Depuis le 29 mai 2005 quelle légitimité pour les élections européennes ? Quel sens donner à la « démocratie » européenne depuis la décision du 30 juin 2009 du tribunal constitutionnel de Karlsruhe disant « qu’il n’y a pas de peuple européen ? »
Que sont et que valent des élections quand on ne reconnait pas le résultat d’un référendum ? Que signifie une démocratie s’adressant à un peuple imaginaire et de quelle légitimité procèdent des institutions ne s’appuyant pas sur un peuple souverain ? Mais qui peut bien ou qui veut bien me répondre ?
Lors du référendum du 29 mai 2005, le peuple français, rejetait massivement (55% des suffrages exprimés), le Traité Constitutionnel Européen (TCE). Le peuple néerlandais votait encore plus fortement pour le rejet. On sait ce qu’il en est advenu. J’avais déjà fait campagne pour le non lors du référendum sur le traité de Maastricht (1992) qui était passé de justesse. Treize ans plus tard en 2005, selon le mot de Jean-Pierre Chevènement, « nous avions gagné le procès en appel de Maastricht ».
Entre ces deux dates, la prise de conscience avait fait son chemin sur les réalités des politiques européennes. Et que dire depuis ?
En 1992, on nous avait vendu l’Europe comme symbole de la paix, de la réconciliation entre les peuples. C’était l’Europe de la prospérité, de la croissance, du plein emploi avec une monnaie, l’euro, synonyme de protection, de puissance et de sécurité.
Que sont et que valent des élections quand on ne reconnait pas le résultat d’un référendum ? Que signifie une démocratie s’adressant à un peuple imaginaire et de quelle légitimité procèdent des institutions ne s’appuyant pas sur un peuple souverain ? Mais qui peut bien ou qui veut bien me répondre ?
Lors du référendum du 29 mai 2005, le peuple français, rejetait massivement (55% des suffrages exprimés), le Traité Constitutionnel Européen (TCE). Le peuple néerlandais votait encore plus fortement pour le rejet. On sait ce qu’il en est advenu. J’avais déjà fait campagne pour le non lors du référendum sur le traité de Maastricht (1992) qui était passé de justesse. Treize ans plus tard en 2005, selon le mot de Jean-Pierre Chevènement, « nous avions gagné le procès en appel de Maastricht ».
Entre ces deux dates, la prise de conscience avait fait son chemin sur les réalités des politiques européennes. Et que dire depuis ?
En 1992, on nous avait vendu l’Europe comme symbole de la paix, de la réconciliation entre les peuples. C’était l’Europe de la prospérité, de la croissance, du plein emploi avec une monnaie, l’euro, synonyme de protection, de puissance et de sécurité.
Tromperie sur la marchandise
En réalité, il y a eu tromperie sur la marchandise. Ce qu’on nous a vendu, c’est le libéralisme, moteur ou cheval de Troie d’une globalisation financière, s’appuyant sur une monnaie forte correspondant aux intérêts allemands, mais favorisant notre désindustrialisation et l’affaiblissement chaque jour plus important de notre protection sociale.
Les jeunes qui avaient en grande partie contribué à la victoire du traité de Maastricht en 1992 étaient entre temps, arrivés sur le marché du travail lorsque se déroula le vote du 29 mai 2005. Ils étaient directement confrontés à la concurrence « libre et non faussée ». Du paradis promis en 1992, ils ne mirent pas longtemps à découvrir l’enfer et le signifièrent lors du vote du 29 mai 2005. Ce fut un non retentissant.
Mais ce vote fut bafoué car fondamentalement on ne voulait pas voir ce qu’il signifiait. Par un tour de passe-passe parlementaire, le TCE expulsé par la porte de la souveraineté nationale, revint par la fenêtre du Parlement, certes souverain, mais la question du parallélisme des formes était bel et bien posée. La question européenne prenait une dimension qui devenait évidente : l’articulation entre l’édifice bruxellois et sa légitimité démocratique.
Cette question n’est toujours pas tranchée. Elle ouvre en réalité sur une multitude de problèmes. Combien de fois, une élection fut refaite parce que le résultat ne correspondait pas à celui escompté ? Les conséquences de telles pratiques sont bien évidemment désastreuses. Quel sens donner aujourd’hui à une élection si on peut s’affranchir du résultat comme d’une guigne ? Comment ne pas voir dans un tel phénomène, l’émergence sociale d’une catégorie de la population (les élites mondialisées ?), l’affirmation de son pouvoir, de sa domination. S’affranchissant de l’ensemble du corps de la Nation et introduisant une fracture dans ce qui définit la citoyenneté telle que l’entend la République. Dont les signes de reconnaissance et d’appartenances sont ailleurs.
