La sémantique n'est jamais innocente.
Dans ses silences et ses absences, elle renseigne quant à la lâcheté des personnes censées en faire un usage politique fort: ainsi le bruyant mutisme de Najat Vallaud-Belkacem face au président salafiste de l'ONG non moins salafiste Baraka. Ce silence est une défaite du politique et un recul de l'Etat.
Dans l'aseptisation et le consensus de leur élaboration, les fameux éléments de langage, la sémantique est diminuée et ne porte plus. Une parole unique et uniforme, vide, élaborée par des experts, interprétée par des hommes politiques qui en deviennent des marionnettes. Cette parole sans autorité et sans estomac s'avère pire que la fameuse langue de bois.
Dans ce qu'elle peut instiller dans les esprits, les mots faisant pensée, la sémantique crée une nouvelle réalité: ces mots que l'on veut imposer pour installer des crimes imaginaires: l'islamophobie tendant à remplacer le racisme, pour ainsi faire de la pratique religieuse l'identité première et unique d'un individu. Ce qu'elle ne devrait jamais être. Ce sont des mines anti-personnel, qui interdisent toute contradiction et toute argumentation. Des mots que l'on veut installer comme des impasses. Comment se défendre contre de telles accusations? Les Procureurs ne sont magistrats que par leur bon vouloir et leurs pratiques religieuses. Un tribunal religieux, au fonctionnement inquisitorial, dans l'espace public français.
Dans ses silences et ses absences, elle renseigne quant à la lâcheté des personnes censées en faire un usage politique fort: ainsi le bruyant mutisme de Najat Vallaud-Belkacem face au président salafiste de l'ONG non moins salafiste Baraka. Ce silence est une défaite du politique et un recul de l'Etat.
Dans l'aseptisation et le consensus de leur élaboration, les fameux éléments de langage, la sémantique est diminuée et ne porte plus. Une parole unique et uniforme, vide, élaborée par des experts, interprétée par des hommes politiques qui en deviennent des marionnettes. Cette parole sans autorité et sans estomac s'avère pire que la fameuse langue de bois.
Dans ce qu'elle peut instiller dans les esprits, les mots faisant pensée, la sémantique crée une nouvelle réalité: ces mots que l'on veut imposer pour installer des crimes imaginaires: l'islamophobie tendant à remplacer le racisme, pour ainsi faire de la pratique religieuse l'identité première et unique d'un individu. Ce qu'elle ne devrait jamais être. Ce sont des mines anti-personnel, qui interdisent toute contradiction et toute argumentation. Des mots que l'on veut installer comme des impasses. Comment se défendre contre de telles accusations? Les Procureurs ne sont magistrats que par leur bon vouloir et leurs pratiques religieuses. Un tribunal religieux, au fonctionnement inquisitorial, dans l'espace public français.
Quand elle est adjectivée à foison, la sémantique révèle les échecs du politique ainsi que ses accommodements. Ainsi, cet étrange secrétariat à l'égalité réelle. Si l'égalité est si importante, pourquoi la réduire à un secrétariat? Si on la veut réelle, c'est qu'on la croit inexistante. Le président Hollande renoue avec les jupettes et invente le gouvernement post-it. A l'agenda sur le frigo élyséen, penser à établir l'égalité. Autre exemple: la laïcité. Elle n'est acceptable pour les accommodants qu'ouverte ou positive. Elle se suffisait pourtant à elle-même. Ce n'est pas sa pratique qui a évolue, ce sont ses opposants qui se sont radicalisés. Leur victoire médiatique et sémantique? Avilir le principe de laïcité jusqu'à en faire une opinion, une pratique parmi d'autres. Ce signe du relativisme culturel ambiant. Dramatique quand il s'accompagne de pareilles maladresses trahissant un défaut de cohérence:
Défendre la laïcité comme l'a fait cet élu ne relève pas de l'opinion mais du Droit. Mme Valaud-Belkacem fustige les menaces, mais valide la posture des tenants du relativisme. Les radicalisés et les radicalités prospèrent sur la lâcheté politique et la condescendance médiatique.
