Après la loi travail que le Mouvement Républicain et Citoyen a combattue, les ordonnances vont encore plus loin dans la réduction des protections des salariés et ouvrent en grand les portes à la flexibilité et à la libéralisation du droit du travail. Les gouvernements se suivent et chacun en rajoute pour être le bon élève de l'Union européenne qui a invité le 14 juillet 2015 la France a "réformer le droit du travail". Et avec l'Union européenne, on sait que la réforme signifie la régression sociale.
Le MRC est aux côtés des salariés et des citoyens qui s'opposent aux ordonnances. Tenant compte de la diversité syndicale de ses adhérents, le MRC laisse ses militants libres de choisir la forme et les modalités de leur expression dans les initiatives prises par les syndicats.
Pour cacher la réalité de son projet, le gouvernement cherche à convaincre les citoyens que les ordonnances vont permettre la création d'emplois puisqu'elles sont destinées aux petites entreprises. C'est un leurre : les petites entreprises n'ont pas les moyens de négocier les accords d'entreprises. En réalité les ordonnances sont faites pour les grandes entreprises qui auront la possibilité de déroger à la loi par l'accord d'entreprise. Celles-ci vont pouvoir faire fonctionner à plein régime la flexibilité, la simplification du droit du licenciement et la diminution de son contrôle. Elles vont bénéficier de l'extension des accords d'entreprises au delà de ce qui avait déjà été engagé par la loi El Khomri. Les ordonnances qui amplifient la remise en cause de la hiérarchie des normes avec la diminution du socle des droits et des protections au niveau de la loi, la réduction de la négociation au niveau des branches professionnelles et l'accroissement des compétences au niveau des entreprises, sont, comme hier avec la loi Travail, inacceptables. D'autant qu'un déséquilibre entre ce qui procède de la loi et ce qui est le résultat de la négociation entre patrons et représentants syndicaux est aussi complètement rompu.
La fin de la prise en compte du périmètre monde pour une multinationale est une régression majeure qui supprime une protection face à la mondialisation libérale. Une multinationale pourra ainsi avoir de bons résultats au niveau du groupe et licencier librement dans sa filiale en France puisque c'est au niveau national seulement que sera désormais apprécié le sérieux des difficultés d'une entreprise. Dans ces entreprises multinationales, les salariés seront livrés aux risques de délocalisations et aux licenciements boursiers. Et plus besoin de proposer aux salariés des offres d'emplois, une liste de propositions suffira désormais !
Le retrait de la compétence aux branches professionnelles sur les éléments de rémunérations qui pourront être fixées par un accord d'entreprise, va augmenter les inégalités entre salariés. Cela va aussi favoriser une concurrence exacerbée entre les entreprises et un dumping social des grosses entreprises sur les petites d'autant que beaucoup d'entre elles sont leurs sous-traitantes.
Les ordonnances affaiblissent les représentants des salariés: le progrès aurait consisté à les faire entrer dans les conseils d'administration des entreprises pour qu'ils soient informés sur la vie des entreprises et parties prenante de leur avenir. Ici aussi, les petites entreprises et leurs salariés seront les perdants.
Ce n'est pas avec cette politique sociale que la France connaîtra la prospérité et du travail pour tous. Avec les ordonnances travail, le Président de la République ne fait pas entrer la France dans le 21ème siècle. C'est marche arrière vers le 19ème siècle.
07/02/2019