Les gouvernants de très nombreux pays avancés – dont la plupart de ceux qui ont adopté l'euro – ont à faire face à un lancinant problème d'équilibre de leurs finances publiques . Il leur est d'autant plus difficile de le retrouver que les traditionnelles variables d'ajustement ne sont plus à leur portée puisqu'ils sont pris dans un triple fixisme : cambiaire, monétaire et budgétaire.
Notre économie à l'aube du choc budgétaire de 60MD€ – ce qui représente 3 % du produit intérieur brut (PIB) en année pleine - et qui se traduira inéluctablement par une contraction de l'activité économique de 1,5 %, puisque la dépense publique est une composante à hauteur de 50 % de la demande globale. Bien que cette contraction échelonnée sur deux ans se réduise à près de 0,65 % l'an, il n'empêche que nous avons plus que jamais besoin d'une variable d'ajustement compensatrice. Une seule solution s'offre aux gouvernants pour sortir de l'impasse : une inflation concertée.
Cet impôt sur la monnaie, selon la lumineuse formule d'Alfred Sauvy, n'est plus au rendez-vous depuis un quart de siècle chez nous et dans la plupart des pays avancés, voire émergents. Et de surcroît ce prélèvement obligatoire n'a été remplacé par aucun autre – et ceci est un point cardinal – puisqu'au cours de la même période le taux des dits prélèvements obligatoires n'a pratiquement pas varié – il gravite toujours autour de 45 % de la production intérieure brute (PIB),
Ce qui signifie paradoxalement, en dernière analyse , que les banquiers centraux en contribuant à réduire l'inflation à un taux proche de zéro ont concomitamment privé l'ensemble des recettes publiques de ce prélèvement obligatoire et, partant , sont coresponsables du déséquilibre des finances publiques qu'ils se plaisent à dénoncer en permanence, en en faisant porter la responsabilité totale sur les gouvernants .
Aussi pourquoi, afin de résorber ce déficit et restaurer ledit équilibre ne porteraient – ils pas le taux cible de l'inflation - alors qu'ils en ont la totale plénitude - à 4,5 % ainsi que le leur recommande sans ambages les experts économiques du Fonds monétaire international (FMI) élément essentiel de la "troïka" , tuteur du financement des dettes souveraines. Deux points et demi de plus que le taux cible de 2% représenterait pour une dette qui s'élève aujourd'hui en France à 1750 MD€ près de 45 MD€ ce qui permettrait l'effacement de celle- ci ou le financement d'un déficit de même ampleur.
Nul ne peut oublier les périodes fastes, si l'on peut s'exprimer ainsi, lorsque coexistaient une forte inflation à deux chiffres , 15 % et un plein emploi relativement satisfaisant - si l'on peut dire - (un million de chômeurs) cela était le cas pour les années 1979 – 1980 -1987, avec le duumvir Valéry Giscard d'Estaing et Raymond Barre où une dette était effacée de la moitié de sa valeur en trois ans du fait de l'indexation des salaires sur les prix.
Il est encore temps de procéder à cet ajustement salvateur avant que les effets des plans d'austérité ne transforment les résignés en indignés et les indignés en insurgés et consacrent le divorce entre les pays légaux et les pays réels. Afin d'obtenir la stabilité de l'économie et d'éviter la récession et par là de promouvoir la croissance et l'emploi par un aggiornamento monétaire : banquiers centraux du monde entier - unissez-vous !
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Source : LeMonde.fr
Notre économie à l'aube du choc budgétaire de 60MD€ – ce qui représente 3 % du produit intérieur brut (PIB) en année pleine - et qui se traduira inéluctablement par une contraction de l'activité économique de 1,5 %, puisque la dépense publique est une composante à hauteur de 50 % de la demande globale. Bien que cette contraction échelonnée sur deux ans se réduise à près de 0,65 % l'an, il n'empêche que nous avons plus que jamais besoin d'une variable d'ajustement compensatrice. Une seule solution s'offre aux gouvernants pour sortir de l'impasse : une inflation concertée.
Cet impôt sur la monnaie, selon la lumineuse formule d'Alfred Sauvy, n'est plus au rendez-vous depuis un quart de siècle chez nous et dans la plupart des pays avancés, voire émergents. Et de surcroît ce prélèvement obligatoire n'a été remplacé par aucun autre – et ceci est un point cardinal – puisqu'au cours de la même période le taux des dits prélèvements obligatoires n'a pratiquement pas varié – il gravite toujours autour de 45 % de la production intérieure brute (PIB),
Ce qui signifie paradoxalement, en dernière analyse , que les banquiers centraux en contribuant à réduire l'inflation à un taux proche de zéro ont concomitamment privé l'ensemble des recettes publiques de ce prélèvement obligatoire et, partant , sont coresponsables du déséquilibre des finances publiques qu'ils se plaisent à dénoncer en permanence, en en faisant porter la responsabilité totale sur les gouvernants .
Aussi pourquoi, afin de résorber ce déficit et restaurer ledit équilibre ne porteraient – ils pas le taux cible de l'inflation - alors qu'ils en ont la totale plénitude - à 4,5 % ainsi que le leur recommande sans ambages les experts économiques du Fonds monétaire international (FMI) élément essentiel de la "troïka" , tuteur du financement des dettes souveraines. Deux points et demi de plus que le taux cible de 2% représenterait pour une dette qui s'élève aujourd'hui en France à 1750 MD€ près de 45 MD€ ce qui permettrait l'effacement de celle- ci ou le financement d'un déficit de même ampleur.
Nul ne peut oublier les périodes fastes, si l'on peut s'exprimer ainsi, lorsque coexistaient une forte inflation à deux chiffres , 15 % et un plein emploi relativement satisfaisant - si l'on peut dire - (un million de chômeurs) cela était le cas pour les années 1979 – 1980 -1987, avec le duumvir Valéry Giscard d'Estaing et Raymond Barre où une dette était effacée de la moitié de sa valeur en trois ans du fait de l'indexation des salaires sur les prix.
Il est encore temps de procéder à cet ajustement salvateur avant que les effets des plans d'austérité ne transforment les résignés en indignés et les indignés en insurgés et consacrent le divorce entre les pays légaux et les pays réels. Afin d'obtenir la stabilité de l'économie et d'éviter la récession et par là de promouvoir la croissance et l'emploi par un aggiornamento monétaire : banquiers centraux du monde entier - unissez-vous !
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Source : LeMonde.fr