Verbatim express
- Ce que notre pays a connu, avec ces 17 morts, n’est pas le fruit d’une catastrophe naturelle. Il faut en analyser les causes et s’attaquer aux racines du mal. Je dirai, pour ma part, qu’il faut faire la République en vrai, c’est-à-dire passer des valeurs de la République à des principes qui deviennent des actes.
- La République c’est d’abord l’école, naturellement. On ne peut pas lui demander de tout régler mais elle est au cœur de la République, elle forme l’esprit critique. Avec la laïcité, avec la place des jeunes et des banlieues reléguées, on a été un peu trop souple sur un certain nombre de principes.
- L’École doit contribuer à l’intégration dans la société, pas seulement des jeunes issus des banlieues mais de tous les jeunes, car on voit bien qu’il y a un problème de citoyenneté. Il faut retrouver le goût de l’esprit critique, de l’analyse, de la distance. Il faut rappeler qu’il y a des règles, des devoirs et des droits.
- Il se passe dans les établissements scolaires beaucoup de petites choses qui ont une importance. Il ne faut pas attendre qu'il y ait des problèmes lourds qui se posent. Les enseignants ont besoin d’être accompagnés. J’aspire à ce qu’il y ait davantage d’autorité, au bon sens du terme, et de retour de l’Etat. Cela implique que les établissements fassent un retour de telle sorte qu’on puisse s’adapter et accompagner.
- Ce qu’a dit Manuel Valls a choqué mais a eu le mérite de réveiller et de sortir d’une forme de léthargie ainsi que d’un risque qui nous guette après les attentats : la tendance au zapping, à passer à autre chose trop vite
- Sur la politique de peuplement, il faut passer des mots aux actes. Nous connaissons les situations des quartiers populaires. Certains, sous l’action des pouvoirs publics, se sont améliorés. D’autres se sont dégradés. Les fractures sociales et territoriales, cela existe. On ne peut y répondre que si on agit concrètement par les politiques de l’emploi, du logement.
- On ne peut pas dire qu’on traite la Seine-Saint-Denis ou le Val-de-Marne comme la Creuse, les besoins ne sont pas les mêmes. En Ile-de-France, par exemple, nous manquons cruellement de logements.
- Nous ne règleront ce problème que si les élus prennent leurs responsabilités et construisent.
- Sur l’assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne : la BCE répond à l’urgence, c’est une bonne chose. Je regrette, pour ma part, que la mutualisation soit insuffisante puisque chaque banque centrale nationale va s’occuper d’intervenir à l’échelle du pays.
- Autre point: c’est tout de même un aveu d’échec de toutes les politiques européennes qui sont menées depuis 1992. Il faut s’attaquer à la question de l’euro de façon urgente.
- La victoire de Syriza dimanche serait un bol d’air et permettrait d’ouvrir une brèche à l’échelle européenne pour changer les choses.