En France, l’instruction est obligatoire jusqu’à 16 ans. Après l’école primaire vient le temps du collège pour 3 330 000 élèves répartis sur 7100 collèges. La réforme votée selon un principe d'urgence peu compréhensible (seulement un mois entre le vote de la loi et la parution de ses décrets d'application) concerne donc 3 300 000 enfants.
Le MRC s'oppose à cette réforme dont la paternité relève moins d'une ministre nommée dans l’urgence en juillet 2014 que de hauts fonctionnaires de l'Education Nationale, dont l’impéritie se mesure à l'aune de l'inflation des réformes qui ont touché école, collège, lycée, programmes, orientation….Le MRC n'est pas seul dans cette opposition et s'associe à l'opposition unanime des syndicats des personnels enseignants et de direction, des personnalités intellectuelles ou politiques, des parents. Ainsi, M. Raoult, zélateur de ladite réforme en a perdu son poste de président de la FCPE.
La virulence des débats sur la réforme du collège montre la préoccupation des français et leur attachement à une école publique de qualité, qui reçoit les enfants dans leur diversité et les instruit, ce mot qui fait horreur à beaucoup de pédagogistes, les forme et leur permet de développer savoirs, savoir-faire, esprit critique et culture.
Les dispositifs d’excellence qu’étaient les classes bilangue ou les options comme le latin-grec sont présentés par le Ministère comme des outils de ségrégation au collège. Mais il est nécessaire de se demander sur quelle base se faisait cette pseudo-ségrégation. Selon la Ministre, cette ségrégation est sociale, et elle est le fait des familles privilégiées qui savent naviguer dans le collège unique pour optimiser le parcours de leur enfant. Il est alors reproché à ces familles de tirer profit des possibilités offertes par le service public, alors même que les réformes récentes tendent à renforcer le caractère consumériste des parents par la compétition entre les différents collèges qui s'affrontent à coup de projets.
Le MRC s'oppose à cette réforme dont la paternité relève moins d'une ministre nommée dans l’urgence en juillet 2014 que de hauts fonctionnaires de l'Education Nationale, dont l’impéritie se mesure à l'aune de l'inflation des réformes qui ont touché école, collège, lycée, programmes, orientation….Le MRC n'est pas seul dans cette opposition et s'associe à l'opposition unanime des syndicats des personnels enseignants et de direction, des personnalités intellectuelles ou politiques, des parents. Ainsi, M. Raoult, zélateur de ladite réforme en a perdu son poste de président de la FCPE.
La virulence des débats sur la réforme du collège montre la préoccupation des français et leur attachement à une école publique de qualité, qui reçoit les enfants dans leur diversité et les instruit, ce mot qui fait horreur à beaucoup de pédagogistes, les forme et leur permet de développer savoirs, savoir-faire, esprit critique et culture.
Les dispositifs d’excellence qu’étaient les classes bilangue ou les options comme le latin-grec sont présentés par le Ministère comme des outils de ségrégation au collège. Mais il est nécessaire de se demander sur quelle base se faisait cette pseudo-ségrégation. Selon la Ministre, cette ségrégation est sociale, et elle est le fait des familles privilégiées qui savent naviguer dans le collège unique pour optimiser le parcours de leur enfant. Il est alors reproché à ces familles de tirer profit des possibilités offertes par le service public, alors même que les réformes récentes tendent à renforcer le caractère consumériste des parents par la compétition entre les différents collèges qui s'affrontent à coup de projets.
Pour le MRC, et la majorité des enseignants, il n'y a pas de ségrégation autre que celle provoquée par cette réforme. Les différenciations de parcours scolaires se font sur la base de l’EFFORT : Il n'y avait pas de sélection sur les résultats, la réussite ne conditionnait pas le maintien dans ces options. L'école de la République se doit d'offrir les parcours d'excellence aux parents, et dans tous les territoires de la République, qui prennent la décision de s’engager dans un effort en temps et en travail. Ces options, discriminantes selon la ministre, sont l’occasion de maintenir de la mixité sociale au collège, sans pour autant sacrifier ses enfants dans les établissements et des territoires difficiles. Ces options sont donc un facteur d’attractivité et de stabilité.
La réforme de la ministre illustre l’égalitarisme compassionnel que les élites réservent dans leur condescendance aux autres : Il n'est pas question d'effort, d'exigence mais il faut dorénavant partir du goût des élèves : quel message envoie la Ministre lorsqu'elle critique l'ennui qui touche les élèves en classe ?
