70, Socialisme et république dans les années 80, le Mouvement des Citoyens à partir de 1993 et enfin le Mouvement Républicain et Citoyen depuis 2003. Cette histoire politique trouve sa cohérence avant tout dans des choix politiques. Celui de l’union de la gauche et du programme commun avec le Ceres. Celui d’une réaffirmation de l’idée républicaine avec Socialisme et République. Celui du refus d’une construction européenne déconnectée des nations avec le MDC. Celui enfin, d’une mise à niveau de la gauche avec le MRC, face à la dérive de la construction européenne et de la mondialisation financière. Dit autrement, les idées ne sont pas quantité négligeable pour un parti comme le MRC. Elles sont au contraire au cœur de notre positionnement politique. C’est peut-être ringard ailleurs, mais c’est ainsi au MRC. Nous nous déterminons d’abord par rapport à des idées.
Ensuite, notre université d’été est un moment charnière pour un mouvement comme le nôtre. C’est le moment où nous réfléchissons librement, lucidement, sans œillère, souvent à contre-courant par rapport à l’air du temps, mais généralement en avance par rapport aux mouvements de fond qui affecte la géopolitique mondiale et la France. C’est aussi un moment où nous devons être capables de penser contre nous-mêmes, en allant jusqu’à la racine des choses. En bref, c’est le moment particulier où notre cartésianisme doit pouvoir exprimer sa pleine puissance.
Enfin, c’est le moment où nous pouvons discuter publiquement avec des intellectuels, des observateurs, des personnalités d’autres sensibilités politiques à gauche. Le moment où nous échangeons nos conseils de lecture et repartons avec un sac plein de livres dont nous lirons la prose aussitôt rentrés chez nous.
Voilà comment nous concevons notre université d’été. Un lieu d’idées, d’échanges, de prospection, de livres. Une université politique, en somme.
Quand j’ai commencé à travailler sur la construction éditoriale de cette édition 2013 de notre université d’été, j’avais plusieurs contraintes en tête. La première, c’est que nous faisons partie de la majorité parlementaire, et qu’à ce titre, nous cherchons à ce que nos idées pèsent sur le gouvernement et le Parlement. Nous croyons aux idées parce que nous pensons que ce sont elles qui dominent le monde. La seconde, c’est qu’il fallait actualiser notre logiciel politique, le confronter à la réalité telle qu’elle a pu être observée par une série d’intellectuels. Enfin, je suis parti de trois constats pour imaginer nos trois tables rondes.
D’abord, la monnaie unique est un échec, mais un échec paradoxal car indicible. La prospection économique sera ainsi à l’honneur lors de la première table ronde avec l’économiste Philippe Murer, qui a co-écrit avec Jacques Sapir, une étude pour la Fondation Res Publica sur Les scenarii de dissolution de l’euro. Ces conclusions, nécessairement fragiles, seront discutées par Jean-Luc Gréau, l’un des analystes économiques les plus décapants, qui a publié il y a peu La grande récession et par Yves Le Hénaff, que vous connaissez bien, et qui a structuré nombre de travaux de la Fondation Res Publica. Nous tenterons d’imaginer l’après monnaie unique, ce que nous appelons la monnaie commune, mais aussi d’identifier les blocages politiques, psychologiques et culturels qui figent pour le moment la situation.
Il faut ainsi croiser économie, sciences politiques et géopolitique. La première et troisième table ronde discuteront des deux premières dimensions et je ne surprendrai personne en annonçant que Jean-Pierre Chevènement, lors de son intervention, se chargera de nous dresser le tableau géopolitique d’ensemble de la situation, sans lequel nos débats se résumeraient à des contes de fées.
Ensuite, l’industrie. Après des années de minimisation du niveau de la désindustrialisation de l’économie française, le gouvernement a pris le taureau par les cornes avec le rapport Gallois en novembre 2012. Notre député Christian Hutin, membre de la commission d’enquête sur l’avenir de la sidérurgie, nous donnera son point de vue sur l’action gouvernementale et sur nos marges de manœuvres. Le journaliste Guillaume Duval, auteur du très remarqué Made in Germany, Le modèle allemand au-delà des mythes, nous aidera à faire la part des choses dans les réussites économiques allemandes. L’industrie allemande pèse plus de deux fois et demi le poids de l’industrie française. Ce fait économique est désormais le nœud du rapport de force franco-allemand. Guillaume Duval a quelques idées pénétrantes à ce sujet. Enfin, Jean-Michel Quatrepoint, qui a publié Mourir pour le Yuan en 2011, nous fera part de ses idées pour remonter la pente, sachant qu’il est toujours plus facile de dévaler une pente que d'en remonter une. Il nous donnera également son point de vue sur le traité de libre-échange euro-atlantique qui est ardemment défendu à Washington et à Berlin. Ce traité est-il un bon traité pour la France ? Ce n’est pas son avis. Nous aurons le plaisir de l’entendre cet après-midi, lors de la seconde table ronde animée par Patrick Quinqueton, secrétaire national au projet.
