Chers camarades,
Il me revient l’honneur de conclure cette université d’été et de tracer les perspectives de travail et d'action du MRC pour l'année à venir.
Je souhaite d’abord remercier les militants du Nord, conduits par Claude Nicolet, qui ont organisé avec application ces deux journées de débats et d’échanges. Je tiens à remercier particulièrement David Bailleul, maire de Coudekerque-Branche, qui nous a amicalement accueillis ; Christian Hutin qui nous permet de nous retrouver dans sa circonscription 10 ans après le congrès constitutif du MRC; Manuel Valls, dont la présence montre notre implication dans la majorité présidentielle avec notre singularité et notre volonté d’être l’aiguillon républicain; Marc Dolez (député Front de Gauche), Jérôme Guedj (député PS et animateur du courant Maintenant La Gauche), Christian Bataille ( député PS) ; les nombreux intervenants extérieurs qui nous ont éclairés de leurs analyses durant ces deux jours ; Julien Landfried qui a conçu un programme dont la richesse permet à notre réflexion commune de s’affiner. Merci également à vous tous d’avoir répondu si nombreux à cette université d’été.
Il me revient l’honneur de conclure cette université d’été et de tracer les perspectives de travail et d'action du MRC pour l'année à venir.
Je souhaite d’abord remercier les militants du Nord, conduits par Claude Nicolet, qui ont organisé avec application ces deux journées de débats et d’échanges. Je tiens à remercier particulièrement David Bailleul, maire de Coudekerque-Branche, qui nous a amicalement accueillis ; Christian Hutin qui nous permet de nous retrouver dans sa circonscription 10 ans après le congrès constitutif du MRC; Manuel Valls, dont la présence montre notre implication dans la majorité présidentielle avec notre singularité et notre volonté d’être l’aiguillon républicain; Marc Dolez (député Front de Gauche), Jérôme Guedj (député PS et animateur du courant Maintenant La Gauche), Christian Bataille ( député PS) ; les nombreux intervenants extérieurs qui nous ont éclairés de leurs analyses durant ces deux jours ; Julien Landfried qui a conçu un programme dont la richesse permet à notre réflexion commune de s’affiner. Merci également à vous tous d’avoir répondu si nombreux à cette université d’été.
En cette rentrée politique mouvementée, l'impératif du MRC que nous avons choisi comme thème de cette université d’été sonne comme un repère indispensable.
Redresser la France en réorientant la construction européenne sont les deux objectifs que nous nous sommes fixés, notamment en soutenant François Hollande dès le premier tour de la présidentielle. Aujourd’hui, le MRC travaille activement comme en témoignent ces deux journées de débats mais aussi le texte « pour une autre Europe » de Marie-Françoise Bechtel, qui vont alimenter et plus encore se conjuguer, avec notre action au quotidien dans les mois qui viennent.
En ces terres historiquement ouvrières, touchées de plein fouet par la crise et bien plus qu’ailleurs, il est judicieux de tenir notre université d'été dans ce département et d'y faire entendre notre voix différente à gauche.
Redresser la France, c’est avant tout faire confiance au peuple, c’est s’adresser aux classes populaires, c’est faire de la réindustrialisation et du retour à la croissance, la priorité..
Le MRC est connu pour la force de ses analyses : notre double non, en 1992 à la monnaie unique puis en 2005 à la constitution européenne, a été ratifié par les faits.
Que voyons-nous aujourd’hui ? L’austérité, le chômage, les délocalisations ; une crise dont l’Europe, notamment au Sud, peinera à sortir — si elle en sort.
Nous, nous avons tracé notre voie pour lutter efficacement et contribuer à faire sortir la France de l'impasse comme l'a si bien analysé Jean-Pierre Chevènement. C’est par la République que nous pourrons redresser la France et réorienter l’Europe.
Non, il n’est pas présomptueux pour le MRC de se vouloir la boussole républicaine pour la gauche et pour la France. Bien au contraire, nous entendons faire entendre au peuple et à la gauche nos analyses, qui sont confirmées par trente années de dérégulation capitaliste. Non, il n’est pas archaïque de dire que l’Union Européenne ne peut plus fonctionner comme elle le fait. La Commission Europénne ne peut continuer à condamner les peuples d’Europe à l’austérité perpétuelle. Redresser la France suppose de réorienter la construction européenne : c’est donc à nous, armés de nos convictions solides, d’être actif dans le débat public.
I. Redresser la France
Le redressement de la France a été notre fil conducteur pendant un an dans la majorité car il en va de l’avenir de la France.
