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Publié le Mercredi 25 Novembre 2015

Intervention en Syrie: bâtir une grande coalition contre Daech



Communiqué de Christian Hutin, député du Nord et vice-président du MRC, mercredi 25 novembre 2015.


Depuis septembre 2015, les forces aériennes françaises sont engagées en Syrie et bombardent les positions de Daech, élargissant ainsi un champ d’action qui se limitait auparavant à l’Irak. Les députés du MRC ont approuvé la prolongation de cet engagement, cet après-midi à l’Assemblée nationale.

Les terribles attentats dont la France a été victime le vendredi 13 novembre soulignent plus que jamais la nécessité de cette intervention dans une région où l’expansion de Daech a bouleversé les frontières et tiré profit de la déliquescence des Etats. Aujourd’hui que sa fulgurante progression trouve ses limites, l’EI menace le monde par des attentats de plus en plus sanglants. Le problème Daech concerne tout le monde. Une partie de l’extrême-gauche nous explique que notre intervention est la cause des attentats, que la France l’a bien cherché, qu’elle est une fois de plus coupable : nous dénonçons cette explication odieuse qui transforme les assassins en victimes et justifie le terrorisme.

Les frappes aériennes seules ne viendront pas à bout de Daech ni ne ramèneront la paix dans cette région du monde. Notre stratégie militaire doit être articulée avec une solution politique et diplomatique. A cet égard, il faut souligner le virage progressif opéré ces dernières semaines par le Président de la République : en plaidant auprès des différents chefs d’Etat pour une grande coalition anti-Daech, François Hollande s’est résolu à intégrer la Russie dans le dispositif et ne plus faire du départ d’Assad un préalable. C’est également le discours qu’a tenu Barack Obama lors de la conférence de presse commune à l’issue de leur entretien, hier. C’est un progrès notable qui demande à être confirmé.

La question Daech en Syrie est complexe. La guerre civile est devenue une guerre de factions, chacune soutenue par des parrains régionaux ou mondiaux. L'Arabie Saoudite, l'Iran et la Turquie s'affrontent par procuration tandis que les Etats-Unis et la Russie semblent renouer avec les bras de fer de la Guerre froide. Sans solution politique, Daech, qui prospère sur les divisions de la communauté internationale, pourra être contenu mais jamais vaincu. Il faut mettre fin à cette situation et rassembler les forces en présence.

La France doit parler à tout le monde, y compris lorsque le dialogue est difficile. Parler au régime de Damas, acteur incontournable à court terme ; parler aux Saoudiens comme aux Iraniens, car nous n’avons pas le temps d’un procès de nos aveuglements dans le Golfe. Parler à la Turquie enfin, malgré le jeu trouble pratiqué par Ankara. Il n’y a pas de place pour les postures définitives, tout le monde compte au Moyen-Orient et tout le monde a un rôle à jouer dans la lutte contre Daech.

Détruire Daech est un objectif ambitieux qui n’aura de sens que dans la reconstruction d’une région totalement déstabilisée par l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Notre objectif doit être d’éviter l’éclatement confessionnel et l’effondrement des Etats. Le désarroi sunnite a permis à l’Etat Islamique de prospérer largement.

Les différentes communautés et les nombreuses minorités, doivent pouvoir trouver leur place dans des Etats irakiens et syriens refondés et aux frontières stabilisées si nous voulons une paix durable demain au Moyen-Orient

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