Le MRC a été reçu ce 26 juillet, au Quai d'Orsay par Monsieur Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et européennes. Le ministre rencontre durant ce mois d'été l'ensemble des partis politiques représentés à l'Assemblée nationale afin de partager les analyses sur la situation internationale et la politique étrangère de la France. Le MRC était représenté par Jean-Luc Laurent, député du Val de Marne et président du MRC, Marie-Françoise Bechtel, députée de l'Aisne et vice-présidente du MRC, Catherine Coutard, vice-présidente du MRC, et Claude Nicolet, conseiller régional Nord Pas de Calais et secrétaire national du MRC.
Durant l'entretien d'une heure quinze, et après un vaste tour d'horizon, de très nombreux sujets ont été abordés. Le ministre a fait part de son analyse sur l'état général du monde et de sa grande complexité sans qu'aucun leadership ne semble en mesure de s'imposer. "Le monde multi-polaire n'est pas encore advenu."
Le MRC a tenu à faire part de sa satisfaction sur plusieurs points : notre retrait d'Afghanistan ainsi que l'action qui a été faite au Mali. Nous suivons de près le processus électoral en cours et nous savons que ce processus sera long. Il faut dans ce domaine savoir penser pour le long terme... Nous avons également apprécié l'affirmation (notamment en Tunisie) du principe de non-ingérence et de respect des souverainetés nationales, qui rompt avec le discours dominant de ces dix dernières années. Nous avons pris note de la recherche d’une nouvelle approche vis-à-vis de l'Asie et des pays émergents.
Durant l'entretien d'une heure quinze, et après un vaste tour d'horizon, de très nombreux sujets ont été abordés. Le ministre a fait part de son analyse sur l'état général du monde et de sa grande complexité sans qu'aucun leadership ne semble en mesure de s'imposer. "Le monde multi-polaire n'est pas encore advenu."
Le MRC a tenu à faire part de sa satisfaction sur plusieurs points : notre retrait d'Afghanistan ainsi que l'action qui a été faite au Mali. Nous suivons de près le processus électoral en cours et nous savons que ce processus sera long. Il faut dans ce domaine savoir penser pour le long terme... Nous avons également apprécié l'affirmation (notamment en Tunisie) du principe de non-ingérence et de respect des souverainetés nationales, qui rompt avec le discours dominant de ces dix dernières années. Nous avons pris note de la recherche d’une nouvelle approche vis-à-vis de l'Asie et des pays émergents.
Nous avons eu un long échange sur la situation au Proche et au Moyen-Orient. Le ministre ne nous a pas caché son inquiétude concernant l'Iran. Il ne saurait être question pour lui d'accepter un Iran possédant l'arme nucléaire, même si la priorité reste à la négociation. Nous avons insisté sur la nécessité de regarder la situation dans toute sa complexité. Les choses bougent en Iran, la société civile y est vivante, les dernières élections présidentielles laissent entrevoir de nouvelles perspectives qu'il faut travailler.
Nous sommes également longuement intervenus sur le conflit israélo-palestinien dont l'écho dans la région reste considérable. Nous pensons que la France gagnerait à être plus entreprenante, plus lisible et plus claire sur ce sujet. Le ministre a indiqué que la position de la France est d’ « accompagner » le processus de négociation entamé par John Kerry, quitte à mettre en avant un certain nombre d’actions ciblées si ce processus qui prévoit notamment le retour aux frontières de 1967 et la libération de prisonniers palestiniens venait à échouer. Nous avons fortement insisté sur la nécessité d'accroître les pressions sur Israël. Nous nous sommes par ailleurs félicités de la dernière décision de l'Union européenne, d'exclure de toutes négociations les colonies dans les territoires occupés.
Sur l'Egypte, l'enjeu consistera à vérifier si les Frères musulmans acceptent d'intégrer le jeu politique national, car incontestablement le président Morsi a échoué. Concernant la Syrie, nous sommes face à un drame humanitaire épouvantable mais où il est maintenant "très difficile" de trouver une solution politique. Car plus que la Russie, c'est surtout l'Iran qui est à la manœuvre. La levée de l'embargo européen sur les armes ne réglera rien. Nous avons fait part de nos réserves dans ce domaine.
Nous avons bien évidemment abordé longuement les questions européennes. Les analyses du MRC sont connues, y compris celles sur le passage de la monnaie unique à la monnaie commune que Laurent Fabius ne partage pas. Nous avons néanmoins insisté sur la pertinence d’un plan B, dans la mesure où nous pensons que la crise de l'euro n'est pas terminée. Perspective que le ministre a parfaitement comprise. Il est donc indispensable de réorienter la construction européenne. Il nous a fait part de sa proximité sur notre analyse d'un euro trop cher qui nous pénalise et nous a dit réfléchir à l'organisation d'une "Europe différenciée ce qui nécessitera d'avoir une discussion franche avec l'Allemagne", laquelle n’a de chances d’aboutir qu’après les élections dans ce pays. Laurent Fabius a insisté sur la détermination du Président de la République à engager un nouveau dialogue, plus ferme, avec l’Allemagne ce que nous ne pouvons en soi qu’approuver.