Dans ses outrances, la sémantique devient arme: les échanges à mots armés sont devenus l'ordinaire des réseaux sociaux. Il s'agit de mots homicides, de mots qui tuent. Ces mots comme ce terme de Koffar, mécréant, ou ce si violent collabeur, valent excommunication et donnent le permis de tuer. De manière révoltante, les mots de Tariq Ramadan sont préférés à ceux, qui font si honneur à la langue française, de Kamel Daoud. Cette préférence nous en dit beaucoup sur la figure arabe que les gauchistes préférant: celle de l'islamiste stéréotypé, anti-occidental, plutôt que celle de l'homme d'esprit et de lettres, libre et singulier.
En français dans le texte mais en barbare dans les mœurs, les récentes accusations de promotion de la pédophilie ou du viol prononcées à l'encontre d'intellectuel(le)s républicain(e)s cherchent de la même façon à excommunier et à mettre au banc de la société. Ces accusations entrent sous le coup de la loi, mais dans le débat, la déflagration est sans retour. Ces mots placent les personnes qui les prononcent dans le statut de celui qui dit la norme, le juste, le bon. Ils abolissent la réplique et le débat. Et c'est sur ce plan que se placent les nouveaux donneurs de leçon. Sans argument, les voilà hurlant qui au complot, qui au crime, qui au racisme, qui à la misogynie, qui à l'inhumanité.
"Arguments faibles, parlez plus fort" disait Clémenceau. Ces mots ne raisonnent plus, mais résonnent jusqu'à la tonitruance en raison de la reprise par des médias faussement compassionnels. Il faut renouer avec l'isêgoria antique, la parole entre égaux. Or, les invectives et l'orientation militante de certains médias obèrent cet accès égal à la parole. Et ceux là qui font métier d'être victime, bénéficient de plus de tribunes que n'importe lequel de leurs adversaires ou contradicteurs.
Mais outre les mots homicides, il y a les mots captifs
La sémantique est éminemment politique. On cherche à l'essentialiser, comme on cherche à essentialiser pour mieux les figer, les pratiques religieuses, les origines. On a laissé nos mots du commun devenir captifs. Ils ne sont devenus piégés que par l'étendue des renoncements, surtout ceux de la gauche. A nous, citoyens, de nous réapproprier ces mots politiques de Nation, de patrie, de souveraineté, cette configuration de la République, vecteurs des pratiques démocratiques du débat entre égaux.
Ces mots battus en brèche, stipendiés et abandonnés à l'extrême-droite. Qu'est-ce que la souveraineté si ce n'est l'autorité politique exercée par le corps des citoyens sur un territoire? Et notre président en fait le signe d'un déclinisme, lui qui en est pourtant constitutionnellement le garant. Qu'est-ce que la patrie si ce n'est ce sentiment d'appartenance à une horizontalité territoriale et une verticalité historique?
Et le patriotisme, cette loyauté que l'on doit à cette double filiation? La meilleure définition du patriotisme est celle livrée par Mark Twain: "Le patriotisme, c'est soutenir son pays en toute circonstance et son gouvernement seulement quand il a raison". Mais les bonnes consciences ont laissé l'extrême-droite s'approprier et le mot et ce qu'il représente et jeté dans les bras du FN les personnes révoltées par ce manichéisme.
Et quel crime en effet que de se dire patriote et souverainiste! Crime dont je me rends coupable avec fierté. Il aura fallu les attentats du 13 Novembre, alors que ceux du 7 et 8 janvier auraient déjà dû nous mobiliser, pour dépénaliser le patriotisme et le recours au drapeau tricolore. Il aura fallu que nous perdions nos compagnons en Nation pour que nous prenions conscience de cette Nation. Retrouver l'autorité du politique et de l'Etat passe par la réappropriation de ces mots qui nous appartiennent et pour lesquels nous ne devons ressentir nulle culpabilité. Les contempteurs de la souveraineté nationale sont les mêmes que ceux qui défendent l'internationale islamiste de l'oumma. Leur bonne conscience se paie au prix fort, celui de nos libertés individuelles et collectives, ramenées à de simples normes occidentales.
Entre les mots homicides et les mots captifs, retrouvons une parole politique, claire et ferme. Nous citoyens, retrouvons nos mots et la parole.
Défendre la laïcité comme l'a fait cet élu ne relève pas de l'opinion mais du Droit. Mme Valaud-Belkacem fustige les menaces, mais valide la posture des tenants du relativisme. Les radicalisés et les radicalités prospèrent sur la lâcheté politique et la condescendance médiatique.