Enfin, et c’est le sujet de la troisième et dernière table ronde de samedi, la société française semble sans ressorts, déprimée, confrontée à une forme d’apathie civique inquiétante. L’année passée a été marquée par la très forte poussée du Front national lors des élections législatives partielles de l’Oise et de Villeneuve-sur-Lot. Elle a également connu la montée en puissance des antagonismes culturels au sein de la société française avec l’opposition résolue d’une partie du corps social à l’extension du mariage et de l’adoption aux homosexuels. Quelle vision de la société française ces événements peuvent-ils nous donner ? Comment comprendre cette séquence d’un triple point de vue sociologique, culturel et électoral ? Ce sera l’objet de la troisième table ronde, animée par Catherine Coutard, vice-présidente du MRC. Le journaliste et essayiste Eric Dupin nous donnera son sentiment.Son ouvrage Voyages en France l’un des livres les plus intéressants des dernières années, relayait les divers points de vue des Français qu’il a rencontrés. Le politologue Jérôme Sainte-Marie nous proposera son analyse de notre environnement électoral. Gaël Brustier, auteur de La guerre culturelle aura bien lieu, nous expliquera ce qu’il entend quand il affirme que « la contestation est passée à droite ». Enfin Sami Naïr nous exposera en quoi l’idée républicaine peut redonner « du jeu » aux Français.
Quatre ateliers nous permettrons également d’approfondir nos positions. D’abord samedi en début d’après-midi sur l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche (animé par Estelle Folest, secrétaire nationale du MRC à l’éducation et Cédric Matthews, secrétaire national), et sur la protection sociale, la santé et la retraite (animé par Ladislas Polski, secrétaire national du MRC à la santé et Jeanne Chevalier, secrétaire nationale du MRC à la protection sociale). Enfin dimanche matin sur la réforme territoriale (animé par Martine Souvignet, secrétaire nationale du MRC à la réforme territoriale et Jean-Marc Nicolle, président de l’Association Républicaine des Elus Citoyens et Apparentés) et sur la politique énergétique (animé par Christophe Mouton, secrétaire national du MRC chargé du développement durable, avec Christian Bataille, député PS, vice-président de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST)).
Le débat se poursuivra samedi après-midi avec l’intervention de Manuel Valls, ministre de l’intérieur et l’une des figures du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Manuel Valls nous exposera ce qu’il entend par une "politique républicaine de sécurité" et défendra sa vision du bilan du gouvernement, alors que celui-ci entame sa deuxième année de mandat.
Dimanche matin enfin, un débat politique de haut vol réunira Jean-Pierre Chevènement, notre président d’honneur, Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne et animateur de "Maintenant la gauche" au PS et Marc Dolez, député du Nord et membre du Front de gauche. Le débat sera animé par la député Marie-François Bechtel.
Un dernier point : n'hésitez pas à partager les propos que vous entendez ici ou les réflexions qu’ils suscitent chez vous sur les réseaux sociaux. Postez vos photos. Bref, permettez à nos camarades qui n’ont pas pu venir ou aux citoyens qui sont intéressés par nos idées de suivre nos débats ! Notre équipe digitale postera vos meilleurs tweets et messages Facebook sur le site Internet du MRC.
Alors chers amis, je vous propose de commencer dès maintenant avec la première table ronde. J’invite donc à me rejoindre M. Murer, Gréau et Le Hénaff.
Enfin, c’est le moment où nous pouvons discuter publiquement avec des intellectuels, des observateurs, des personnalités d’autres sensibilités politiques à gauche. Le moment où nous échangeons nos conseils de lecture et repartons avec un sac plein de livres dont nous lirons la prose aussitôt rentrés chez nous.
Voilà comment nous concevons notre université d’été. Un lieu d’idées, d’échanges, de prospection, de livres. Une université politique, en somme.
Quand j’ai commencé à travailler sur la construction éditoriale de cette édition 2013 de notre université d’été, j’avais plusieurs contraintes en tête. La première, c’est que nous faisons partie de la majorité parlementaire, et qu’à ce titre, nous cherchons à ce que nos idées pèsent sur le gouvernement et le Parlement. Nous croyons aux idées parce que nous pensons que ce sont elles qui dominent le monde. La seconde, c’est qu’il fallait actualiser notre logiciel politique, le confronter à la réalité telle qu’elle a pu être observée par une série d’intellectuels. Enfin, je suis parti de trois constats pour imaginer nos trois tables rondes.
D’abord, la monnaie unique est un échec, mais un échec paradoxal car indicible. La prospection économique sera ainsi à l’honneur lors de la première table ronde avec l’économiste Philippe Murer, qui a co-écrit avec Jacques Sapir, une étude pour la Fondation Res Publica sur Les scenarii de dissolution de l’euro. Ces conclusions, nécessairement fragiles, seront discutées par Jean-Luc Gréau, l’un des analystes économiques les plus décapants, qui a publié il y a peu La grande récession et par Yves Le Hénaff, que vous connaissez bien, et qui a structuré nombre de travaux de la Fondation Res Publica. Nous tenterons d’imaginer l’après monnaie unique, ce que nous appelons la monnaie commune, mais aussi d’identifier les blocages politiques, psychologiques et culturels qui figent pour le moment la situation.