Derrière les mots de « plans sociaux », ce sont des emplois qu’on sacrifie, des familles touchées par le chômage et la peur du lendemain. Les pouvoirs publics ont le devoir d’agir. Là réside notre ambition : affirmer l’impératif de sauvegarde de nos emplois et de nos bassins industriels là où la finance égoïste ne voit pas plus loin que son chiffre d’affaires trimestriel.
Nous avons soutenu la démarche de Louis Gallois, son rapport, l’action qu’il mène comme Commissaire général à l’investissement. Son rapport a jeté les bases du Pacte National pour la Croissance, la Compétitivité et l’Emploi.
C’est un moment-clef, inaugural, du quinquennat : le moment où la gauche au pouvoir dit que le redressement productif ne sera pas qu’un slogan. Jeudi dernier, vous avez tous vu le président de la République avec le robot Nao dans ses bras. Je vais exceptionnellement vous parler de moi. Et bien, il y a trois ans lors de l’Exposition Universelle de Shanghai, j’ai dansé avec le robot fabriqué par la société Aldebaran. Je suis content que le président de la République m’ait rejoint. Dans ces moments-là, malgré les avanies, malgré les difficultés, on se dit qu’Hollande était le bon choix.
Nous croyons en ce redressement productif qui prend forme à travers des propositions concrètes, comme les 34 plans d'action, auxquelles les républicains que nous sommes, sont fortement attachés. C’est avec ambition, et lucidité sur ses défauts, que nous avons voté, par exemple, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Il permettra, à court terme, une relance non négligeable pour les entreprises.
Le Gouvernement a fait le choix du redressement industriel de la France, il sait qu’il peut compter sur le MRC dans cette voie : banque publique d’investissement, création de filières d’avenir, relocalisations d’activités, les avancées sont nombreuses et doivent être saluées.
Ces choix tranchent avec la doctrine passée du PS qui fondait son projet sur le développement des aides à la personne et le tourisme. C'était court, c'était oublier l'industrie.
Voilà pourquoi nous soutiendrons une politique industrielle concrète : notre ambition est de mettre en actes le terme de redressement. La France doit être gouvernée par l’exigence républicaine et le service de l’intérêt national. Là-dessus, nous sommes intransigeants.
L’emploi est la question prioritaire. Le redressement de la France ne pourra se faire sans la pleine participation des salariés. Nous avons participé aux discussions parlementaires sur le projet de loi de sécurisation de l’emploi qui marque une avancée non négligeable : c’est le dialogue qui prime. Les salariés des entreprises de plus de 5000 personnes seront enfin représentés dans les conseils d’administration. L’homologation par l’État des plans de sauvegarde de l’emploi participe de l’indispensable triptyque État/industrie/emploi. Celui-ci constitue un fondement solide sur lequel on peut s’appuyer pour construire une politique industrielle volontariste où l’État doit jouer un rôle essentiel.
D’autres sujets sont encore à aborder : la formation professionnelle, notamment celle des chômeurs ; l’amélioration des conditions de travail ; la réforme des retraites qui doit être améliorée sur la pénibilité, la situation des femmes et les petites retraites. Nous nous exprimerons en ce sens au parlement pour assurer la justice et la confiance dans notre système de retraite.
II. Réorienter la construction européenne pour mettre fin à l’austérité généralisée
On ne peut penser le redressement de la France sans l’inscrire à une échelle plus large qui est celle de l’Union européenne. L’Europe, un sujet que nous connaissons bien au MRC et sur lequel nous comptons faire entendre nos propositions, plus que jamais en 2014.
Au parlement, nous nous sommes battus contre le TSCG avec vigueur ; notre non est une opposition positive car alimentée par la réflexion que nous avons menée ces vingt dernières années. Nous ne sommes pas des Prométhée en puissance qui prétendent détenir la lumière et l’apporter à des partis politiques aveugles. Nous sommes un parti politique qui réfléchit et construit sa doctrine en l’appuyant sur des faits tangibles. Et les faits donnent aujourd’hui raison à notre diagnostic et à nos analyses que nous voulons faire partager par la gauche.
L’Europe du Sud est en crise profonde, la récession frappe de plus en plus de pays ; l’Allemagne ne peut rester sourde aux dégâts des politiques d'austérité que Bruxelles impose aux nations et qui rejaillissent sur tous. L'Allemagne ne s'en sortira pas seule.
L’Europe s’effrite et la crise de l'euro n'est pas réglée. Certains se demandant s’ils ne faudrait pas construire deux zones distinctes et ainsi larguer les pays du Sud sans bouée de sauvetage ; les plans de relance se multiplient ; la Grèce est au bord du gouffre, si elle n’y a pas déjà plongé tête la première.