La martingale de la nouvelle réforme se traduit par un nouvel acronyme : les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), déjà essayés au travers des Itinéraires De Découverte, déclinés selon 8 thématiques choisies par le Principal seront la marque du territoire du collège : A Marseille, dans un collège du 13ème arrondissement de catégorie 4, c'est-à-dire dorénavant REP +, les projets culturels ne tournaient qu'autour de l’immigration et de la colonisation, il s'agissait de coller aux attentes des élèves en majorité issus de l'immigration : nulle ambition, nulle porte-vue mais un miroir renvoyant et réduisant les élèves à une identité communautaire.
Avec cette réforme, la République s'éloigne un peu plus du collège, et celui-ci s'inscrit et s'enlise dans un territoire et ses difficultés socio-économiques. Comment oser placer cette réforme du côté de la volonté d'établir plus d'égalité entre les collèges ?
Le devoir de bienveillance que nous devons à nos enfants, pour reprendre l'expression du philosophe Alain n’est pas celui de la démagogie des cours (et oui, un enfant baigné dans la culture numérique de l’immédiateté et de la culture du zapping peut s’ennuyer en cours), c’est celui de nourrir en eux une ambition, de former à leur endroit des vœux d’accomplissement personnel et professionnel, c’est de vouloir faire d’eux des citoyens égaux avec qui nous qui ferons société. Nous nous associons aux propos d'Albert JACQUARD : « Il est temps d'admettre enfin que le verbe éduquer ne vient pas du latin educare, nourrir, mais de educere : tirer hors de. Il ne s'agit pas de remplir un cerveau le plus vite possible avec le plus grand nombre d'informations. Il s'agit de faire sortir un enfant hors de lui-même. La nature fournit un individu, la collectivité par l'éducation en fait une personne ». Une personne, mais aussi un citoyen, conscient de ses devoirs et éclairé quant à l'exercice de ses droits.
Cette réforme court après les projets d’affichage, et se traduira par une plus grande fuite vers le privé, en progrès partout sur le territoire : +18% dans la région toulousaine. Ces options latin, de classe européenne étaient le choix des parents et étaient facteur d’égalité des chances et des territoires.
La réforme du collège se double s’une réforme des programmes contestable et contestée, élaborée elle par une instance censément indépendante, le Conseil Supérieur des Programmes, et répondant à une lettre de mission adressée par la Ministre. Ce même CSP est à l'origine d'un programme d'enseignement civique et moral, pas encore officialisé, qui par exemple, fixe comme thématique : la culture de la sensibilité : prendre soin de son corps, ou encore la culture de l'engagement : faire tenir aux élèves les engagements pris. Ces tâches d'éducation, dévolues au cadre familial, sont donc confiées aux enseignants, qui perdent par ailleurs des heures d'enseignement des disciplines ! Car la réforme se fait à moyen constant : les heures données aux réseaux prioritaires sont pris aux autres collèges. Une enveloppe d'heures est laissée à l'appréciation du chef d'établissement, il y a donc rupture d'égalité entre les territoires.
Les vrais enjeux sont absents de la réforme, ce sont autant de leviers sur lesquels on peut agir pour réparer l’école et retrouver l’exigence :
-Il est urgent de revoir en profondeur la sectorisation des établissements scolaires, entre les mains des conseils départementaux et qui assignent à résidence les familles, concentrent les problèmes et les misères.
-Avec la sectorisation, il faut cesser d'être aveugles et décider le déplacement des collèges des pieds des tours. Le CNESCO, Conseil National d'Evaluation du Système Scolaire a pour la première fois mis les mots sur la réalité vécue, en évoquant dans sa note parue en juin 2015 'Mixités sociales et scolaire à l'école : Agir, impliquer, informer. Les préconisations du CNESCO' : « la ségrégation sociale, scolaire et ethnique croissante », dénombrant sur le territoire de la République 100 collèges qualifiés de ‘collèges ghettos’. Il faut les déplacer, les désenclaver, et répartir les élèves dans des collèges plus éloignés ou dans de nouveaux collèges, avec une mixité contrôlée pour être efficace et profiter à tous les élèves, privilégiés ou non. Les collectivités ont les moyens de mettre en place des circuits de bus pour transporter ces élèves. Comme l'écrit le géographe Laurent FARET, « nous sommes passés d'une culture de la mobilité à un capital social du mouvement ». La revitalisation des territoires en difficulté ne doit pas se traduire par une assignation à résidence de ses habitants. Pour les territoires les plus en difficulté et vécus par certains de leurs habitants comme hors de la République et de ses opportunités mais aussi de ses obligations, il est urgent de rendre ses habitants mobiles, mobilité qui est facteur d'intégration et d'insertion professionnelle.
