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Publié le Samedi 6 Septembre 2008 par Jacques Nikonoff

Les défis à relever. Les valeurs sur lesquelles reconstruire la gauche, par Jacques Nikonoff



Introduction de Jacques Nikonoff, porte-parole du M’PEP, Université d'été du MRC, Belfort, 6 septembre 2008.


Les défis à relever. Les valeurs sur lesquelles reconstruire la gauche, par Jacques Nikonoff
Cher-es ami-es et cher-es camarades,

Je voudrais moi aussi vous remercier de votre invitation. C’est toujours un grand plaisir de venir débattre avec vous – ma dernière participation date de 2004 ici-même à Belfort -, et aussi une profonde source de stimulation. Pour donner suite à la sollicitation de Marie-Françoise Bechtel, présidente de cette table-ronde, je tenterais de répondre à la fin de la citation d’Emmanuel Kant qu’elle nous a faite : « Que dois-je faire ? ». Autrement dit : que doit faire la gauche ? En ce qui me concerne, je crois que les deux choses les plus essentielles à faire sont :
- Ré-identifier la gauche, pour reprendre le mot d’Anicet Le Pors, ou comment revenir aux sources de la gauche.
- Démystifier la « mondialisation ».

Ces deux actions s’entendent à l’échelle mondiale, car la gauche traverse une phase générale de dislocation qui concerne tous les pays, même si des expériences passionnantes sont en cours en Amérique latine. Expériences, d’ailleurs, à propos desquelles nous manquons cruellement d’informations, qui ne nous permettent pas de manifester convenablement notre solidarité internationale.

Quoiqu’il en soit, ré-identifier la gauche et démystifier la mondialisation nécessitent une vaste politisation ou repolitisation des citoyens, et la multiplication des initiatives d’éducation populaire.

I.- J’EN VIENS A MA PREMIERE IDEE : RE-IDENTIFIER LA GAUCHE

Il faut retrouver la fierté d’être de gauche ! Se décomplexer ! Pourquoi ne pas faire imprimer des tee-shirts sur lesquels serait inscrit : « Fier d’être de gauche ! » ? Pour parvenir à retrouver cette fierté, il est nécessaire de faire clairement la distinction entre la gauche et la droite. En effet, les politiques menées par des partis se réclamant de la gauche, dans de nombreux pays, ont été, à peu de choses près, les mêmes que des politiques de droite. C’est la confusion, au point que certains n’hésitent pas à affirmer que la distinction gauche/droite ne serait plus pertinente.

Comme le disait André Siegfried : « appartient à la coalition de droite tout ce qui s’appuie directement ou indirectement sur l’église et le château ». Voilà une définition claire et nette de la droite qui conserve toute sa pertinence.

La droite est née contre la Révolution, en opposition avec ce qui fonde la République.

La droite, c’est le parti des possédants, de l’aristocratie d’hier et de la bourgeoisie d’aujourd’hui.

La droite, c’est la propriété. C’est le privilège.

On disait naguère que la droite n’avait pas d’idées, qu’elle n’avait que des intérêts. C’était faux. La droite a des idées, longtemps sous-estimées par la gauche qui a fait preuve d’une grande suffisance intellectuelle.

La droite, c’est le culte de l’ordre établi, tenu pour intangible parce que « naturel ». C’est la méfiance maladive envers la volonté humaine de changer le cours des choses. Pour la droite classique, pendant longtemps, la société n’était pas comprise comme une production des hommes, mais comme l’œuvre de Dieu.

Le revirement de la direction du Parti socialiste en 1982-1983 a accéléré la confusion entre gauche et droite. La politique du PS, par la suite, n’a fait que l’entretenir.

Il est donc nécessaire de revenir aux sources de la gauche. Pourquoi, et sur quelles bases, la gauche s’est-elle créée dans la première moitié du XIXe siècle ? Si on cherche à aller à l’essentiel, on trouve trois raisons :
- La gauche se fonde sur l’exigence, d’abord morale, de l’égalité.
- La gauche constate que le capitalisme, par construction, ne permet pas d’atteindre l’égalité et qu’il faut donc le remplacer par un autre système.
- Cet autre système sera le socialisme, censé contribuer, par son principe même, à l’égalité.

A.- La gauche se fonde sur l’exigence, d’abord morale, de l’égalité

La lutte pour l’égalité est l’étoile polaire de la gauche, c’est l’idéal ultime de la gauche. Là se situe la différence fondamentale avec la droite.

Une « refondation » de la gauche doit donc partir de la question de l’égalité : l’égalité de classe, l’égalité de race, l’égalité de sexe.

Bien évidemment, l’égalité n’est pas l’égalitarisme. L’égalité est une perspective, un but, sachant qu’il existera toujours des inégalités.

