« Il a fallu quatre jours au président des États-Unis pour appeler la présidente de Médecins sans Frontière, présenter ses condoléances et des excuses pour le dramatique bombardement de l’hôpital de Kunduz. Les autorités françaises frôlent, quant à elles, le mutisme sur cette question alors que par sa création MSF fait partie de la France. Notre pays, membre permanent du conseil de sécurité des Nations Unies, aurait dû prendre ses responsabilités mais dans cette affaire, un silence gêné domine. Un communiqué minimaliste a été publié par le Quai d’Orsay.
MSF demande une enquête indépendante en s’appuyant sur des dispositions de la convention de Genève. Il faut établir les faits et les qualifier au regard du droit international. MSF a prononcé les mots “crime de guerre” et on peut comprendre que la France, alliée des États-Unis, puisse être embarrassée. L’exécutif doit pourtant dépasser cet embarras. La France doit le faire, car c’est cela être pleinement responsable. Elle le doit à MSF et à la tradition humanitaire qui est si vive dans notre pays : des professionnels s’engagent, des jeunes gens s’engagent, des milliers de Français donnent…
La communauté internationale, États-Unis en tête, a trop souvent mis en place des actions militaires aveugles à leurs conséquences. Près de 15 ans après le début de l’intervention de la coalition en Afghanistan au lendemain du 11 septembre 2001, le bilan est très mauvais. Al Qaida a été délogé du son sanctuaire et le régime des talibans a été abattu. L’Afghanistan est-il durablement pacifié ? Malheureusement non.
Face à l’échec des stratégies militaires des États, les organisations ont un rôle fondamental à jouer auprès des populations civiles prisonnières de ces conflits. Le bombardement de Kunduz vient détruire ce travail essentiel. À force d’hitlériser nos ennemis, nous perdons de vue les fondamentaux du droit de la guerre, du “droit des gens” et du droit humanitaire. La France doit soutenir la demande d’enquête indépendante concernant cette bavure. La suspicion de “crime de guerre” est trop grave pour être évacuée sans examen sérieux.
Alliée des États-Unis, la France est membre de l’OTAN et a fait partie jusqu’en 2014 de la coalition qui a vaincu les talibans. Nous connaissons bien l’Afghanistan. Notre absence de réaction au bombardement de Kunduz est presque une caricature. On ne peut tourner la tête et oublier le coûteux fiasco afghan. Au moment où l’Irak et la Syrie sont à feux et à sang, cette attitude n’augure rien de bon de notre capacité à construire une action militaire efficace. »
Source : Le Monde.fr
MSF demande une enquête indépendante en s’appuyant sur des dispositions de la convention de Genève. Il faut établir les faits et les qualifier au regard du droit international. MSF a prononcé les mots “crime de guerre” et on peut comprendre que la France, alliée des États-Unis, puisse être embarrassée. L’exécutif doit pourtant dépasser cet embarras. La France doit le faire, car c’est cela être pleinement responsable. Elle le doit à MSF et à la tradition humanitaire qui est si vive dans notre pays : des professionnels s’engagent, des jeunes gens s’engagent, des milliers de Français donnent…
La communauté internationale, États-Unis en tête, a trop souvent mis en place des actions militaires aveugles à leurs conséquences. Près de 15 ans après le début de l’intervention de la coalition en Afghanistan au lendemain du 11 septembre 2001, le bilan est très mauvais. Al Qaida a été délogé du son sanctuaire et le régime des talibans a été abattu. L’Afghanistan est-il durablement pacifié ? Malheureusement non.
Face à l’échec des stratégies militaires des États, les organisations ont un rôle fondamental à jouer auprès des populations civiles prisonnières de ces conflits. Le bombardement de Kunduz vient détruire ce travail essentiel. À force d’hitlériser nos ennemis, nous perdons de vue les fondamentaux du droit de la guerre, du “droit des gens” et du droit humanitaire. La France doit soutenir la demande d’enquête indépendante concernant cette bavure. La suspicion de “crime de guerre” est trop grave pour être évacuée sans examen sérieux.
Alliée des États-Unis, la France est membre de l’OTAN et a fait partie jusqu’en 2014 de la coalition qui a vaincu les talibans. Nous connaissons bien l’Afghanistan. Notre absence de réaction au bombardement de Kunduz est presque une caricature. On ne peut tourner la tête et oublier le coûteux fiasco afghan. Au moment où l’Irak et la Syrie sont à feux et à sang, cette attitude n’augure rien de bon de notre capacité à construire une action militaire efficace. »
Source : Le Monde.fr