La crise de l’euro était prévisible. L’hostilité, dès 1992, du Mouvement Républicain et Citoyen au traité de Maastricht, repris en 2008 dans le traité de Lisbonne, était justifiée par l’abandon de notre souveraineté monétaire et par l’absence d’un « gouvernement économique » indispensable à une politique de croissance harmonieuse, dans une zone monétaire hétérogène. Notre critique se fondait particulièrement sur les objectifs déflationnistes assignés à la BCE. Elle a également visé les règles arbitraires et rudimentaires du pacte de stabilité passé en 1997. Telle qu’elle a été conçue, la monnaie unique ne pouvait mener qu’à la crise qui se développe aujourd’hui.
La première réponse des Gouvernements accentue ces travers : au lieu d’un gouvernement économique, c’est un appareil de sanctions renforcées qui est proposé. La zone euro va devenir une zone de forte déflation dont les ajustements reposeront sur les plus faibles. Les risques d’une telle politique sont trop graves pour qu’elle soit acceptée avec fatalisme. Seule lumière au tableau, la baisse du cours de l’euro, que la BCE avait refusée pendant des années, doit être mise à profit pour servir la croissance et amorcer ainsi la réindustrialisation de l’Europe.
L’Allemagne a raison sur deux points essentiels : les marchés financiers et la spéculation doivent être ramenés sans concession à leur place. Chaque pays par ailleurs doit faire preuve de responsabilité dans la conduite de ses affaires.
Mais, pour que l’Europe ne devienne pas une simple communauté de transferts financiers que les peuples ne peuvent accepter, chaque pays doit veiller à l’équilibre de sa balance des paiements. Les pays déficitaires, bien sûr, mais aussi les pays excédentaires doivent adapter leur politique économique de façon coordonnée.
Pour éviter la spirale déflationniste et la récession, l’Allemagne doit assumer le « leadership » économique qu’elle exerce de fait en Europe. Elle doit cesser de voir dans la déflation compétitive le seul ressort de sa compétitivité au niveau mondial. Son économie a bien d’autres atouts à faire valoir et elle ne peut tourner le dos à l’Europe.
L’objectif d’accumuler des excédents d’épargne n’est pas soutenable à terme. La politique économique de l’Allemagne et de la zone euro doit participer au rééquilibrage mondial des échanges, la croissance intérieure des pays excédentaires, au premier rang desquels la Chine et l’Allemagne, devant compenser les ajustements des pays déficitaires, notamment des Etats-Unis.
A défaut d’un tel accord sur une initiative de croissance européenne dans le cadre d’une coordination mondiale, et pour éviter la désintégration complète de la zone euro qu’envisage par exemple Joseph Stieglitz, une transformation de l’euro en monnaie commune devrait être étudiée, « au cas où » ...
Le bon sens commande de constater que les gouvernements ne maîtrisent pas entièrement les risques de « défaut ». La réforme des marchés financiers tarde. La souveraineté des marchés financiers n’est pas l’horizon de l’Histoire : ce sont les peuples qui doivent déterminer leur destin.
La proposition d’une monnaie commune alternative à la monnaie unique, avait été notamment soutenue en son temps par les Britanniques, mais aussi par certains hommes politiques français de droite et de gauche. C’était également notre position en 1992. L’introduction de monnaies nationales inconvertibles, comme entre 1999 et 2002, mais ajustables, permettrait de redonner des marges de manœuvre aux gouvernements pour préserver à la fois les équilibres économiques et la croissance. Un « toit européen » doit être, en tout état de cause, préservé.
La position du MRC est claire : l’Europe doit sortir de la crise par le haut. L’Union européenne ne peut pas être une communauté de sanctions. Elle doit être une communauté de croissance. Il faut revoir le traité de Lisbonne, le pacte de stabilité et les statuts de la BCE. La croissance, l’emploi, les stratégies industrielles doivent être au cœur du projet européen. Il est temps de mettre toutes ces questions sur la table.
La première réponse des Gouvernements accentue ces travers : au lieu d’un gouvernement économique, c’est un appareil de sanctions renforcées qui est proposé. La zone euro va devenir une zone de forte déflation dont les ajustements reposeront sur les plus faibles. Les risques d’une telle politique sont trop graves pour qu’elle soit acceptée avec fatalisme. Seule lumière au tableau, la baisse du cours de l’euro, que la BCE avait refusée pendant des années, doit être mise à profit pour servir la croissance et amorcer ainsi la réindustrialisation de l’Europe.
L’Allemagne a raison sur deux points essentiels : les marchés financiers et la spéculation doivent être ramenés sans concession à leur place. Chaque pays par ailleurs doit faire preuve de responsabilité dans la conduite de ses affaires.
Mais, pour que l’Europe ne devienne pas une simple communauté de transferts financiers que les peuples ne peuvent accepter, chaque pays doit veiller à l’équilibre de sa balance des paiements. Les pays déficitaires, bien sûr, mais aussi les pays excédentaires doivent adapter leur politique économique de façon coordonnée.
Pour éviter la spirale déflationniste et la récession, l’Allemagne doit assumer le « leadership » économique qu’elle exerce de fait en Europe. Elle doit cesser de voir dans la déflation compétitive le seul ressort de sa compétitivité au niveau mondial. Son économie a bien d’autres atouts à faire valoir et elle ne peut tourner le dos à l’Europe.
L’objectif d’accumuler des excédents d’épargne n’est pas soutenable à terme. La politique économique de l’Allemagne et de la zone euro doit participer au rééquilibrage mondial des échanges, la croissance intérieure des pays excédentaires, au premier rang desquels la Chine et l’Allemagne, devant compenser les ajustements des pays déficitaires, notamment des Etats-Unis.
A défaut d’un tel accord sur une initiative de croissance européenne dans le cadre d’une coordination mondiale, et pour éviter la désintégration complète de la zone euro qu’envisage par exemple Joseph Stieglitz, une transformation de l’euro en monnaie commune devrait être étudiée, « au cas où » ...
Le bon sens commande de constater que les gouvernements ne maîtrisent pas entièrement les risques de « défaut ». La réforme des marchés financiers tarde. La souveraineté des marchés financiers n’est pas l’horizon de l’Histoire : ce sont les peuples qui doivent déterminer leur destin.
La proposition d’une monnaie commune alternative à la monnaie unique, avait été notamment soutenue en son temps par les Britanniques, mais aussi par certains hommes politiques français de droite et de gauche. C’était également notre position en 1992. L’introduction de monnaies nationales inconvertibles, comme entre 1999 et 2002, mais ajustables, permettrait de redonner des marges de manœuvre aux gouvernements pour préserver à la fois les équilibres économiques et la croissance. Un « toit européen » doit être, en tout état de cause, préservé.
La position du MRC est claire : l’Europe doit sortir de la crise par le haut. L’Union européenne ne peut pas être une communauté de sanctions. Elle doit être une communauté de croissance. Il faut revoir le traité de Lisbonne, le pacte de stabilité et les statuts de la BCE. La croissance, l’emploi, les stratégies industrielles doivent être au cœur du projet européen. Il est temps de mettre toutes ces questions sur la table.