L’égalité doit s’associer à la liberté. Cependant, la liberté est un statut individuel – on peut dire « je suis libre » - alors que l’égalité est une réalité sociale et collective – on ne peut pas dire « je suis égal », mais « je suis égal à… ». En revanche, un pays peut être libre, ou se libérer comme ce fut le cas au moment de la décolonisation sous l’influence des mouvements de « libération nationale ». Certes, le résultat de ces luttes a permis l’indépendance, c’est-à-dire la liberté de ces pays. Mais si la bourgeoisie nationale, accédant aux affaires, remplace le système de domination de la puissance coloniale par le sien, où est l’égalité ? Et qu’elle est la liberté réelle de la population ?

Après l’égalité et la liberté, la devise républicaine contient la fraternité. Encore une fois, celle-ci n’est possible que dans la République, à condition qu’existe l’égalité. Entre le seigneur et le cerf, aucune fraternité n’est possible car règne l’inégalité de classe.

Finalement, c’est l’exigence d’égalité qui a construit la République, sur laquelle celle-ci repose.

Droite et gauche sont des notions de portée universelle, comprises dans tous les pays du monde. Ces notions, plus que jamais, restent d’actualité.

B.- La gauche constate que le capitalisme, par construction, ne permet pas d’atteindre l’égalité et qu’il faut donc le remplacer par un autre système

La critique du capitalisme – l’anticapitalisme – est le deuxième élément constitutif de la gauche. Les pères fondateurs de la gauche se rendent compte que l’obstacle principal à l’égalité est la propriété privée, fondement du capitalisme, et que ce dernier repose sur l’exploitation de l’homme par l’homme.

Quand on observe ses méfaits d’aujourd’hui, il est nécessaire de reprendre une critique argumentée et actualisée du capitalisme contemporain, activité à laquelle a renoncé une grande partie de la gauche, alors qu’une autre partie transforme cette critique en empilement de slogans sans contenus.

Dans ce travail de critique, certaines évidences devront être rappelées, afin de sortir de la confusion actuelle entre marché, économie de marché et capitalisme :

- Le marché n’a pas toujours existé.
- Le marché existait bien avant le capitalisme.
- C’est l’Etat qui a créé le marché.
- Une économie de marché n’est pas nécessairement capitaliste.

La critique du capitalisme est-elle encore pertinente ? Si on définit le capitalisme selon les quatre critères qui suivent, jamais la critique du capitalisme n’a été aussi d’actualité :
- Exploitation de l’homme par l’homme.
- Propriété privée des grands moyens de production, d’échange et d’information.
- Extension indéfinie de la sphère marchande.
- Cycles qui provoquent des crises à répétition.

Si l’on prend ces quatre critères, chacun est aujourd’hui au cœur de la vie économique, politique et idéologique planétaire.

C.- Cet autre système sera le socialisme, censé contribuer, par son principe même, à l’égalité

Troisième élément constitutif de la gauche : la promotion du socialisme. Or, le Parti socialiste ne revendique plus le socialisme et le Parti communiste ne revendique plus le communisme. Ou lorsqu’ils en parlent, c’est de manière tellement abstraite, qu’on ne voit pas qu’elle est la société qu’ils prétendent décrire ni la manière d’y parvenir.

Le socialisme n’est donc plus à l’agenda de la gauche. Mais il faudrait qu’elle nous le dise clairement, franchement ! Et qu’elle nous dise pourquoi ! Et aussi qu’elle nous indique quelle est sa perspective historique !

Pourtant, le socialisme reste une perspective viable, d’actualité, ou plutôt UN socialisme, et un socialisme DU XXIe SIECLE. Il devrait tenir compte de deux siècles d’histoire du socialisme :
- Intégration de la question environnementale qui ne peut trouver de solution dans le capitalisme.
- Nouvel internationalisme : paix, développement, coopération.
- Propriété sociale des grands moyens de production, d’échange et d’information.
- Planification démocratique.
- Démocratisation des institutions et des organisations productives.
- Vaste système de droits opposables, en premier lieu à l’emploi.

II.- DEMYSTIFIER LA MONDIALISATION

Le deuxième grand défi que doit relever la gauche est celui d’une analyse correcte de ce qui est appelé la « mondialisation ». Hélas, beaucoup de formations politiques de gauche ont épousé les thèses à la mode, fabriquées par les boites à idées néolibérales, sur la mondialisation.

Trois actions semblent nécessaires :
- Montrer le caractère essentiellement politique de la mondialisation.
- Abandonner le libre-échange et promouvoir la Charte de La Havane.
- Faire bouger l’Europe ou sortir de l’Union européenne.