Et la France ? La France doit résister aux politiques libérales. La France peine à sauver son « exception culturelle » d’un projet de globalisation atlantique. Et la France est taxée de « réactionnaire » par le président de la Commission européenne parce qu’elle entend défendre ses intérêts nationaux. Comme si l’Allemagne ne défendait pas ses intérêts nationaux…mais avant d’incriminer Bruxelles ou Berlin, regardons Paris et la difficulté que nous avons à définir nos intérêts nationaux, à penser et à agir comme nation dans un ensemble coopératif. Regardons les ravages de l’esprit de « Bercy ». La construction européenne est un projet français mais la créature nous est hors de contrôle depuis trop longtemps.
La mondialisation qu'on nous vantait comme eldorado s’est muée en oppression, silencieuse mais réelle. François Hollande voulait lutter contre la finance qui n’a pas de visage. Elle en a aujourd’hui plusieurs, et ils font peur : austérité ; fédéralisme ; libéralisme sans limites sont autant de facettes d’une Union européenne hors de contrôle. Le Président Sarkozy était omnubilé par la défense du Triple A. Maintenant qu'il est perdu, il ne faut pas le remplacer par un triple B, Bercy, Bruxelles, Berlin. Au triple B, il convient d’opposer un ferme triple non. La gauche ne peut se satisfaire d’un politique libre-échangiste qui oublie le peuple au profit, c’est le cas de le dire, d’un accroissement des inégalités. L’entêtement de nos dirigeants est farouche : quand l’Europe ne fonctionne pas, il nous faut plus d’Europe. Nous sommes dans un cercle vicieux que seule une réorientation profonde pourra inverser.
2014 est l’année des élections européennes, ce sera l’occasion pour nous de mettre en avant notre projet pour l’Europe et d'abord :
- le passage de la monnaie unique à une monnaie commune qui préserve la souveraineté des États.
- renforcer les coopérations entre nations dans des domainescomme l’indépendance énergétique, l’e-économie, les transports ;
- refuser le libre-échange qui ne conduit qu’à la précarité et à la mise en cause de notre pacte social et républicain ;
Je suis convaincu que les Français qui constatent chaque jours les dégâts de l’Union européenne et de la monnaie unique y sont d’ores et déjà prêts et favorables malgré le terrorisme intellectuel et moral. La table-ronde d’hier matin a esquissé des pistes intéressantes, à nous de savoir les porter politiquement.
Au MRC, nous savons bien que la République est une exigence. C'est aussi une protection. C’est l’injustice qui a conduit à la Révolution française ; c’est l'exigence républicaine qui a guidé notre construction politique ; c’est notre souveraineté nationale qui nous a dicté des choix historiques. Ne l’oublions pas et soyons à la hauteur des débats de demain.
Ne cédons cependant pas au repli farouche. Les nations d’Europe ont intérêt à bâtir une Europe des peuples qui coopèrent et non des marchés. Je ne me lancerai pas dans un Éloge des frontières, que Régis Debray a très bien fait, mais je dirai que se protéger, c’est pouvoir également, et surtout, s’ouvrir. Pour cela, la France doit faire entendre sa voix de puissance mondiale et veiller à faire respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est notre responsabilité de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. On ne peut donc accepter que notre politique diplomatique se règle sur le bon vouloir des Etats-Unis.
Le MRC a été clair quant à la question de l’intervention en Syrie : il est hors de question de sortir du cadre légal international. Sur la Syrie, je suis triste de voir l'isolement de la France.
Ce n'est pas l'ingérence qui doit guider la politique de la France, c'est le droit international.
III. Préparer les prochaines échéances électorales : le MRC au travail
2014 est une année d’élections. Elles auront valeur de test pour la majorité gouvernementale. Nous entendons participer pleinement aux deux scrutins : les municipales et les européennes.
Nous avons exprimé notre volonté de voir toute la gauche rassemblée lors du scrutin municipal. Les élections législatives partielles ont montré la difficulté à rassembler les partis de la majorité. Les écologistes se distancient du PS avec fracas et Jean-Luc Mélenchon préfère pérorer dans son coin. Le MRC est favorable à des listes d’union et entend mettre en avant ses candidats partout où il le pourra. Nous voulons voir la majorité présidentielle réussir mais nous n’hésiterons cependant pas à faire valoir nos positions comme à Belfort ou ici, à Coudekerque-Branche. La diversité de la gauche doit être respectée par toute la gauche, PS compris. Je le rappelle devant les responsables des partis de gauche présents à notre université d’été : le rassemblement de tous suppose la considération de chacun.
