Je reviens de Syrie. Après un séjour de cinq jours en Syrie effectué, à titre privé , en compagnie de mes collègues Gérard Bapt et Jérôme Lambert, il faut que je m'exprime. Magnifique pays, amoureux de la France, la Syrie est aux prises avec des enjeux qui aujourd'hui la dépassent et dont la première victime en est le peuple. Ayons le courage de reconnaître nos propres responsabilités dans ce drame qui est aujourd'hui une tragédie. La seconde guerre du Golfe (2003) a fini d'ouvrir, dans cette région, les portes de l'enfer. La Syrie n'a pu résister à l'effet de souffle dévastateur provoqué par la destruction de l'Etat irakien. Certes, la stabilité du pays se faisait par l'intermédiaire d'une dictature terrible au coeur d'une région qui cherche la paix depuis la fin de la Seconde guerre mondiale mais où nous n'avons pas cessé de jouer les apprentis sorcier.
Il faut aujourd'hui mesurer ce qu'est l'Etat islamique et le monstre totalitaire, fondamentaliste et criminel qu'il représente. Alors oui, il ne faut pas se tromper d'ennemi. Oui il faut établir des priorités. Et il faut le dire, rien de sérieux ne sera possible sans la Russie, l'Iran et le régime en place à Damas.
Il faudra bien que nous soyons en capacité de parler tous ensemble si nous voulons parvenir à une solution digne de ce nom. Et la France si elle le veut à un rôle immense à jouer. Notre histoire et nos liens avec le Liban, la Syrie et Israël sont anciens et profonds. Nos intérêts nous poussent à agir dans cette direction et dans ce sens. Jamais nous n'aurions pu vaincre le nazisme si tous ne s'étaient pas réunis .....Roosevelt, Churchill, De Gaulle et Staline . De même, Mao et Tchang Kaï-Chek se sont alliés pour lutter contre l'invasion japonnaise et vaincre.
Il faut aujourd'hui mesurer ce qu'est l'Etat islamique et le monstre totalitaire, fondamentaliste et criminel qu'il représente. Alors oui, il ne faut pas se tromper d'ennemi. Oui il faut établir des priorités. Et il faut le dire, rien de sérieux ne sera possible sans la Russie, l'Iran et le régime en place à Damas.
Il faudra bien que nous soyons en capacité de parler tous ensemble si nous voulons parvenir à une solution digne de ce nom. Et la France si elle le veut à un rôle immense à jouer. Notre histoire et nos liens avec le Liban, la Syrie et Israël sont anciens et profonds. Nos intérêts nous poussent à agir dans cette direction et dans ce sens. Jamais nous n'aurions pu vaincre le nazisme si tous ne s'étaient pas réunis .....Roosevelt, Churchill, De Gaulle et Staline . De même, Mao et Tchang Kaï-Chek se sont alliés pour lutter contre l'invasion japonnaise et vaincre.
Aujourd'hui il n'y a plus de solution qu'entre la moins mauvaise et la pire et la pire, c'est Daech.
Dans ce pays ravagé par la guerre à la fois civile et imposée de l'extérieur, la Syrie est devenue le terrain d'interventions qui se multiplient: américaines, françaises, russes... sans coordination et avec des soutiens locaux à géométrie variable, peut-on espérer que tout cela soit d'une grande efficacité, tant militaire que politique. Ne rêvons pas, sans des forces sérieuses au sol, qui ne peuvent être que celles du pays, il est fort peu probable d'envisager la victoire.
En revanche, j'y ai rencontré des hommes et des femmes formidables de courage et de dignité. Les responsables du Musée national de Syrie qui avec des fonctionnaires syriens s'emploient au risque de leur vie à cacher les antiquités dont ils avaient la responsabilité. Ils en meurent quant ils tombent aux mains de Daech. A ce jour quatorze d'entre eux y ont laissé la vie. En leur mémoire, parce que c'est notre histoire, notre culture, nos propres fondements civilisationnels qu'ils sauvent, nous avons observé une minute de silence. Ils n'ont plus d'aide de la France alors que les Italiens et l'Allemagne tentent encore de les soutenir. Eux qui ont la France au coeur.
J'ai rencontré les responsables du Lycée français, établissement considéré comme étant en territoire français, ils vivent avec leurs élèves au milieu des sacs de sable, sans soutien si ce n'est celui des parents qui essaient de maintenir vivante cette présence de la France. La France qu'ils aiment , dont ils veulent apprendre la langue et les valeurs... et qui les a, à ce jour, abandonnés. (N. Sarkozy avait inauguré l'expansion de ce lycée en 2008 ainsi que le rappelle une plaque).
J'ai rencontré beaucoup de monde, tous espèrent une action de notre part, une vision, une volonté qui correspondent à l'idée qu'ils se font de nous même et de notre pays. Je sais très bien que la solution ne sera qu'à long terme, que tout sera extrêmement compliqué pour rétablir la stabilité de la Syrie et offrir une perspective politique au pays et à ses habitants. Mais je sais aussi que si Daech l'emporte, le problème sera réglé très rapidement car la Syrie comme l'Irak ainsi que le Liban n'existeront tout simplement plus. Alors, nous serons les prochains sur la liste.
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Source : FigaroVox
Dans ce pays ravagé par la guerre à la fois civile et imposée de l'extérieur, la Syrie est devenue le terrain d'interventions qui se multiplient: américaines, françaises, russes... sans coordination et avec des soutiens locaux à géométrie variable, peut-on espérer que tout cela soit d'une grande efficacité, tant militaire que politique. Ne rêvons pas, sans des forces sérieuses au sol, qui ne peuvent être que celles du pays, il est fort peu probable d'envisager la victoire.
En revanche, j'y ai rencontré des hommes et des femmes formidables de courage et de dignité. Les responsables du Musée national de Syrie qui avec des fonctionnaires syriens s'emploient au risque de leur vie à cacher les antiquités dont ils avaient la responsabilité. Ils en meurent quant ils tombent aux mains de Daech. A ce jour quatorze d'entre eux y ont laissé la vie. En leur mémoire, parce que c'est notre histoire, notre culture, nos propres fondements civilisationnels qu'ils sauvent, nous avons observé une minute de silence. Ils n'ont plus d'aide de la France alors que les Italiens et l'Allemagne tentent encore de les soutenir. Eux qui ont la France au coeur.
J'ai rencontré les responsables du Lycée français, établissement considéré comme étant en territoire français, ils vivent avec leurs élèves au milieu des sacs de sable, sans soutien si ce n'est celui des parents qui essaient de maintenir vivante cette présence de la France. La France qu'ils aiment , dont ils veulent apprendre la langue et les valeurs... et qui les a, à ce jour, abandonnés. (N. Sarkozy avait inauguré l'expansion de ce lycée en 2008 ainsi que le rappelle une plaque).
J'ai rencontré beaucoup de monde, tous espèrent une action de notre part, une vision, une volonté qui correspondent à l'idée qu'ils se font de nous même et de notre pays. Je sais très bien que la solution ne sera qu'à long terme, que tout sera extrêmement compliqué pour rétablir la stabilité de la Syrie et offrir une perspective politique au pays et à ses habitants. Mais je sais aussi que si Daech l'emporte, le problème sera réglé très rapidement car la Syrie comme l'Irak ainsi que le Liban n'existeront tout simplement plus. Alors, nous serons les prochains sur la liste.
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Source : FigaroVox