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Publié le Mardi 19 Janvier 2016 par

"Le MRC aura son candidat en 2017"



Entretien de Jean-Luc Laurent, député du Val-de-Marne et président du MRC, accordé à Nice-matin, samedi 16 janvier 2016.


"Le MRC aura son candidat en 2017"
Que pensez-vous de cette idée de primaire à gauche ?
L’appel à une primaire de la gauche montre d’abord qu'il y a une crise de la gauche et que la candidature de François Hollande ne va pas de soi. De notre côté, nous ne voyons pas pourquoi nous devrions nous soumettre à une telle primaire, alors que le président de la République en serait le grand absent. Ses adversaires n’ont pas envie qu’il y figure et lui-même ne souhaite pas s’y plier.

Quelle sera donc la stratégie du MRC pour la présidentielle ?
Il y a une crise de la gauche de gouvernement, mais aussi de la gauche critique. Au MRC, nous considérons qu’il faut aller à la rencontre des Français directement, parler aux citoyens, leur présenter des options et des projets. Et nous avons donc décidé de présenter un candidat à l’élection présidentielle.

Ce candidat, ce sera vous ?
Non. Je ne serai pas candidat, parce que j’estime que le MRC doit s’inscrire dans l’exigence de renouvellement de la vie publique. Nous avons effectué un appel interne à candidatures, notre propre primaire. Il n’y a pas de mystère, un seul candidat s’est déclaré, Bastien Faudot, 37 ans, qui est conseiller départemental du Territoire de Belfort. Les militants sont à présent appelés à se prononcer sur cette candidature, qui doit être entérinée le 7 février.

Voterez-vous la réforme constitutionnelle ?
Non. Le projet de réforme ne me pose pas de problème de principe dans la constitutionnalisation de l’état d’urgence, même si je souhaite qu’une durée limite soit précisée. En revanche, je ne peux pas voter ce projet au regard de la déchéance de nationalité. D’abord parce que cette idée est puisée à droite et à l’extrême droite. Ensuite, parce que c’est une mesure qui ne concerne pas tous les citoyens. Dans un moment où on a besoin de cohésion, d’unité nationale, est proposée une initiative qui divise les Français et met en cause la citoyenneté qui repose sur la nationalité. De plus, c’est une mesure fantôme qui ne produira aucun d’effet sur les terroristes. Il convient d’agir non le jour d’après mais le jour d’avant. Il faut des dispositions pour prévenir. C’est le cas de la loi sur le renseignement que j’approuve et des mesures prévues afin de renforcer les pouvoirs de police et du parquet. L’Assemblée nationale devrait réfléchir à la mise à jour d'une peine de déchéance de citoyenneté, applicable à tous et pas seulement aux binationaux.

Les mesures du gouvernement en faveur de l’emploi et la formation ?

Tout ce qui peut permettre de réduire le chômage et de remettre le pied à l’étrier aux salariés dans la difficulté est le bienvenu : réduction des cotisations des entreprises, crédit d’impôt, formation professionnelle, emplois aidés. Mais l’essentiel, c’est le retour de la croissance. Et celui-ci suppose qu’on s’affranchisse des règles d’inspiration libérale et autoritaire de l’Union européenne. L’activité est bridée, la croissance est molle, parce que la confiance des acteurs économiques n’est pas au rendez-vous. Il faut s’évertuer à recréer cette confiance en poursuivant ce qui se fait dans le pacte de responsabilité. Mais il faut aussi appeler un chat un chat : la politique européenne, avec sa logique d’austérité et son objectif de déréglementation, plombe la France. C’est cela qu'il faut changer, il en va de la reconquête de notre souveraineté, du pouvoir du citoyen de décider de l’avenir de son pays.

Propos recueillis par Thierry Prudhon

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Jean-Luc Laurent
Président du Mouvement Républicain et Citoyen. En savoir plus sur cet auteur



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