- L'Education Nationale doit cesser d'orchestrer son propre échec : Le privé est subventionné en France comme nulle part en Europe : Les parents qui y mettent leurs enfants paient un prix dérisoire, car les enseignants sont payés par l’État quand l'établissement privé est sous contrat. Le privé doit coûter aux parents qui font le choix de la fuite et de l'évitement le prix d'un enseignement privé, dans l'entre soi et la sélection des meilleurs élèves. Beaucoup d'élèves autistes, ayant effectué leurs classes primaires dans le privé rejoignent, forcés, le public au collège : les collèges privés ne veulent pas se compliquer la tâche et avoir à leur fournir des assistantes de Vie Scolaire, AVS. Encore une fois, on encourage le caractère consumériste des parents, simples usagers de l'école. On ne peut que comprendre que l'Education Nationale orchestre elle-même la fuite vers le privé, en prévoyant de ne laisser que des petits établissements enclavés pour les familles les plus défavorisées et qui se mobilisent le moins. Dans les établissements privés rendus aussi accessibles financièrement tout en étant ultra sélectifs dans le recrutement, les élèves moyens et bons quittent le secteur public. La mixité sociale, facteur de réussite, est partout en recul, permettant l'installation de communautarismes.
-La France se plie aux évaluations des agences de notation dans le domaine économique, elle doit cesser de faire de même dans le domaine de l'éducation. Alors que les évaluations des systèmes éducatifs relèveraient de l'UNICEF, la France est terrorisée par le fameux et mortifère classement PISA, élaborée par l'OCDE, soit l'Organisation de Coopération et de Développement Economique. Ses préconisations empiètent sur la souveraineté des états. C'est à la France et à la nation de fixer les objectifs et les moyens dévolus à L'éducation de ses enfants. Les rangs établis par PISA se sont traduits en France par une fuite en avant, une course aux réformes de courte vue visant à truquer le thermomètre pour nier la fièvre. La réforme des collèges n'en est qu'un exemple de plus.
-Une des missions de l'école doit consister à transmettre un récit national, qui n'est pas archaïque, ringard ou xénophobe : il est moderne, indispensable et permet la cohésion nationale par l'intégration. Le MRC renvoie M.LUSSAULT à ces propos du philosophe Alain : « Comte a aperçu d'abord que la coopération dans le présent ne suffit point à définir une société. C'est le lien du passé au présent qui fait une société. [...] Ce n'est pas parce que l'homme hérite de l'homme qu'il fait société avec l'homme ; c'est parce qu'il commémore l'homme. Commémorer c'est faire revivre ce qu'il y a de grand dans les morts, et les plus grands morts. C'est se conformer autant que l'on peut à ces images purifiées. C'est adorer ce que les morts auraient voulu être, ce qu'ils ont été à de rares moments. Les grandes œuvres, poèmes, monuments, statues, sont les objets de ce culte. L'hymne aux grands morts ne cesse point [...] Et c'est par ce culte que l'homme est l'homme. Supposez qu'il oublie ces grands souvenirs, ces poèmes, cette langue ornée ; supposez qu'il se borne à sa propre garde, et à la garde du camp, aux cris d'alarme et de colère, à ce que le corps produit sous la pression des choses qui l'entourent, le voilà animal, cherchant pâtée, et bourdonnant à l'obstacle, comme font les mouches. L'homme pense l'Humanité, ou bien il ne pense rien. »
Encore une fois, le gouvernement socialiste trahit les traditions de la gauche progressiste par cette réforme bâclée et autoritaire, au nom d’une idéologie égalitariste très méprisante à l’égard des moins favorisés : ce n’est plus dans l’école publique que les parents et leurs enfants pourront trouver de l’excellence et voir leurs ambitions récompensées. La ministre ne mettrait pas ses enfants dans un collège ayant appliqué sa réforme, elle ne mettra pas ses enfants dans ce type de collège, assez bien pour les autres. En cette année de panthéonisation de Jean ZAY, le gouvernement socialiste se doit de retirer cette réforme et de rendre hommage à cette figure devenue tutélaire en poursuivant son œuvre émancipatrice et en offrant à tous les élèves une école qui permette la réussite et l'émulation de chacun par l'effort et le mérite.
La réforme de la ministre illustre l’égalitarisme compassionnel que les élites réservent dans leur condescendance aux autres : Il n'est pas question d'effort, d'exigence mais il faut dorénavant partir du goût des élèves : quel message envoie la Ministre lorsqu'elle critique l'ennui qui touche les élèves en classe ?