Les effets délétères ne peuvent que se distiller dans l’ensemble des peuples qui sentent bien qu’une partie d’eux-mêmes veut s’affranchir de l’appartenance commune. Dès lors que le clergé européiste, ne parvient plus à faire adorer la nouvelle croyance dans le nouveau Dieu unique, « la concurrence », il met alors en cause le comportement du peuple des croyants qui reste attaché au culte de l’ancien Dieu « la nation ».
Des élections pour faire durer l'illusion ?
Car la nation sent bien, même de façon confuse que l’on change de « paradigme ». La bataille gigantesque qui se déroule, consiste à savoir si nous accepterons que la source du droit soit commerciale. Que la légitime organisation collective soit l’entreprise, la multinationale ou le fonds de pension plutôt que l’Etat. Que le peuple souverain soit le monde des actionnaires. Dans ces conditions, en effets les élections ne servent plus à rien et sont même obsolètes puisqu’elles sont le témoin d’un monde disparu. On ne les conserve qu’au titre du décor qui meuble la scène du théâtre pour que l’illusion dure et produise son effet.
Mais le malaise est là. De plus en plus puissant. Une première manifestation se déroula le 21 avril 2002. Si le malaise se poursuit alors peut venir le divorce : 29 mai 2005… Si rien n’est toujours fait alors viendra la colère !
Pour tenter d’allumer des contre-feux on culpabilise, on accuse, on pointe du doigt « les populistes », « les extrémistes », « les fascistes »… Oui il y en a, évidemment, qui font leur miel de tout cela. Ceux-là n’ont jamais été les amis de la liberté des peuples. Ils sont en réalité les alliés objectifs du système qu’ils prétendent combattre, mais qui en fait les nourrit. Et les nourrit bien !
Il est clair que la souveraineté, donc la condition de la liberté des peuples, s’exprimant dans la nation, ne peut qu’entrer en contradiction lorsqu’elle est mise en pratique dans son exercice avec ce qui est attendu au niveau européen.
En l’absence d’un peuple européen, les conditions politiques sont-elles réunies, pour qu’une démocratie européenne puisse exister ? Peut-elle être autre chose qu’une technostructure qui, par nature, cherchera à s’affranchir des mécanismes démocratiques ?
En réalité, « transférer de la souveraineté », c’est accepter de mettre les processus historiques, culturels, sociaux et économiques, politiques et spirituels qui nous ont permis d’aboutir à la démocratie, au service d’une gigantesque machinerie qui est incapable de transformer ces phénomènes en « démocratie en grand ». Dès lors, comment s’opère la reconnaissance démocratique d’une telle institution, en particulier quand on ne respecte pas les votes nationaux ?
Quelle peut donc bien être la signification d’une élection dès lors que sa substance « magique », instaurant un lien entre mon bulletin de vote et l’intérêt général n’existe plus ? Quelle peut être la signification d’une élection qui se réduit à la simple expression d’une mécanique administrative dont le résultat est de m’éloigner chaque jour davantage de ce que je suis et de ce qui me définit comme citoyen, c’est-à-dire comme sujet politique ? En réalité le peuple français a commencé sa « sortie de la caverne ».
Ne faut-il pas au bout d’un long moment de croyances déçues, se retirer de ce théâtre d’ombres ? De ce jeu de faux-semblants ? C’est ce que nous avons décidé de faire et, ce faisant, de reprendre notre destin en main. Nous ne participerons pas à l’élection européenne du 25 mai 2014.
En réalité, il y a eu tromperie sur la marchandise. Ce qu’on nous a vendu, c’est le libéralisme, moteur ou cheval de Troie d’une globalisation financière, s’appuyant sur une monnaie forte correspondant aux intérêts allemands, mais favorisant notre désindustrialisation et l’affaiblissement chaque jour plus important de notre protection sociale.
Les jeunes qui avaient en grande partie contribué à la victoire du traité de Maastricht en 1992 étaient entre temps, arrivés sur le marché du travail lorsque se déroula le vote du 29 mai 2005. Ils étaient directement confrontés à la concurrence « libre et non faussée ». Du paradis promis en 1992, ils ne mirent pas longtemps à découvrir l’enfer et le signifièrent lors du vote du 29 mai 2005. Ce fut un non retentissant.