Il faut ainsi croiser économie, sciences politiques et géopolitique. La première et troisième table ronde discuteront des deux premières dimensions et je ne surprendrai personne en annonçant que Jean-Pierre Chevènement, lors de son intervention, se chargera de nous dresser le tableau géopolitique d’ensemble de la situation, sans lequel nos débats se résumeraient à des contes de fées.
Ensuite, l’industrie. Après des années de minimisation du niveau de la désindustrialisation de l’économie française, le gouvernement a pris le taureau par les cornes avec le rapport Gallois en novembre 2012. Notre député Christian Hutin, membre de la commission d’enquête sur l’avenir de la sidérurgie, nous donnera son point de vue sur l’action gouvernementale et sur nos marges de manœuvres. Le journaliste Guillaume Duval, auteur du très remarqué Made in Germany, Le modèle allemand au-delà des mythes, nous aidera à faire la part des choses dans les réussites économiques allemandes. L’industrie allemande pèse plus de deux fois et demi le poids de l’industrie française. Ce fait économique est désormais le nœud du rapport de force franco-allemand. Guillaume Duval a quelques idées pénétrantes à ce sujet. Enfin, Jean-Michel Quatrepoint, qui a publié Mourir pour le Yuan en 2011, nous fera part de ses idées pour remonter la pente, sachant qu’il est toujours plus facile de dévaler une pente que d'en remonter une. Il nous donnera également son point de vue sur le traité de libre-échange euro-atlantique qui est ardemment défendu à Washington et à Berlin. Ce traité est-il un bon traité pour la France ? Ce n’est pas son avis. Nous aurons le plaisir de l’entendre cet après-midi, lors de la seconde table ronde animée par Patrick Quinqueton, secrétaire national au projet.
Enfin, et c’est le sujet de la troisième et dernière table ronde de samedi, la société française semble sans ressorts, déprimée, confrontée à une forme d’apathie civique inquiétante. L’année passée a été marquée par la très forte poussée du Front national lors des élections législatives partielles de l’Oise et de Villeneuve-sur-Lot. Elle a également connu la montée en puissance des antagonismes culturels au sein de la société française avec l’opposition résolue d’une partie du corps social à l’extension du mariage et de l’adoption aux homosexuels. Quelle vision de la société française ces événements peuvent-ils nous donner ? Comment comprendre cette séquence d’un triple point de vue sociologique, culturel et électoral ? Ce sera l’objet de la troisième table ronde, animée par Catherine Coutard, vice-présidente du MRC. Le journaliste et essayiste Eric Dupin nous donnera son sentiment.Son ouvrage Voyages en France l’un des livres les plus intéressants des dernières années, relayait les divers points de vue des Français qu’il a rencontrés. Le politologue Jérôme Sainte-Marie nous proposera son analyse de notre environnement électoral. Gaël Brustier, auteur de La guerre culturelle aura bien lieu, nous expliquera ce qu’il entend quand il affirme que « la contestation est passée à droite ». Enfin Sami Naïr nous exposera en quoi l’idée républicaine peut redonner « du jeu » aux Français.
Quatre ateliers nous permettrons également d’approfondir nos positions. D’abord samedi en début d’après-midi sur l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche (animé par Estelle Folest, secrétaire nationale du MRC à l’éducation et Cédric Matthews, secrétaire national), et sur la protection sociale, la santé et la retraite (animé par Ladislas Polski, secrétaire national du MRC à la santé et Jeanne Chevalier, secrétaire nationale du MRC à la protection sociale). Enfin dimanche matin sur la réforme territoriale (animé par Martine Souvignet, secrétaire nationale du MRC à la réforme territoriale et Jean-Marc Nicolle, président de l’Association Républicaine des Elus Citoyens et Apparentés) et sur la politique énergétique (animé par Christophe Mouton, secrétaire national du MRC chargé du développement durable, avec Christian Bataille, député PS, vice-président de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST)).
Le débat se poursuivra samedi après-midi avec l’intervention de Manuel Valls, ministre de l’intérieur et l’une des figures du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Manuel Valls nous exposera ce qu’il entend par une "politique républicaine de sécurité" et défendra sa vision du bilan du gouvernement, alors que celui-ci entame sa deuxième année de mandat.
Dimanche matin enfin, un débat politique de haut vol réunira Jean-Pierre Chevènement, notre président d’honneur, Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne et animateur de "Maintenant la gauche" au PS et Marc Dolez, député du Nord et membre du Front de gauche. Le débat sera animé par la député Marie-François Bechtel.
Un dernier point : n'hésitez pas à partager les propos que vous entendez ici ou les réflexions qu’ils suscitent chez vous sur les réseaux sociaux. Postez vos photos. Bref, permettez à nos camarades qui n’ont pas pu venir ou aux citoyens qui sont intéressés par nos idées de suivre nos débats ! Notre équipe digitale postera vos meilleurs tweets et messages Facebook sur le site Internet du MRC.
Alors chers amis, je vous propose de commencer dès maintenant avec la première table ronde. J’invite donc à me rejoindre M. Murer, Gréau et Le Hénaff.