A.- Montrer le caractère essentiellement politique de la mondialisation

Je ne veux pas mésestimer les questions technologiques, qui jouent un rôle, mais la mondialisation, ou plutôt les politiques de mondialisation, correspondent à la stratégie des forces conservatrices pour réorganiser le travail à l’échelle planétaire. Cette politique de mondialisation vise à rediscipliner le salariat des pays industriels (principalement par le chômage), et à rediscipliner les pays pauvres (principalement par la dette).

Pourquoi cette offensive disciplinaire ?

Pour redresser les profits et la productivité qui avaient baissé dans les décennies 60 et 70 sous l’effet des luttes sociales et de l’émergence du Mouvement des pays non-alignés.

La stratégie de mondialisation vise également à mettre un terme définitif à l’anticapitalisme et à la recherche d’un socialisme démocratique qui constituaient l’ambiance de l’époque.

B.- Abandonner le libre-échange et promouvoir la Charte de La Havane

Ce n’est pas ici que je vais m’engager dans une démonstration concernant les ravages du libre-échange. Chacun les connait. Je voudrais plutôt souligner le vide total dans lequel se trouve la gauche sur cette question, dans toutes ses composantes. Les militants de gauche les plus audacieux évoquent – sans que jamais ou rarement le mot ne soit prononcé – le « protectionnisme ». Mais le libre-échange et le protectionnisme sont les deux faces de la même médaille. Ce sont des politiques libérales utilisées alternativement par les bourgeoisies nationales pour défendre leurs positions en fonction de la conjoncture. Le protectionnisme n’a aucune vertu émancipatrice, universaliste, internationaliste. Des mesures protectionnistes peuvent être prises, mais elles ne peuvent être que bornées dans le temps, elles ne peuvent faire système.

Cette situation est tout à fait paradoxale, car il existe la Charte de La Havane qui est un ensemble politique, idéologique et juridique extraordinaire. La gauche n’aurait même pas besoin de sortir de sa torpeur intellectuelle et de se mettre au travail : tout est déjà prêt, il suffit de lire. Mais cet effort semble encore insurmontable à certains, puisque la Charte de La Havane n’est jamais citée par les partis de gauche. Je ne parviens pas à m’expliquer les raisons de cette situation.

La Charte de La Havane est un accord international de 1948 signé entre 53 pays, dans la foulée des accords de Bretton Woods. Cette Charte devait fonder l’OIC : l’Organisation internationale du commerce. Mais le sénat américain a refusé de la ratifier, elle n’a donc jamais vu le jour.

Pourtant ses principes sont limpides, et je voudrais énoncer les principaux, en commençant par celui qui donne sa charpente à l’ensemble :
- Equilibre de la balance des paiements de chaque pays.
- Le commerce international doit servir le développement et l’emploi de chaque pays.
- La coopération économique remplace l’obsession de la concurrence.
- Contrôle des mouvements de capitaux.
- Les aides de l’Etat sont autorisées.
- Possibilités de restrictions quantitatives.
- Les produits de base ne sont pas considérés comme des marchandises banales.

La suite logique de la Charte de La Havane, c’est la sortie de la France et du plus grand nombre possible de pays de l’OMC, afin d’entrer dans l’OIC !

C.- Faire bouger l’Europe ou sortir de l’Union européenne

D’abord, observons ceci : la plus extrême confusion existe entre les notions d’Europe et d’Union européenne. C’est une grande victoire idéologique des néolibéraux que d’avoir réussi à créer une identité, dans l’esprit de beaucoup d’individus, entre la notion géographique d’Europe et la notion politique d’Union européenne. On comprend pourquoi ! C’est pour ligoter les peuples ! Car qui oserait penser qu’il soit possible de sortir de l’Europe ? C’est impensable !

Or, non seulement il est possible juridiquement de sortir de l’Union européenne, et non de l’Europe (il existe une clause de retrait dans le traité de Lisbonne, comme dans l’ancien traité constitutionnel), mais politiquement la question doit désormais se poser.

Certes, la France ne peut sortir de l’Europe, sauf si elle se trouvait placée, par un grand hasard, sur une plaque tectonique exactement dessinée selon les frontières nationales, qui la détacherait du continent européen pour la déporter vers le Pacifique. Le Mali, non plus, ne peut sortir de l’Afrique. Mais la France – comme tout autre pays faisant partie des Vingt-Sept – peut sortir de l’Union européenne. Et le Mali, si le désir lui en prenait, pourrait sortir de l’Union africaine.

Ce n’est pas ici, comme pour le libre-échange, que je vais argumenter sur le bilan accablant de l’Union européenne et sur la nocivité de la construction européenne qui n’est, en fait, que la construction du néolibéralisme à l’européenne.

Je voudrais simplement rappeler, pour tordre le coup à une idée reçue, que ce n’est pas grâce à l’Union européenne qu’il y a la paix en Europe (sauf dans les Balkans et dans le Caucase), mais que c’est grâce à la paix issue de la victoire sur le nazisme que nous avons – hélas – cette forme d’Union européenne.