La martingale de la nouvelle réforme se traduit par un nouvel acronyme : les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), déjà essayés au travers des Itinéraires De Découverte, déclinés selon 8 thématiques choisies par le Principal seront la marque du territoire du collège : A Marseille, dans un collège du 13ème arrondissement de catégorie 4, c'est-à-dire dorénavant REP +, les projets culturels ne tournaient qu'autour de l’immigration et de la colonisation, il s'agissait de coller aux attentes des élèves en majorité issus de l'immigration : nulle ambition, nulle porte-vue mais un miroir renvoyant et réduisant les élèves à une identité communautaire.
Avec cette réforme, la République s'éloigne un peu plus du collège, et celui-ci s'inscrit et s'enlise dans un territoire et ses difficultés socio-économiques. Comment oser placer cette réforme du côté de la volonté d'établir plus d'égalité entre les collèges ?
Le devoir de bienveillance que nous devons à nos enfants, pour reprendre l'expression du philosophe Alain n’est pas celui de la démagogie des cours (et oui, un enfant baigné dans la culture numérique de l’immédiateté et de la culture du zapping peut s’ennuyer en cours), c’est celui de nourrir en eux une ambition, de former à leur endroit des vœux d’accomplissement personnel et professionnel, c’est de vouloir faire d’eux des citoyens égaux avec qui nous qui ferons société. Nous nous associons aux propos d'Albert JACQUARD : « Il est temps d'admettre enfin que le verbe éduquer ne vient pas du latin educare, nourrir, mais de educere : tirer hors de. Il ne s'agit pas de remplir un cerveau le plus vite possible avec le plus grand nombre d'informations. Il s'agit de faire sortir un enfant hors de lui-même. La nature fournit un individu, la collectivité par l'éducation en fait une personne ». Une personne, mais aussi un citoyen, conscient de ses devoirs et éclairé quant à l'exercice de ses droits.
Cette réforme court après les projets d’affichage, et se traduira par une plus grande fuite vers le privé, en progrès partout sur le territoire : +18% dans la région toulousaine. Ces options latin, de classe européenne étaient le choix des parents et étaient facteur d’égalité des chances et des territoires.
La réforme du collège se double s’une réforme des programmes contestable et contestée, élaborée elle par une instance censément indépendante, le Conseil Supérieur des Programmes, et répondant à une lettre de mission adressée par la Ministre. Ce même CSP est à l'origine d'un programme d'enseignement civique et moral, pas encore officialisé, qui par exemple, fixe comme thématique : la culture de la sensibilité : prendre soin de son corps, ou encore la culture de l'engagement : faire tenir aux élèves les engagements pris. Ces tâches d'éducation, dévolues au cadre familial, sont donc confiées aux enseignants, qui perdent par ailleurs des heures d'enseignement des disciplines ! Car la réforme se fait à moyen constant : les heures données aux réseaux prioritaires sont pris aux autres collèges. Une enveloppe d'heures est laissée à l'appréciation du chef d'établissement, il y a donc rupture d'égalité entre les territoires.
Les vrais enjeux sont absents de la réforme, ce sont autant de leviers sur lesquels on peut agir pour réparer l’école et retrouver l’exigence :
-Il est urgent de revoir en profondeur la sectorisation des établissements scolaires, entre les mains des conseils départementaux et qui assignent à résidence les familles, concentrent les problèmes et les misères.
-Avec la sectorisation, il faut cesser d'être aveugles et décider le déplacement des collèges des pieds des tours. Le CNESCO, Conseil National d'Evaluation du Système Scolaire a pour la première fois mis les mots sur la réalité vécue, en évoquant dans sa note parue en juin 2015 'Mixités sociales et scolaire à l'école : Agir, impliquer, informer. Les préconisations du CNESCO' : « la ségrégation sociale, scolaire et ethnique croissante », dénombrant sur le territoire de la République 100 collèges qualifiés de ‘collèges ghettos’. Il faut les déplacer, les désenclaver, et répartir les élèves dans des collèges plus éloignés ou dans de nouveaux collèges, avec une mixité contrôlée pour être efficace et profiter à tous les élèves, privilégiés ou non. Les collectivités ont les moyens de mettre en place des circuits de bus pour transporter ces élèves. Comme l'écrit le géographe Laurent FARET, « nous sommes passés d'une culture de la mobilité à un capital social du mouvement ». La revitalisation des territoires en difficulté ne doit pas se traduire par une assignation à résidence de ses habitants. Pour les territoires les plus en difficulté et vécus par certains de leurs habitants comme hors de la République et de ses opportunités mais aussi de ses obligations, il est urgent de rendre ses habitants mobiles, mobilité qui est facteur d'intégration et d'insertion professionnelle.
