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Publié le Vendredi 11 Avril 2014 par

Les chevènementistes donnent à Valls le "bénéfice du doute"



Entretien de Jean-Luc Laurent, Président du Mouvement Républicain et Citoyen et Député du Val-de-Marne, au site internet du Journal du Dimanche, vendredi 11 avril 2014.


Le Mouvement républicain et citoyen (MRC) compte trois députés, dont vous-même, et un sénateur, qui siègent tous avec la majorité. Auriez-vous été intéressé pour entrer au gouvernement?
Le MRC avait été sollicité en 2012 pour entrer au gouvernement, nous avions décliné pour garder notre liberté au sein de la majorité. Une liberté que nous avons par exemple manifesté sur la question de la réorientation de la construction européenne. Nous avons voté contre le traité européen négocié par Nicolas Sarkozy que Jean-Marc Ayrault avait demandé d’adopter tel quel. Aujourd’hui comme hier, le MRC n’est donc pas intéressé pour entrer au gouvernement.

Manuel Valls vous a-t-il tout de même proposé un poste?
J’ai été consulté par le Premier ministre. Je l’ai eu au téléphone et nous nous sommes parlé à l’Assemblée nationale. Il m’a demandé quelles étaient nos attentes, je lui ai répondu qu’elles étaient politiques et que la question des postes ne nous intéressait pas. Il n’a donc rien proposé. J’ai insisté sur la réorientation de l’Europe, condition sine qua non à la réussite de ce quinquennat, et sur l’euro fort, qui plombe notre productivité. Je connais bien Manuel Valls, nous sommes tous les deux élus d’Ile-de-France. Il était venu à notre université d’été en septembre dernier, sur mon invitation.

Avez-vous hésité à voter la confiance au nouveau gouvernement?
J’avais indiqué à Manuel Valls que notre vote n’était pas acté, que l’on jugerait sur pièces. Après l’avoir entendu, nous avons décidé de lui accorder la confiance, au bénéfice du doute. Il a porté un ton nouveau, un message plus volontariste sur l’Europe et sur le rapport à l’Allemagne. Cela témoigne d’un euro-réalisme qu’il convient désormais de traduire en actes. Sa déclaration était aussi intéressante sur sa volonté affichée d’apaisement quant aux questions sociétales et aux rythmes scolaires. En revanche, nous sommes en désaccord sur la réduction du nombre de régions et sur la disparation des départements, qui sont un socle de la République.

Voterez-vous en faveur de tous les textes portés à l’Assemblée nationale par l’exécutif?
Demain comme hier, nous pouvons voter contre un texte. Nous sommes critiques. Nous bénéficions au sein du groupe socialiste républicain et citoyen de la liberté d’expression et de vote depuis les législatives de juin 2012. Nous déciderons donc sur pièces, projet de loi par projet de loi.

Qu’avez-vous pensé du remaniement?
La nomination d’un ancien ministre des Affaires européennes de Nicolas Sarkozy [Jean-Pierre Jouyet, ndlr] au poste de secrétaire général de l’Elysée est une erreur. Cela incarne une continuité là où il faudrait une rupture. Le rapatriement à l’Elysée du secrétariat général des Affaires européennes, qui était auparavant la charge de Matignon, m’inquiète aussi.


Propos recueillis par Olivier Faye

Source : JDD.fr

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Jean-Luc Laurent
Président du Mouvement Républicain et Citoyen. En savoir plus sur cet auteur



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