Verbatim express
Sur la proposition de loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie :
Sur la proposition de loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie :
- La loi Leonetti faisait à peu près l’affaire. Elle était déjà très convenable, de l’avis de nombreux médecins. Il restait deux points à régler :
- Le premier est le cas de l’affaire Lambert. Dans ce cas, la loi prévoit que sont regardés comme des traitements la nourriture, le fait de perfuser. Je pense qu’on a bien fait de le dire car l’arrêt du Conseil d’Etat avait buté sur cette question.
- L’autre point est le fait de mourir dans la dignité et d’être assisté par un médecin. C’est une question qui va en profondeur dans la psychologie de chacun.
- Pour ma part, et pour faire court, je dirais qu’il y a encore des améliorations à faire dans la proposition de loi. Concernant les directives anticipées, je pense qu’elles doivent être vérifiées, notamment au moment crucial, auprès du malade conscient. Il reste un problème : que fait-on lorsque l’on est devant une maladie incurable qui peut durer très longtemps ?
- Je pense que la loi est trop ouverte sur la sédation. Il faut s’assurer que le malade est en étant de souffrance psychique, morale ou physique qui motive sa demande.
- Il y a un point très important dans la proposition de loi : c’est l’idée d’égalité devant la souffrance. La loi proclame cette égalité, ce qui est plus clair, même si je reconnais volontiers que les moyens doivent suivre derrière.
Sur la question des concessions d’autoroutes
- Je suis la première députée à avoir posé la question au Ministre Macron lorsque sont parus le rapport de la Cour des Comptes, puis celui de l’Autorité de la concurrence, qui dénonçaient la rentabilité excessive des sociétés d’autoroutes. 20% de rentabilité est un taux anormal, surtout pour des sociétés qui avaient été achetées à bas prix lorsqu’elles avaient été privatisées par Dominique de Villepin. Il y a donc tout un ensemble.
- J’avais alerté dans l’hémicycle le Ministre de l’Economie, qui m’avait répondu que le Gouvernement allait envisager, sans fermer aucune porte, toutes les issues. Aujourd’hui, nous voyons à l’évidence que certaines des issues sont bouchées
- Je ne désespère pas car je suis convaincue qu’il est possible d’aller à une négociation un peu musclée avec les sociétés d’autoroutes.
- Le contrat est passé entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes. Il appartient au gouvernement de négocier, en s’appuyant sur l’avis des parlementaires.
- Je préfère une négociation dure à une coercition un peu trop douce.
- Il existe une taxe sur les autoroutes, la TCA, dont j’avais moi-même demandé d’augmenter le taux dans la dernière loi de finances. On peut discuter, avec l’idée derrière d’augmenter cette taxe si la négociation ne se passe pas bien.
Sur la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) :
- Je pense que la loi a très bien évolué depuis son origine : 1-on maintient le département, 2- on laisse au département des compétences suffisantes.
- L’intercommunalité à marche forcée jusqu’à 20 000 habitants a fait l’objet de très nombreuses dérogations. On revient à quelque chose de plus raisonnable.
- J’ai failli voter cette loi mais il s’est passé quelque chose qui ne m’a pas plu du tout : de nuit le Gouvernement a présenté un amendement faisant de la Corse une collectivité unique. Or, c’est un très vieux débat : la collectivité territoriale corse unique a été repoussée par référendum par les Corses eux-mêmes.
- A titre personnel, et je n’engage pas le MRC en disant cela, je m’abstiendrai car je pense que cette loi n’est au final pas si mauvaise mais je n’admets pas ce procédé.
Au sujet du Front national et de la stratégie de Manuel Valls:
- Je n’ai pas de conseil à donner à Manuel Valls mais il est dans son rôle. Il donne l’image d’un Premier Ministre très combatif, très dynamique, avec une rhétorique très forte. Cela peut énergiser l’électorat de gauche.
- Il a raison d’aller sur le terrain et ne pas laisser la place au Front national.
- Dans l’Aisne, le FN est fort. C’est typique de ces territoires relégués, ce qui nous renvoie à la loi de décentralisation. Ces territoires périphériques sont abandonnés, comme l’a très bien analysé Christophe Guilluy. Les gens ont le sentiment que les deux principaux partis ont laissé depuis 20 ans s’effondrer l’activité économique de notre pays.