Dans ses outrances, la sémantique devient arme: les échanges à mots armés sont devenus l'ordinaire des réseaux sociaux. Il s'agit de mots homicides, de mots qui tuent. Ces mots comme ce terme de Koffar, mécréant, ou ce si violent collabeur, valent excommunication et donnent le permis de tuer. De manière révoltante, les mots de Tariq Ramadan sont préférés à ceux, qui font si honneur à la langue française, de Kamel Daoud. Cette préférence nous en dit beaucoup sur la figure arabe que les gauchistes préférant: celle de l'islamiste stéréotypé, anti-occidental, plutôt que celle de l'homme d'esprit et de lettres, libre et singulier.
En français dans le texte mais en barbare dans les mœurs, les récentes accusations de promotion de la pédophilie ou du viol prononcées à l'encontre d'intellectuel(le)s républicain(e)s cherchent de la même façon à excommunier et à mettre au banc de la société. Ces accusations entrent sous le coup de la loi, mais dans le débat, la déflagration est sans retour. Ces mots placent les personnes qui les prononcent dans le statut de celui qui dit la norme, le juste, le bon. Ils abolissent la réplique et le débat. Et c'est sur ce plan que se placent les nouveaux donneurs de leçon. Sans argument, les voilà hurlant qui au complot, qui au crime, qui au racisme, qui à la misogynie, qui à l'inhumanité.
"Arguments faibles, parlez plus fort" disait Clémenceau. Ces mots ne raisonnent plus, mais résonnent jusqu'à la tonitruance en raison de la reprise par des médias faussement compassionnels. Il faut renouer avec l'isêgoria antique, la parole entre égaux. Or, les invectives et l'orientation militante de certains médias obèrent cet accès égal à la parole. Et ceux là qui font métier d'être victime, bénéficient de plus de tribunes que n'importe lequel de leurs adversaires ou contradicteurs.
Mais outre les mots homicides, il y a les mots captifs
La sémantique est éminemment politique. On cherche à l'essentialiser, comme on cherche à essentialiser pour mieux les figer, les pratiques religieuses, les origines. On a laissé nos mots du commun devenir captifs. Ils ne sont devenus piégés que par l'étendue des renoncements, surtout ceux de la gauche. A nous, citoyens, de nous réapproprier ces mots politiques de Nation, de patrie, de souveraineté, cette configuration de la République, vecteurs des pratiques démocratiques du débat entre égaux.
Ces mots battus en brèche, stipendiés et abandonnés à l'extrême-droite. Qu'est-ce que la souveraineté si ce n'est l'autorité politique exercée par le corps des citoyens sur un territoire? Et notre président en fait le signe d'un déclinisme, lui qui en est pourtant constitutionnellement le garant. Qu'est-ce que la patrie si ce n'est ce sentiment d'appartenance à une horizontalité territoriale et une verticalité historique?
Et le patriotisme, cette loyauté que l'on doit à cette double filiation? La meilleure définition du patriotisme est celle livrée par Mark Twain: "Le patriotisme, c'est soutenir son pays en toute circonstance et son gouvernement seulement quand il a raison". Mais les bonnes consciences ont laissé l'extrême-droite s'approprier et le mot et ce qu'il représente et jeté dans les bras du FN les personnes révoltées par ce manichéisme.
Et quel crime en effet que de se dire patriote et souverainiste! Crime dont je me rends coupable avec fierté. Il aura fallu les attentats du 13 Novembre, alors que ceux du 7 et 8 janvier auraient déjà dû nous mobiliser, pour dépénaliser le patriotisme et le recours au drapeau tricolore. Il aura fallu que nous perdions nos compagnons en Nation pour que nous prenions conscience de cette Nation. Retrouver l'autorité du politique et de l'Etat passe par la réappropriation de ces mots qui nous appartiennent et pour lesquels nous ne devons ressentir nulle culpabilité. Les contempteurs de la souveraineté nationale sont les mêmes que ceux qui défendent l'internationale islamiste de l'oumma. Leur bonne conscience se paie au prix fort, celui de nos libertés individuelles et collectives, ramenées à de simples normes occidentales.
Entre les mots homicides et les mots captifs, retrouvons une parole politique, claire et ferme. Nous citoyens, retrouvons nos mots et la parole.