Quant aux européennes, nous sommes entrés dans une phase de préparation active. Les 8 coordinateurs régionaux ont été désignés et nous lançons aujourd’hui des réunions publiques qui préparent notre Convention nationale du 30 novembre à Paris. Je serai moi-même à Bordeaux le 3 octobre et d’autres rendez-vous sont également prévus : Montbéliard, Lille, Marseille, Toulouse, Troyes, Lyon, Clermont-Ferrand, Nantes... Dans chaque circonscription, nous souhaitons ouvrir le débat sur l’Europe avec nos concitoyens. Le texte établi par Marie-Françoise Bechtel, adopté par le Conseil National, constitue un véritable projet pour une autre Europe.
Nous serons présents à cette élection. Les enjeux sont importants, nous participerons à cette campagne. Nos idées seront portées et représentées par nos candidats. Je sais que je peux compter sur chacun d’entre vous pour s’impliquer pleinement.
Porter une réorientation de la construction européenne est une exigence. Nous devons montrer qu’un autre chemin est possible, qu’une politique alternative existe pour sortir des politiques d’austérité qu’on cherche à nous imposer, pour remettre l’Union Européenne à sa place, traiter les erreurs de conception de la monnaie unique et agir pour la souveraineté de la France.
IV.Lutter contre le Front national
Tous les partis politiques pensent aux élections, c’est dans leur nature et leur mission consiste à sélectionner des candidats pour porter leur projet. Encore faut-il avoir un projet. Le nôtre a une petite particularité, il pense beaucoup à la France. Il n’est pas le seul, nous ne prétendons pas au monopole. Mais nous pensons toujours à la France.
La France va mal, peut-être sort-elle doucement de la récession, la récession économique celle imposée par le Triple B, mais pour ce qui est de la dépression politique, nous ne sommes pas tirés d’affaire. Nous en parlions hier, il faut sortir de la dépression.
Que voit-on ? Les inégalités économiques se doublent d’une peur du lendemain. Les classes populaires se tournent vers l’extrême-droite.Nous devons les écouter et bâtir une réponse républicaine crédible. La République n’est ni un verbalisme, ni une gesticulation.
Depuis 30 ans, la dépression nationale a un nom, une marque, Le Pen. Aujourd'hui « Le Pen, fille et nièce ». 2014 sera une année électorale mais 2014 sera très probablement l’année du défi lancé par le Front National à la République.
Ne pas affronter la question du Front National serait une double faute d’une part parce que Marine Le Pen attire des électeurs qui se sentent éloignés des préoccupations politiques et d’autre part parce que nous refuserions de voir la réalité en face. Il nous faut travailler sur le FN pour démonter, point par point, son programme d'incohérences. Nous avons un devoir de vérité quand Marine Le Pen ment. Personne n’est dupe ! La préférence nationale, la fin du droit du sol, la sortie sans diagnostique de l’Union européenne sont autant de propositions que nous devons combattre avec force parce qu’elles s’opposent à la citoyenneté et à notre vision républicaine de la France. Derrière l’habileté des discours, derrière les masques, il ne faut jamais oublier à qui on a à faire, à une force politique d’extrême-droite, dont le Panthéon compte peu de démocrates et qui nourrit une culture radicale de l’inégalité. L’ancien Front National a longtemps eu un programme ultra-libéral…écrit comme une blague par Gérard Longuet. Le nouveau Front National a travaillé un peu, pillé beaucoup mais le nouveau Front National n’a en rien muté.
Pour lutter contre le Front National, il faut commencer par ne pas laisser Marine Le Pen kidnapper verbalement la nation, la laïcité...voire la République et la Citoyenneté. Pour lutter contre le Front National, il faut assécher le terreau de la crise sur lequel prospère l'extrême-droite et il faut donner de l'espoir, montrer que la France n'est pas finie.
Redresser la France suppose aussi de faire retour à la République. N’ayons pas peur d’affirmer notre attachement à ses principes ! N’ayons pas peur de dire que nous n’acceptons pas un découpage de la citoyenneté ! Notre position est cohérente : la République, partout et à chaque instant. La République pour tous avec sa rectitude faite de droits et de devoirs.
Il est vrai que le cap est difficile à tenir. Voyez Francois Fillon qui perd le nord et joue avec le feu en ouvrant la possibilité pour des électeurs de l'UMP de voter pour le FN. N'est ce pas lamentable ? Evidemment choquant. Et comment faire quand les plus riches décident de fuir la patrie pour ne pas contribuer à l’effort national ? Quand les communautarismes s’affirment ? Quand les haines d’extrême droite sont exacerbées ? Notre réponse, c’est la République et la citoyenneté. Loin d’être une formule vide, elle est au contraire ce qui donne sens à l’individu, qui le sort de son quant-à-soi. Par ses exigences, par son autorité, elle est un repère crucial en ces temps d’incertitudes.
