À l'occasion de leur congrès annuel, les maires ont de bonnes raisons d'être en colère et d'alerter les citoyens.
Les maires de France qui font vivre la République au coin de la rue voient leur capacité d'action gravement mise en cause par les décisions qui pèsent sur les recettes des communes et par les demandes de réduction de la dépense publique locale. La pérennité des communes et l'autonomie communale sont menacées. Après les efforts importants qui ont été réalisés ces dernières années, les maires vont être contraints de remettre en causes des services publics et de procéder à des augmentations de la fiscalité locale.
Le Président de la République et le gouvernement ont décidé de mettre en place une limitation de la capacité d'emprunt et de l'endettement des communes, et une diminution de 13 milliards des dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales durant le quinquennat d'Emmanuel Macron. Cette décision lourde de conséquences pour les services publics locaux et pour la vie quotidienne des citoyens, intervient après la réduction des emplois aidés ce qui augmente les charges des communes et une ponction de 10 milliards d'euros sur les recettes des collectivités locales durant le quinquennat précédent à laquelle le MRC s'est opposé.
Tout cela pour satisfaire Bruxelles et sa règle absurde des 3% de déficit public. Le gouvernement veut être le bon élève de l'Europe libérale au plus vite, a marché forcée et sur le dos des autres : d'ors et déjà en 2018, plus de la moitié de la diminution de la dépense publique décidée par Emmanuel Macron sera réalisée par une perte de 3 milliards pour les collectivités territoriales et de 5 milliards pour le budget de la sécurité sociale.
Avec la suppression de la taxe d'habitation, une incertitude frappe les communes : la compensation intégrale n'est pas faite par une autre recette pérenne et dynamique que l'Etat devrait mettre en place. En fait, les maires ont la certitude d'avoir une compensation "peau de chagrin" de même nature que la compensation créée par Nicolas Sarkozy lors de la suppression de la taxe professionnelle pour les entreprises. Celle-ci a été rognée au fil des ans et est devenue une variable d'ajustement permettant à l'Etat de diminuer les concours financiers aux communes et intercommunalités.
Face à ces mauvais coups contre les communes qui sont les briques de base de la démocratie et qui font vivre la République en actes, le soutien actif est une exigence.