Monsieur le ministre de l’intérieur, ce week-end, le Conseil français du culte musulman a pris une heureuse initiative en organisant une opération « mosquées ouvertes », pour inviter tout le monde à découvrir les lieux, mais aussi la réalité de l’islam de France. Vous vous êtes rendu à Saint-Ouen, quand j’étais pour ma part au Kremlin-Bicêtre.
C’était heureux, mais aussi courageux de l’organiser en ce week-end de janvier, un an après les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher – attentats commis au nom d’un islam malade, assassin et djihadiste, d’un islam de mort. La République n’a pas à faire la police des religions, mais elle doit avec lucidité veiller à favoriser un islam ouvert et pacifique, un islam démocratique et, demain, peut-être sécularisé. À l’échelle des siècles et au vu de la situation du monde, on mesure toute la difficulté de la tâche.
Pourtant, c’est à cela qu’aspirent plusieurs millions de Français qui veulent croire en paix et pratiquer cet islam ouvert. Cela relève d’abord de la responsabilité de nos compatriotes musulmans, mais, dans le cadre protecteur de la loi de 1905 qui n’a pour moi rien d’une contrainte ou d’un carcan, la République doit autant que possible les y aider, à tous les niveaux.
J’ai signé, il y a quelques semaines le bail administratif emphytéotique permettant la construction d’une mosquée dans ma commune. Certaines voix proposent la création d’un véritable institut des cultures arabo-musulmanes et de philosophie islamique pour faire entendre les voix d’un islam éclairé, d’un islam des Lumières contre les prédicateurs obscurantistes comme Tariq Ramadan. Pouvez-vous éclairer la représentation nationale sur l’ensemble des initiatives prises par le gouvernement pour conforter en France un islam ouvert et démocratique et lutter contre la radicalisation ?
C’était heureux, mais aussi courageux de l’organiser en ce week-end de janvier, un an après les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher – attentats commis au nom d’un islam malade, assassin et djihadiste, d’un islam de mort. La République n’a pas à faire la police des religions, mais elle doit avec lucidité veiller à favoriser un islam ouvert et pacifique, un islam démocratique et, demain, peut-être sécularisé. À l’échelle des siècles et au vu de la situation du monde, on mesure toute la difficulté de la tâche.
Pourtant, c’est à cela qu’aspirent plusieurs millions de Français qui veulent croire en paix et pratiquer cet islam ouvert. Cela relève d’abord de la responsabilité de nos compatriotes musulmans, mais, dans le cadre protecteur de la loi de 1905 qui n’a pour moi rien d’une contrainte ou d’un carcan, la République doit autant que possible les y aider, à tous les niveaux.
J’ai signé, il y a quelques semaines le bail administratif emphytéotique permettant la construction d’une mosquée dans ma commune. Certaines voix proposent la création d’un véritable institut des cultures arabo-musulmanes et de philosophie islamique pour faire entendre les voix d’un islam éclairé, d’un islam des Lumières contre les prédicateurs obscurantistes comme Tariq Ramadan. Pouvez-vous éclairer la représentation nationale sur l’ensemble des initiatives prises par le gouvernement pour conforter en France un islam ouvert et démocratique et lutter contre la radicalisation ?
Bernard Cazeneuve, Ministre de l'Interieur
Monsieur Laurent, nous évoquions à l’instant, en réponse à la question de Guy Teissier, les actes d’antisémite et les attentats qui se sont produits le 13 novembre. À l’occasion de ces événements absolument tragiques, par ce qu’ils représentent de monstruosité, d’inhumanité et de rupture avec les principes de la République, les musulmans de France ont porté une parole forte, éminemment républicaine. Pour leur parler et les voir souvent, je peux dire devant la représentation nationale qu’un islam de France est en train de naître, de plain-pied dans la République, fier d’y être et affirmant son appartenance première à la République et sa condamnation sans faille des événements abjects qui se sont produits et qui nous rappellent ce dont le terrorisme est capable.
Pour en être convaincus, il n’y a qu’à lire la déclaration de l’ensemble des composantes de l’islam de France qui se sont réunies à l’Institut du monde arabe quelques jours après les attentats et qui, sous la responsabilité du président du CFCM, Anouar Kbibech, ont adressé une véritable déclaration d’amour à la République. Je veux remercier les musulmans de France pour leur courage, leur détermination et l’affirmation de leur attachement à la République.
Nous devons aller plus loin. S’agissant de la formation des imams, nous devons développer les diplômes universitaires et permettre à ceux qui ont vocation à devenir aumôniers de disposer d’une formation aux principes civiques et républicains. Douze diplômes universitaires – DU – ont été ouverts. Nous devons faire en sorte qu’il y ait une fondation de l’islam de France en 2016, pour assurer la transparence du financement des lieux de culte ainsi qu’une meilleure connaissance de l’islam en France et créer les conditions d’une relation apaisée dans la République avec l’islam de France. Tels sont les sujets inscrits à notre programme de travail en 2016.
Monsieur Laurent, nous évoquions à l’instant, en réponse à la question de Guy Teissier, les actes d’antisémite et les attentats qui se sont produits le 13 novembre. À l’occasion de ces événements absolument tragiques, par ce qu’ils représentent de monstruosité, d’inhumanité et de rupture avec les principes de la République, les musulmans de France ont porté une parole forte, éminemment républicaine. Pour leur parler et les voir souvent, je peux dire devant la représentation nationale qu’un islam de France est en train de naître, de plain-pied dans la République, fier d’y être et affirmant son appartenance première à la République et sa condamnation sans faille des événements abjects qui se sont produits et qui nous rappellent ce dont le terrorisme est capable.
Pour en être convaincus, il n’y a qu’à lire la déclaration de l’ensemble des composantes de l’islam de France qui se sont réunies à l’Institut du monde arabe quelques jours après les attentats et qui, sous la responsabilité du président du CFCM, Anouar Kbibech, ont adressé une véritable déclaration d’amour à la République. Je veux remercier les musulmans de France pour leur courage, leur détermination et l’affirmation de leur attachement à la République.
Nous devons aller plus loin. S’agissant de la formation des imams, nous devons développer les diplômes universitaires et permettre à ceux qui ont vocation à devenir aumôniers de disposer d’une formation aux principes civiques et républicains. Douze diplômes universitaires – DU – ont été ouverts. Nous devons faire en sorte qu’il y ait une fondation de l’islam de France en 2016, pour assurer la transparence du financement des lieux de culte ainsi qu’une meilleure connaissance de l’islam en France et créer les conditions d’une relation apaisée dans la République avec l’islam de France. Tels sont les sujets inscrits à notre programme de travail en 2016.