Le MRC est une voix unique à gauche, notre discours est solide. Il est temps d’affirmer haut et fort les principes républicains . Je me permets d'ajouter, en ce dimanche, et en violation flagrante de la laïcité : urbi et orbi.
C’est une tâche difficile que nous nous sommes fixée : le chemin est long mais notre volonté est à toutes épreuves. Il en va de l’avenir de la France et je suis convaincu que nous tous ici sommes déjà engagés pour faire réussir la nation demain.
Mes chers camarades, nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli au sein de la majorité depuis un an maintenant, mais que de travail nous reste-il ! Et toujours en utilisant notre liberté d'expression et de vote.
Plus que jamais le MRC a besoin de chacun de vous pour s’affirmer, peser, faire entendre ses analyses, détailler ses propositions. 2014 est une année cruciale.
Cette année encore, notre université d’été est une réussite et augure d’un futur militant pour le MRC.
Vive la République, et vive la France.
Redresser la France en réorientant la construction européenne sont les deux objectifs que nous nous sommes fixés, notamment en soutenant François Hollande dès le premier tour de la présidentielle. Aujourd’hui, le MRC travaille activement comme en témoignent ces deux journées de débats mais aussi le texte « pour une autre Europe » de Marie-Françoise Bechtel, qui vont alimenter et plus encore se conjuguer, avec notre action au quotidien dans les mois qui viennent.
En ces terres historiquement ouvrières, touchées de plein fouet par la crise et bien plus qu’ailleurs, il est judicieux de tenir notre université d'été dans ce département et d'y faire entendre notre voix différente à gauche.
Redresser la France, c’est avant tout faire confiance au peuple, c’est s’adresser aux classes populaires, c’est faire de la réindustrialisation et du retour à la croissance, la priorité..
Le MRC est connu pour la force de ses analyses : notre double non, en 1992 à la monnaie unique puis en 2005 à la constitution européenne, a été ratifié par les faits.
Que voyons-nous aujourd’hui ? L’austérité, le chômage, les délocalisations ; une crise dont l’Europe, notamment au Sud, peinera à sortir — si elle en sort.
Nous, nous avons tracé notre voie pour lutter efficacement et contribuer à faire sortir la France de l'impasse comme l'a si bien analysé Jean-Pierre Chevènement. C’est par la République que nous pourrons redresser la France et réorienter l’Europe.
Non, il n’est pas présomptueux pour le MRC de se vouloir la boussole républicaine pour la gauche et pour la France. Bien au contraire, nous entendons faire entendre au peuple et à la gauche nos analyses, qui sont confirmées par trente années de dérégulation capitaliste. Non, il n’est pas archaïque de dire que l’Union Européenne ne peut plus fonctionner comme elle le fait. La Commission Europénne ne peut continuer à condamner les peuples d’Europe à l’austérité perpétuelle. Redresser la France suppose de réorienter la construction européenne : c’est donc à nous, armés de nos convictions solides, d’être actif dans le débat public.
I. Redresser la France
Le redressement de la France a été notre fil conducteur pendant un an dans la majorité car il en va de l’avenir de la France.
Derrière les mots de « plans sociaux », ce sont des emplois qu’on sacrifie, des familles touchées par le chômage et la peur du lendemain. Les pouvoirs publics ont le devoir d’agir. Là réside notre ambition : affirmer l’impératif de sauvegarde de nos emplois et de nos bassins industriels là où la finance égoïste ne voit pas plus loin que son chiffre d’affaires trimestriel.
Nous avons soutenu la démarche de Louis Gallois, son rapport, l’action qu’il mène comme Commissaire général à l’investissement. Son rapport a jeté les bases du Pacte National pour la Croissance, la Compétitivité et l’Emploi.
C’est un moment-clef, inaugural, du quinquennat : le moment où la gauche au pouvoir dit que le redressement productif ne sera pas qu’un slogan. Jeudi dernier, vous avez tous vu le président de la République avec le robot Nao dans ses bras. Je vais exceptionnellement vous parler de moi. Et bien, il y a trois ans lors de l’Exposition Universelle de Shanghai, j’ai dansé avec le robot fabriqué par la société Aldebaran. Je suis content que le président de la République m’ait rejoint. Dans ces moments-là, malgré les avanies, malgré les difficultés, on se dit qu’Hollande était le bon choix.