Cependant, il existe un élément nouveau qui nécessite de revisiter nos analyses : c’est l’éviction désormais totale des peuples du processus de construction de l’Union européenne. C’est bien ce qui s’est passé avec le non-respect du vote des Français et des Néerlandais après les référendums de 2005, et c’est ce qui est en train de se passer après le « non » irlandais en 2008.

Comment demeurer dans ce système, si ce n’est en étant complice de ces manœuvres ?

Comment envisager de faire bouger le système de l’intérieur, alors que les forces propulsives de ce changement – les peuples – ont été éjectées ? Quels sont les dossiers où des avancées peuvent être constatées ? Même lorsqu’une majorité de pays-membres s’annonçait de gauche, les politiques de l’Union européenne étaient de droite ! En fait, l’Union européenne est un système de domination conçu pour empêcher des politiques de gauche.

Après le « non » irlandais, les orientations stratégiques à propos de l’Union européenne ont fleuri à gauche. Il y a eu la revendication d’un nouveau traité ; celle d’un processus constituant, donnant ou non un rôle au Parlement européen et/ou aux parlements nationaux ; les « coopérations renforcées ». Aucune de ces alternatives ne parait crédible.

Comment serait-il possible d’obtenir un nouveau traité dans le contexte idéologique, politique et électoral de l’Union européenne actuelle ? Ce nouveau traité se ferait-il avec les 27 actuels, ou chercherait-il à rassembler le plus grand nombre possible des 49 pays membres de l’Europe ? Croit-on que messieurs Berlusconi et Sarkozy vont abandonner le traité de Lisbonne alors qu’ils sont en train de gagner la partie, et promouvoir un nouveau traité ? Il faudrait une vaste mobilisation populaire en Europe, et pas seulement dans l’Union européenne, dont les forces propulsives n’existent pas.

C’est la même chose pour un processus constituant. Jamais il n’est dit pourquoi il faudrait une constitution à l’Union européenne. Et jamais il n’est dit quel serait le périmètre des pays concernés par cette constitution. Aucune force politique n’existe en Europe pour porter ce projet.

Restent les « coopérations renforcées » qui font l’objet du titre 4 du traité de Lisbonne.

Permettez-moi de vous lire l’article 280 A : « Les coopérations renforcées respectent les traités et le droit de l’Union. Elles ne peuvent porter atteinte ni au marché intérieur ni à la cohésion économique, sociale et territoriale. Elles ne peuvent constituer ni une entrave ni une discrimination aux échanges entre les Etats membres ni provoquer de distorsions de concurrence entre ceux-ci ».

Article 280 D : « L’autorisation de procéder à une coopération renforcée est accordée par le Conseil, sur proposition de la Commission et après approbation du Parlement européen ».

On le voit, les « coopérations renforcées » subissent un contrôle renforcé pour être autorisées ! Et c’est sans doute pourquoi il n’en existe pas !

Toutes ces alternatives – un nouveau traité, un processus constituant, des « coopérations renforcées » - restent dans le cadre de cette union européenne-là.

Ne faut-il pas envisager de changer ce cadre ?

De changer d’Europe ?

De sortir de cette Union européenne et de la zone euro pour reconstruire autre chose ?

D’où le plan en trois points que propose le M’PEP :

1.- Essayer, une dernière fois, de faire bouger l’Europe de l’intérieur, notamment dans le cadre de coopérations renforcées « sauvages », c’est-à-dire sortant du cadre prescrit, s’il se trouve des pays pour les oser.

2.- A défaut, soumettre par référendum, en France et dans les pays qui en auraient la force et la volonté, la question de la sortie de l’Union européenne.

3.- Reconstruire une autre configuration politique, sur d’autres bases avec les pays qui le souhaiteront.

J’en viens à ma conclusion

Pour faire avancer ces idées, un immense travail de politisation et de repolitisation de la population est nécessaire. Il faut mettre de la politique dans l’éducation populaire, et de l’éducation populaire dans la politique.

Une grande force politique à la gauche du Parti socialiste y contribuerait puissamment. Elle pourrait se constituer autour de cinq étapes :

1.- S’unir à la base.

2.- Agir par des campagnes communes.

3.- Elaborer un programme de gouvernement sur quelques points-clés.

4.- Créer une structure de coordination entre partis et mouvements de gauche.

5.- Préparer dès maintenant les prochaines échéances électorales, notamment les élections européennes de juin 2009.

Il existe un sujet sur lequel cette stratégie pourrait se déployer : la privatisation de la Poste. Si toute la gauche politique, syndicale et associative se mobilisait, un immense rapport de forces serait construit…

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Thierry Cotelle
Président du MRC
Conseiller régional d'Occitanie