Nous avons toutefois fait part de notre inquiétude vis-à-vis de la position de la France, en recul par rapport à celle de la position européenne quant à la taxe sur les transactions financières. Le ministre nous en a donné acte et indiqué qu'il convenait d’enrayer ce phénomène. De la même manière nous l'avons interrogé sur l'état actuel des négociations de l'accord transatlantique de libre-échange. "A priori je ne suis pas contre, mais a priori je ne suis pas pour". Là aussi, nous lui avons fait part de notre méfiance : "il faut rester vigilant y compris sur l'exception culturelle", et de nous informer que le commissaire européen devra rendre des comptes, que les négociations dureront quatre ans et que rien ne dit qu'elles vont aboutir.
Nous avons terminé sur la Russie. Les relations franco-russes sont bonnes et elles sont nécessaires. Elles sont aussi l'illustration du concept de "diplomatie économique" que le Quai d'Orsay veut promouvoir. Un déplacement sur ces questions se fera en septembre en Russie où seront abordés de très gros dossiers en particulier dans le domaine énergétique. Nous avons abordé cette question sous l'angle du soutien aux entreprises françaises aux appels d'offres russes. Un obstacle cependant : si les relations entre la France et la Russie sont bonnes, elles ne le sont pas avec l'Europe "qui reste imprégnée de méfiance anti-soviétique."
Nous sommes également longuement intervenus sur le conflit israélo-palestinien dont l'écho dans la région reste considérable. Nous pensons que la France gagnerait à être plus entreprenante, plus lisible et plus claire sur ce sujet. Le ministre a indiqué que la position de la France est d’ « accompagner » le processus de négociation entamé par John Kerry, quitte à mettre en avant un certain nombre d’actions ciblées si ce processus qui prévoit notamment le retour aux frontières de 1967 et la libération de prisonniers palestiniens venait à échouer. Nous avons fortement insisté sur la nécessité d'accroître les pressions sur Israël. Nous nous sommes par ailleurs félicités de la dernière décision de l'Union européenne, d'exclure de toutes négociations les colonies dans les territoires occupés.
Sur l'Egypte, l'enjeu consistera à vérifier si les Frères musulmans acceptent d'intégrer le jeu politique national, car incontestablement le président Morsi a échoué. Concernant la Syrie, nous sommes face à un drame humanitaire épouvantable mais où il est maintenant "très difficile" de trouver une solution politique. Car plus que la Russie, c'est surtout l'Iran qui est à la manœuvre. La levée de l'embargo européen sur les armes ne réglera rien. Nous avons fait part de nos réserves dans ce domaine.
Nous avons bien évidemment abordé longuement les questions européennes. Les analyses du MRC sont connues, y compris celles sur le passage de la monnaie unique à la monnaie commune que Laurent Fabius ne partage pas. Nous avons néanmoins insisté sur la pertinence d’un plan B, dans la mesure où nous pensons que la crise de l'euro n'est pas terminée. Perspective que le ministre a parfaitement comprise. Il est donc indispensable de réorienter la construction européenne. Il nous a fait part de sa proximité sur notre analyse d'un euro trop cher qui nous pénalise et nous a dit réfléchir à l'organisation d'une "Europe différenciée ce qui nécessitera d'avoir une discussion franche avec l'Allemagne", laquelle n’a de chances d’aboutir qu’après les élections dans ce pays. Laurent Fabius a insisté sur la détermination du Président de la République à engager un nouveau dialogue, plus ferme, avec l’Allemagne ce que nous ne pouvons en soi qu’approuver.
Nous avons toutefois fait part de notre inquiétude vis-à-vis de la position de la France, en recul par rapport à celle de la position européenne quant à la taxe sur les transactions financières. Le ministre nous en a donné acte et indiqué qu'il convenait d’enrayer ce phénomène. De la même manière nous l'avons interrogé sur l'état actuel des négociations de l'accord transatlantique de libre-échange. "A priori je ne suis pas contre, mais a priori je ne suis pas pour". Là aussi, nous lui avons fait part de notre méfiance : "il faut rester vigilant y compris sur l'exception culturelle", et de nous informer que le commissaire européen devra rendre des comptes, que les négociations dureront quatre ans et que rien ne dit qu'elles vont aboutir.
Nous avons terminé sur la Russie. Les relations franco-russes sont bonnes et elles sont nécessaires. Elles sont aussi l'illustration du concept de "diplomatie économique" que le Quai d'Orsay veut promouvoir. Un déplacement sur ces questions se fera en septembre en Russie où seront abordés de très gros dossiers en particulier dans le domaine énergétique. Nous avons abordé cette question sous l'angle du soutien aux entreprises françaises aux appels d'offres russes. Un obstacle cependant : si les relations entre la France et la Russie sont bonnes, elles ne le sont pas avec l'Europe "qui reste imprégnée de méfiance anti-soviétique."