Nous croyons en ce redressement productif qui prend forme à travers des propositions concrètes, comme les 34 plans d'action, auxquelles les républicains que nous sommes, sont fortement attachés. C’est avec ambition, et lucidité sur ses défauts, que nous avons voté, par exemple, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Il permettra, à court terme, une relance non négligeable pour les entreprises.
Le Gouvernement a fait le choix du redressement industriel de la France, il sait qu’il peut compter sur le MRC dans cette voie : banque publique d’investissement, création de filières d’avenir, relocalisations d’activités, les avancées sont nombreuses et doivent être saluées.
Ces choix tranchent avec la doctrine passée du PS qui fondait son projet sur le développement des aides à la personne et le tourisme. C'était court, c'était oublier l'industrie.
Voilà pourquoi nous soutiendrons une politique industrielle concrète : notre ambition est de mettre en actes le terme de redressement. La France doit être gouvernée par l’exigence républicaine et le service de l’intérêt national. Là-dessus, nous sommes intransigeants.
L’emploi est la question prioritaire. Le redressement de la France ne pourra se faire sans la pleine participation des salariés. Nous avons participé aux discussions parlementaires sur le projet de loi de sécurisation de l’emploi qui marque une avancée non négligeable : c’est le dialogue qui prime. Les salariés des entreprises de plus de 5000 personnes seront enfin représentés dans les conseils d’administration. L’homologation par l’État des plans de sauvegarde de l’emploi participe de l’indispensable triptyque État/industrie/emploi. Celui-ci constitue un fondement solide sur lequel on peut s’appuyer pour construire une politique industrielle volontariste où l’État doit jouer un rôle essentiel.
D’autres sujets sont encore à aborder : la formation professionnelle, notamment celle des chômeurs ; l’amélioration des conditions de travail ; la réforme des retraites qui doit être améliorée sur la pénibilité, la situation des femmes et les petites retraites. Nous nous exprimerons en ce sens au parlement pour assurer la justice et la confiance dans notre système de retraite.
II. Réorienter la construction européenne pour mettre fin à l’austérité généralisée
On ne peut penser le redressement de la France sans l’inscrire à une échelle plus large qui est celle de l’Union européenne. L’Europe, un sujet que nous connaissons bien au MRC et sur lequel nous comptons faire entendre nos propositions, plus que jamais en 2014.
Au parlement, nous nous sommes battus contre le TSCG avec vigueur ; notre non est une opposition positive car alimentée par la réflexion que nous avons menée ces vingt dernières années. Nous ne sommes pas des Prométhée en puissance qui prétendent détenir la lumière et l’apporter à des partis politiques aveugles. Nous sommes un parti politique qui réfléchit et construit sa doctrine en l’appuyant sur des faits tangibles. Et les faits donnent aujourd’hui raison à notre diagnostic et à nos analyses que nous voulons faire partager par la gauche.
L’Europe du Sud est en crise profonde, la récession frappe de plus en plus de pays ; l’Allemagne ne peut rester sourde aux dégâts des politiques d'austérité que Bruxelles impose aux nations et qui rejaillissent sur tous. L'Allemagne ne s'en sortira pas seule.
L’Europe s’effrite et la crise de l'euro n'est pas réglée. Certains se demandant s’ils ne faudrait pas construire deux zones distinctes et ainsi larguer les pays du Sud sans bouée de sauvetage ; les plans de relance se multiplient ; la Grèce est au bord du gouffre, si elle n’y a pas déjà plongé tête la première.
Et la France ? La France doit résister aux politiques libérales. La France peine à sauver son « exception culturelle » d’un projet de globalisation atlantique. Et la France est taxée de « réactionnaire » par le président de la Commission européenne parce qu’elle entend défendre ses intérêts nationaux. Comme si l’Allemagne ne défendait pas ses intérêts nationaux…mais avant d’incriminer Bruxelles ou Berlin, regardons Paris et la difficulté que nous avons à définir nos intérêts nationaux, à penser et à agir comme nation dans un ensemble coopératif. Regardons les ravages de l’esprit de « Bercy ». La construction européenne est un projet français mais la créature nous est hors de contrôle depuis trop longtemps.
