Les résultats des élections générales en Espagne ont placé la droite en tête, mais le vainqueur de la soirée est indiscutablement la formation politique PODEMOS qui talonne le Parti Socialiste espagnol.
C'est une situation historique : dans la quatrième puissance économique de la zone euro, la souveraineté du peuple espagnol s'affirme face aux politiques d'austérité qui sévissent partout sur le continent. Le mouvement de Pablo Iglesias est parvenu à faire émerger de la colère des « Indignés » de 2011 une alternative politique crédible en 2015, imposant la question sociale au cœur de la campagne.
Cette performance est d'autant plus significative que ''La remontada'' s'est concrétisée dans les urnes malgré les intimidations de la Troïka et les pressions exercées cet été sur le peuple grec et son gouvernement. La logique de la contrainte choisie par Bruxelles est aujourd'hui désavouée.
Demain, PODEMOS se confrontera peut-être à l'exercice du pouvoir. D'ores et déjà, cette alternative sonne le glas du bipartisme qu'a connu l'Espagne depuis la chute du franquisme. La social-démocratie en sort particulièrement affaiblie. C'est une réalité que l'on observe ailleurs en Europe, dans des configurations certes différentes, mais qui annoncent d'autres changements politiques d'ampleur.
En 2017, c'est sur cette capacité à incarner un véritable espoir pour une République souveraine que les Français nous jugeront.