Deux propositions de loi anodines en apparence sont inscrites mercredi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Le débat aura lieu à quelques jours de la suspension des travaux, avec une publicité minimale, sans vote solennel et en procédure accélérée ! Tout est donc réuni pour que ces deux propositions de verrouillage passent sous le radar. Ces textes s’attaquent pourtant à deux points cruciaux: les 500 « signatures » que doivent réunir les candidats et la distribution du temps de parole pendant la campagne.
Sur les 500 « signatures », il est proposé de passer à une publication intégrale en lieu et place de la publication de 500 noms tirés au hasard. La publication intégrale prévue dans la proposition de loi change la donne puisqu’elle fera apparaitre des candidats à 5000 parrainages et d’autres à 501. La mécanique actuelle équilibre bien exigence de clarté, un maire sait qu’il peut être tiré au sort et apparaitre et l’égalité entre les candidats. Avec la proposition de Jean-Jacques Urvoas, on met le doigt dans un engrenage qui conduira à jauger le poids des candidatures et au final les traiter différemment. La commission des lois a même rajouté une publication régulière, c’est vraiment une mesure gadget qui vient ajouter un peu de cirque médiatique dans une procédure constitutionnelle.
Sur les 500 « signatures », il est proposé de passer à une publication intégrale en lieu et place de la publication de 500 noms tirés au hasard. La publication intégrale prévue dans la proposition de loi change la donne puisqu’elle fera apparaitre des candidats à 5000 parrainages et d’autres à 501. La mécanique actuelle équilibre bien exigence de clarté, un maire sait qu’il peut être tiré au sort et apparaitre et l’égalité entre les candidats. Avec la proposition de Jean-Jacques Urvoas, on met le doigt dans un engrenage qui conduira à jauger le poids des candidatures et au final les traiter différemment. La commission des lois a même rajouté une publication régulière, c’est vraiment une mesure gadget qui vient ajouter un peu de cirque médiatique dans une procédure constitutionnelle.
Sur le temps de parole des candidats dans les médias, l’ambition inégalitaire est assumée puisqu’il s’agit de faire reculer le principe simple d’égalité au profit du principe beaucoup plus subjectif d’équité. Dans une élection qui compte en moyenne 10 candidats, il n’est pas insurmontable de rompre quelques semaines avec la logique bipartisane et laisser s’exprimer différentes sensibilités à travers différentes candidatures. Pour les partis qui se seront montrés les plus convaincants, sur la base du résultat réel et pas des sondages ou des résultats passés, il reste encore deux semaines d’entre-deux-tours pour débattre en tête-à-tête. On étouffe le premier tour avec ce principe d’équité. Notre système politique est en crise et c’est une crise de l’offre politique. Ce n’est vraiment pas une surenchère dans le verrouillage politique au profit des partis installés qui va nous sortir de cette impasse.
La commission des lois a également adopté un étrange amendement qui mériterait le qualificatif d’amendement « Séguéla ». Sans aucune évaluation, l’amendement ouvre la possibilité d’avoir recours à l’affichage commercial et à la publicité dans la presse, moyens qui sont jusqu’à présent interdits dans les 6 derniers mois. Là encore, on favorise les partis installés, ceux qui ont les moyens de se payer ses supports publicitaires. D’un point de vue civique, réorienter la communication vers un vieux média comme la presse, dont le lectorat est déjà très réceptif aux messages politiques, n’a pas grand intérêt. L’affichage commercial toucherait sans doute plus de monde, mais avec des messages simples voire simplistes. Est-ce vraiment de cela dont nous avons besoin ? Pourquoi pas demain la publicité politique à la télévision ? Nous ne sortirons pas de cette crise de l’offre politique par la surenchère publicitaire des gros partis.
La commission des lois a également adopté un étrange amendement qui mériterait le qualificatif d’amendement « Séguéla ». Sans aucune évaluation, l’amendement ouvre la possibilité d’avoir recours à l’affichage commercial et à la publicité dans la presse, moyens qui sont jusqu’à présent interdits dans les 6 derniers mois. Là encore, on favorise les partis installés, ceux qui ont les moyens de se payer ses supports publicitaires. D’un point de vue civique, réorienter la communication vers un vieux média comme la presse, dont le lectorat est déjà très réceptif aux messages politiques, n’a pas grand intérêt. L’affichage commercial toucherait sans doute plus de monde, mais avec des messages simples voire simplistes. Est-ce vraiment de cela dont nous avons besoin ? Pourquoi pas demain la publicité politique à la télévision ? Nous ne sortirons pas de cette crise de l’offre politique par la surenchère publicitaire des gros partis.