La mondialisation qu'on nous vantait comme eldorado s’est muée en oppression, silencieuse mais réelle. François Hollande voulait lutter contre la finance qui n’a pas de visage. Elle en a aujourd’hui plusieurs, et ils font peur : austérité ; fédéralisme ; libéralisme sans limites sont autant de facettes d’une Union européenne hors de contrôle. Le Président Sarkozy était omnubilé par la défense du Triple A. Maintenant qu'il est perdu, il ne faut pas le remplacer par un triple B, Bercy, Bruxelles, Berlin. Au triple B, il convient d’opposer un ferme triple non. La gauche ne peut se satisfaire d’un politique libre-échangiste qui oublie le peuple au profit, c’est le cas de le dire, d’un accroissement des inégalités. L’entêtement de nos dirigeants est farouche : quand l’Europe ne fonctionne pas, il nous faut plus d’Europe. Nous sommes dans un cercle vicieux que seule une réorientation profonde pourra inverser.
2014 est l’année des élections européennes, ce sera l’occasion pour nous de mettre en avant notre projet pour l’Europe et d'abord :
- le passage de la monnaie unique à une monnaie commune qui préserve la souveraineté des États.
- renforcer les coopérations entre nations dans des domainescomme l’indépendance énergétique, l’e-économie, les transports ;
- refuser le libre-échange qui ne conduit qu’à la précarité et à la mise en cause de notre pacte social et républicain ;
Je suis convaincu que les Français qui constatent chaque jours les dégâts de l’Union européenne et de la monnaie unique y sont d’ores et déjà prêts et favorables malgré le terrorisme intellectuel et moral. La table-ronde d’hier matin a esquissé des pistes intéressantes, à nous de savoir les porter politiquement.
Au MRC, nous savons bien que la République est une exigence. C'est aussi une protection. C’est l’injustice qui a conduit à la Révolution française ; c’est l'exigence républicaine qui a guidé notre construction politique ; c’est notre souveraineté nationale qui nous a dicté des choix historiques. Ne l’oublions pas et soyons à la hauteur des débats de demain.
Ne cédons cependant pas au repli farouche. Les nations d’Europe ont intérêt à bâtir une Europe des peuples qui coopèrent et non des marchés. Je ne me lancerai pas dans un Éloge des frontières, que Régis Debray a très bien fait, mais je dirai que se protéger, c’est pouvoir également, et surtout, s’ouvrir. Pour cela, la France doit faire entendre sa voix de puissance mondiale et veiller à faire respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est notre responsabilité de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. On ne peut donc accepter que notre politique diplomatique se règle sur le bon vouloir des Etats-Unis.
Le MRC a été clair quant à la question de l’intervention en Syrie : il est hors de question de sortir du cadre légal international. Sur la Syrie, je suis triste de voir l'isolement de la France.
Ce n'est pas l'ingérence qui doit guider la politique de la France, c'est le droit international.
III. Préparer les prochaines échéances électorales : le MRC au travail
2014 est une année d’élections. Elles auront valeur de test pour la majorité gouvernementale. Nous entendons participer pleinement aux deux scrutins : les municipales et les européennes.
Nous avons exprimé notre volonté de voir toute la gauche rassemblée lors du scrutin municipal. Les élections législatives partielles ont montré la difficulté à rassembler les partis de la majorité. Les écologistes se distancient du PS avec fracas et Jean-Luc Mélenchon préfère pérorer dans son coin. Le MRC est favorable à des listes d’union et entend mettre en avant ses candidats partout où il le pourra. Nous voulons voir la majorité présidentielle réussir mais nous n’hésiterons cependant pas à faire valoir nos positions comme à Belfort ou ici, à Coudekerque-Branche. La diversité de la gauche doit être respectée par toute la gauche, PS compris. Je le rappelle devant les responsables des partis de gauche présents à notre université d’été : le rassemblement de tous suppose la considération de chacun.
Quant aux européennes, nous sommes entrés dans une phase de préparation active. Les 8 coordinateurs régionaux ont été désignés et nous lançons aujourd’hui des réunions publiques qui préparent notre Convention nationale du 30 novembre à Paris. Je serai moi-même à Bordeaux le 3 octobre et d’autres rendez-vous sont également prévus : Montbéliard, Lille, Marseille, Toulouse, Troyes, Lyon, Clermont-Ferrand, Nantes... Dans chaque circonscription, nous souhaitons ouvrir le débat sur l’Europe avec nos concitoyens. Le texte établi par Marie-Françoise Bechtel, adopté par le Conseil National, constitue un véritable projet pour une autre Europe.
Nous serons présents à cette élection. Les enjeux sont importants, nous participerons à cette campagne. Nos idées seront portées et représentées par nos candidats. Je sais que je peux compter sur chacun d’entre vous pour s’impliquer pleinement.
Porter une réorientation de la construction européenne est une exigence. Nous devons montrer qu’un autre chemin est possible, qu’une politique alternative existe pour sortir des politiques d’austérité qu’on cherche à nous imposer, pour remettre l’Union Européenne à sa place, traiter les erreurs de conception de la monnaie unique et agir pour la souveraineté de la France.