- L'Education Nationale doit cesser d'orchestrer son propre échec : Le privé est subventionné en France comme nulle part en Europe : Les parents qui y mettent leurs enfants paient un prix dérisoire, car les enseignants sont payés par l’État quand l'établissement privé est sous contrat. Le privé doit coûter aux parents qui font le choix de la fuite et de l'évitement le prix d'un enseignement privé, dans l'entre soi et la sélection des meilleurs élèves. Beaucoup d'élèves autistes, ayant effectué leurs classes primaires dans le privé rejoignent, forcés, le public au collège : les collèges privés ne veulent pas se compliquer la tâche et avoir à leur fournir des assistantes de Vie Scolaire, AVS. Encore une fois, on encourage le caractère consumériste des parents, simples usagers de l'école. On ne peut que comprendre que l'Education Nationale orchestre elle-même la fuite vers le privé, en prévoyant de ne laisser que des petits établissements enclavés pour les familles les plus défavorisées et qui se mobilisent le moins. Dans les établissements privés rendus aussi accessibles financièrement tout en étant ultra sélectifs dans le recrutement, les élèves moyens et bons quittent le secteur public. La mixité sociale, facteur de réussite, est partout en recul, permettant l'installation de communautarismes.
-La France se plie aux évaluations des agences de notation dans le domaine économique, elle doit cesser de faire de même dans le domaine de l'éducation. Alors que les évaluations des systèmes éducatifs relèveraient de l'UNICEF, la France est terrorisée par le fameux et mortifère classement PISA, élaborée par l'OCDE, soit l'Organisation de Coopération et de Développement Economique. Ses préconisations empiètent sur la souveraineté des états. C'est à la France et à la nation de fixer les objectifs et les moyens dévolus à L'éducation de ses enfants. Les rangs établis par PISA se sont traduits en France par une fuite en avant, une course aux réformes de courte vue visant à truquer le thermomètre pour nier la fièvre. La réforme des collèges n'en est qu'un exemple de plus.
-Une des missions de l'école doit consister à transmettre un récit national, qui n'est pas archaïque, ringard ou xénophobe : il est moderne, indispensable et permet la cohésion nationale par l'intégration. Le MRC renvoie M.LUSSAULT à ces propos du philosophe Alain : « Comte a aperçu d'abord que la coopération dans le présent ne suffit point à définir une société. C'est le lien du passé au présent qui fait une société. [...] Ce n'est pas parce que l'homme hérite de l'homme qu'il fait société avec l'homme ; c'est parce qu'il commémore l'homme. Commémorer c'est faire revivre ce qu'il y a de grand dans les morts, et les plus grands morts. C'est se conformer autant que l'on peut à ces images purifiées. C'est adorer ce que les morts auraient voulu être, ce qu'ils ont été à de rares moments. Les grandes œuvres, poèmes, monuments, statues, sont les objets de ce culte. L'hymne aux grands morts ne cesse point [...] Et c'est par ce culte que l'homme est l'homme. Supposez qu'il oublie ces grands souvenirs, ces poèmes, cette langue ornée ; supposez qu'il se borne à sa propre garde, et à la garde du camp, aux cris d'alarme et de colère, à ce que le corps produit sous la pression des choses qui l'entourent, le voilà animal, cherchant pâtée, et bourdonnant à l'obstacle, comme font les mouches. L'homme pense l'Humanité, ou bien il ne pense rien. »
Encore une fois, le gouvernement socialiste trahit les traditions de la gauche progressiste par cette réforme bâclée et autoritaire, au nom d’une idéologie égalitariste très méprisante à l’égard des moins favorisés : ce n’est plus dans l’école publique que les parents et leurs enfants pourront trouver de l’excellence et voir leurs ambitions récompensées. La ministre ne mettrait pas ses enfants dans un collège ayant appliqué sa réforme, elle ne mettra pas ses enfants dans ce type de collège, assez bien pour les autres. En cette année de panthéonisation de Jean ZAY, le gouvernement socialiste se doit de retirer cette réforme et de rendre hommage à cette figure devenue tutélaire en poursuivant son œuvre émancipatrice et en offrant à tous les élèves une école qui permette la réussite et l'émulation de chacun par l'effort et le mérite.