Mais ce vote fut bafoué car fondamentalement on ne voulait pas voir ce qu’il signifiait. Par un tour de passe-passe parlementaire, le TCE expulsé par la porte de la souveraineté nationale, revint par la fenêtre du Parlement, certes souverain, mais la question du parallélisme des formes était bel et bien posée. La question européenne prenait une dimension qui devenait évidente : l’articulation entre l’édifice bruxellois et sa légitimité démocratique.
Cette question n’est toujours pas tranchée. Elle ouvre en réalité sur une multitude de problèmes. Combien de fois, une élection fut refaite parce que le résultat ne correspondait pas à celui escompté ? Les conséquences de telles pratiques sont bien évidemment désastreuses. Quel sens donner aujourd’hui à une élection si on peut s’affranchir du résultat comme d’une guigne ? Comment ne pas voir dans un tel phénomène, l’émergence sociale d’une catégorie de la population (les élites mondialisées ?), l’affirmation de son pouvoir, de sa domination. S’affranchissant de l’ensemble du corps de la Nation et introduisant une fracture dans ce qui définit la citoyenneté telle que l’entend la République. Dont les signes de reconnaissance et d’appartenances sont ailleurs.
Les effets délétères ne peuvent que se distiller dans l’ensemble des peuples qui sentent bien qu’une partie d’eux-mêmes veut s’affranchir de l’appartenance commune. Dès lors que le clergé européiste, ne parvient plus à faire adorer la nouvelle croyance dans le nouveau Dieu unique, « la concurrence », il met alors en cause le comportement du peuple des croyants qui reste attaché au culte de l’ancien Dieu « la nation ».
Des élections pour faire durer l'illusion ?
Car la nation sent bien, même de façon confuse que l’on change de « paradigme ». La bataille gigantesque qui se déroule, consiste à savoir si nous accepterons que la source du droit soit commerciale. Que la légitime organisation collective soit l’entreprise, la multinationale ou le fonds de pension plutôt que l’Etat. Que le peuple souverain soit le monde des actionnaires. Dans ces conditions, en effets les élections ne servent plus à rien et sont même obsolètes puisqu’elles sont le témoin d’un monde disparu. On ne les conserve qu’au titre du décor qui meuble la scène du théâtre pour que l’illusion dure et produise son effet.
Mais le malaise est là. De plus en plus puissant. Une première manifestation se déroula le 21 avril 2002. Si le malaise se poursuit alors peut venir le divorce : 29 mai 2005… Si rien n’est toujours fait alors viendra la colère !
Pour tenter d’allumer des contre-feux on culpabilise, on accuse, on pointe du doigt « les populistes », « les extrémistes », « les fascistes »… Oui il y en a, évidemment, qui font leur miel de tout cela. Ceux-là n’ont jamais été les amis de la liberté des peuples. Ils sont en réalité les alliés objectifs du système qu’ils prétendent combattre, mais qui en fait les nourrit. Et les nourrit bien !
Il est clair que la souveraineté, donc la condition de la liberté des peuples, s’exprimant dans la nation, ne peut qu’entrer en contradiction lorsqu’elle est mise en pratique dans son exercice avec ce qui est attendu au niveau européen.
En l’absence d’un peuple européen, les conditions politiques sont-elles réunies, pour qu’une démocratie européenne puisse exister ? Peut-elle être autre chose qu’une technostructure qui, par nature, cherchera à s’affranchir des mécanismes démocratiques ?
En réalité, « transférer de la souveraineté », c’est accepter de mettre les processus historiques, culturels, sociaux et économiques, politiques et spirituels qui nous ont permis d’aboutir à la démocratie, au service d’une gigantesque machinerie qui est incapable de transformer ces phénomènes en « démocratie en grand ». Dès lors, comment s’opère la reconnaissance démocratique d’une telle institution, en particulier quand on ne respecte pas les votes nationaux ?
Quelle peut donc bien être la signification d’une élection dès lors que sa substance « magique », instaurant un lien entre mon bulletin de vote et l’intérêt général n’existe plus ? Quelle peut être la signification d’une élection qui se réduit à la simple expression d’une mécanique administrative dont le résultat est de m’éloigner chaque jour davantage de ce que je suis et de ce qui me définit comme citoyen, c’est-à-dire comme sujet politique ? En réalité le peuple français a commencé sa « sortie de la caverne ».
Ne faut-il pas au bout d’un long moment de croyances déçues, se retirer de ce théâtre d’ombres ? De ce jeu de faux-semblants ? C’est ce que nous avons décidé de faire et, ce faisant, de reprendre notre destin en main. Nous ne participerons pas à l’élection européenne du 25 mai 2014.