IV.Lutter contre le Front national
Tous les partis politiques pensent aux élections, c’est dans leur nature et leur mission consiste à sélectionner des candidats pour porter leur projet. Encore faut-il avoir un projet. Le nôtre a une petite particularité, il pense beaucoup à la France. Il n’est pas le seul, nous ne prétendons pas au monopole. Mais nous pensons toujours à la France.
La France va mal, peut-être sort-elle doucement de la récession, la récession économique celle imposée par le Triple B, mais pour ce qui est de la dépression politique, nous ne sommes pas tirés d’affaire. Nous en parlions hier, il faut sortir de la dépression.
Que voit-on ? Les inégalités économiques se doublent d’une peur du lendemain. Les classes populaires se tournent vers l’extrême-droite.Nous devons les écouter et bâtir une réponse républicaine crédible. La République n’est ni un verbalisme, ni une gesticulation.
Depuis 30 ans, la dépression nationale a un nom, une marque, Le Pen. Aujourd'hui « Le Pen, fille et nièce ». 2014 sera une année électorale mais 2014 sera très probablement l’année du défi lancé par le Front National à la République.
Ne pas affronter la question du Front National serait une double faute d’une part parce que Marine Le Pen attire des électeurs qui se sentent éloignés des préoccupations politiques et d’autre part parce que nous refuserions de voir la réalité en face. Il nous faut travailler sur le FN pour démonter, point par point, son programme d'incohérences. Nous avons un devoir de vérité quand Marine Le Pen ment. Personne n’est dupe ! La préférence nationale, la fin du droit du sol, la sortie sans diagnostique de l’Union européenne sont autant de propositions que nous devons combattre avec force parce qu’elles s’opposent à la citoyenneté et à notre vision républicaine de la France. Derrière l’habileté des discours, derrière les masques, il ne faut jamais oublier à qui on a à faire, à une force politique d’extrême-droite, dont le Panthéon compte peu de démocrates et qui nourrit une culture radicale de l’inégalité. L’ancien Front National a longtemps eu un programme ultra-libéral…écrit comme une blague par Gérard Longuet. Le nouveau Front National a travaillé un peu, pillé beaucoup mais le nouveau Front National n’a en rien muté.
Pour lutter contre le Front National, il faut commencer par ne pas laisser Marine Le Pen kidnapper verbalement la nation, la laïcité...voire la République et la Citoyenneté. Pour lutter contre le Front National, il faut assécher le terreau de la crise sur lequel prospère l'extrême-droite et il faut donner de l'espoir, montrer que la France n'est pas finie.
Redresser la France suppose aussi de faire retour à la République. N’ayons pas peur d’affirmer notre attachement à ses principes ! N’ayons pas peur de dire que nous n’acceptons pas un découpage de la citoyenneté ! Notre position est cohérente : la République, partout et à chaque instant. La République pour tous avec sa rectitude faite de droits et de devoirs.
Il est vrai que le cap est difficile à tenir. Voyez Francois Fillon qui perd le nord et joue avec le feu en ouvrant la possibilité pour des électeurs de l'UMP de voter pour le FN. N'est ce pas lamentable ? Evidemment choquant. Et comment faire quand les plus riches décident de fuir la patrie pour ne pas contribuer à l’effort national ? Quand les communautarismes s’affirment ? Quand les haines d’extrême droite sont exacerbées ? Notre réponse, c’est la République et la citoyenneté. Loin d’être une formule vide, elle est au contraire ce qui donne sens à l’individu, qui le sort de son quant-à-soi. Par ses exigences, par son autorité, elle est un repère crucial en ces temps d’incertitudes.
Le MRC est une voix unique à gauche, notre discours est solide. Il est temps d’affirmer haut et fort les principes républicains . Je me permets d'ajouter, en ce dimanche, et en violation flagrante de la laïcité : urbi et orbi.
C’est une tâche difficile que nous nous sommes fixée : le chemin est long mais notre volonté est à toutes épreuves. Il en va de l’avenir de la France et je suis convaincu que nous tous ici sommes déjà engagés pour faire réussir la nation demain.
Mes chers camarades, nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli au sein de la majorité depuis un an maintenant, mais que de travail nous reste-il ! Et toujours en utilisant notre liberté d'expression et de vote.
Plus que jamais le MRC a besoin de chacun de vous pour s’affirmer, peser, faire entendre ses analyses, détailler ses propositions. 2014 est une année cruciale.
Cette année encore, notre université d’été est une réussite et augure d’un futur militant pour le MRC.
Vive la République, et vive la France.