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Publié le Samedi 10 Septembre 2011 par

Faire surgir le recours républicain dont la France a besoin



Discours de clôture de Jean-Luc Laurent, président du Mouvement Républicain et Citoyen, lors de l'université d'été de Carros, 4 septembre 2011.


Faire surgir le recours républicain dont la France a besoin
Au moment de clôturer nos travaux de l’université d’été, je souhaite naturellement remercier les militants de la fédération des Alpes maritimes, emmenés par Yvon Grinda, qui ont préparé et organisé minutieusement nos journées.

Je tiens à remercier particulièrement :
- le Maire de Carros, Antoine Damiani qui a bien voulu nous recevoir et nous faire découvrir sa ville hier soir. Merci aux représentants des partis de gauche qui nous ont honorés de leur présence.
- l’ensemble des intervenants qui ont répondu à notre invitation pour partager leur compétence et leurs analyses et nous permettent de tracer le chemin pour reprendre en main notre destin.
- Ladislas Polski, premier secrétaire fédéral, conseiller régional PACA et secrétaire national à la santé qui nous a proposé de nous accueillir et s’est impliqué pour que notre université soit une belle réussite.
- Adeline Crépin et à travers elle, nos jeunes militants, qui se sont mobilisés pour la formation de la relève de notre parti.
- Bastien Faudot, secrétaire national chargé des universités d’été et de la formation qui a conçu le programme donnant son éclat et sa qualité à notre réflexion commune.

Vous tous, enfin pour avoir fait le chemin en ces terres du sud de la France. Un déplacement qui n’est pas anodin dans un territoire de prédilection de l’extrême-droite.


Ensemble, ici, nous rappelons que notre combat républicain s’oppose à la vision du Front national qui prospère sur le terreau de la crise, de la dérégulation et de la parenthèse libérale ouverte depuis le milieu des années 80.

Nous sommes venus à Carros pour affirmer l’urgence et la nécessité d’une autre politique. Le hasard du calendrier nous donne aussi l’occasion, de donner à voir une politique alternative à celle de la droite réunie à quelques encablures d’ici, une semaine après La Rochelle où il ne s’est rien passé.

L’université d’été est tout à la fois un temps de débat, de réflexion, de partage de connaissance, d’affirmation du cap républicain mais aussi de fraternité et de convivialité. Nos tables rondes n’ont pas failli à la nature même de notre mouvement : réfléchir au-delà des sentiers battus et des réponses à l’emporte pièce, faciles car dépourvues de réel. Une nouvelle fois, notre université s’inscrit dans l’actualité et permet d’anticiper. Et aujourd’hui, face à la crise de la globalisation financière et de l’euro, nous proposons « un contrat républicain pour une nouvelle prospérité » sur lequel Jean-Pierre Chevènement reviendra fortement pour sortir la France de l’impasse.


Pour ma part, je veux insister sur la pertinence du combat engagé depuis des années et nous fixer les tâches en cette rentrée 2011.

Nous avons eu raison de tenir bon sur nos analyses. Après avoir subi tant de sarcasmes et avoir été tant brocardé, qu’il est malheureusement bon d’avoir raison.
Et je suis comme vous : je ne boude pas mon plaisir !

Mais il ne s’agit pas d’avoir raison indéfiniment contre d’autres et d’avoir raison plus tôt mais d’anticiper et de faire bouger les lignes. Au MRC, avec la crise de l’euro, nous ne découvrons pas l’analyse solide et perspicace de Jean-Pierre Chevènement. Cette analyse prend simplement toute son acuité dans un environnement politique à gauche qui refuse aveuglément de l’évoquer : la crise de l’euro et de la globalisation est l’impensé du projet socialiste.

Pour autant, nous ne réclamons pas de nos partenaires socialistes la repentance ! Nous comprenons bien leur difficulté de devoir combattre aujourd’hui ce pour quoi ils se sont battus hier : l’accompagnement du libéralisme avec l’acte unique et le traité de Maastricht puis d’avoir été aux côtés de Nicolas Sarkozy lors du referendum de 2005 et du traité qui a permis de faire rentrer par la fenêtre la constitution européenne que le peuple avait rejetée.

La gauche est confrontée à ses choix d’hier et il est grand temps de les affronter avec réalisme. La gauche ne peut faire l’impasse de la crise de l’euro et plus largement de la crise de la globalisation. Pour gagner et pour réussir ensuite, la gauche doit proposer un nouveau cap pour la France et pour l’Europe.

Nous portons une exigence qui n’est pas de sortir de l’euro. Nous invoquons l’extrême nécessité de redresser la France, de refaire l’Europe, de changer les règles de conception et de fonctionnement de l’euro et de penser un plan en cas d’éclatement de l’euro.

Si le MRC est tant attaché à cette déconstruction-reconstruction, ce n’est pas par entêtement ou par oisiveté intellectuelle. Non. Si la question de l’Europe et de sa réorientation est au cœur de notre projet, c’est bien parce que l’Europe porte en elle des erreurs congénitales qui nous ont conduit à la crise et qui privent la France de ses capacités d’action pour continuer à avoir un avenir.

Le moment est venu de remettre les pendules à l’heure. L’adoption de la monnaie unique avec l’euro fort qui est aussi un euro cher et l’accompagnement du modèle néo libéral qui casse le pacte républicain, nous ont conduit à l’impasse et nous étranglent.

Depuis plus de dix ans, la Commission et la BCE conduisent la politique économique de la zone euro avec les résultats désastreux que l'on connaît : la zone euro est la région du monde où la croissance est la plus faible. Aujourd’hui, trois pays de la zone euro sont aux bords d'une faillite qui risque de s'étendre à d'autres pays.

Au lieu de changer radicalement cette orientation, l’Europe persiste dans ses erreurs. Elle ajoute la rigueur à la rigueur, la dépression à la dépression, et maintenant, l’austérité à l’austérité en pensant parvenir à résoudre ses problèmes. L’intrusion de la règle d’or est le dernier avatar de cette folie libérale. Pour rassurer les marchés et garantir à la France la sauvegarde de sa note souveraine, Nicolas Sarkozy est prêt à liquider, après notre souveraineté monétaire, notre souveraineté budgétaire.

La soumission au triple A vaut-elle cet abandon ? Nous n’acceptons pas ce toujours plus d’intégration européenne ni le fédéralisme qui est une impasse, la négation des nations, cadre de la démocratie. J’ai lu une proposition de l’UMP faite à Marseille par Bruno Le Maire qui prépare le projet du candidat Sarkozy : après l’abandon de la souveraineté budgétaire avec la règle d’or, voici la création d’un marché du travail commun à la France et l’Allemagne !

A propos de la dette, je voudrais vous livrer cette analyse de Frédéric Lordon.
« La mondialisation néolibérale va périr par la dette parce que, à l’encontre de l’idée reçue qui le présente comme la raison économique même, le néolibéralisme est fondamentalement le régime économique du surendettement généralisé. Dette des ménages, dette des institutions financières, dettes des Etats ».

Dès lors, travaillons aux causes profondes, le libéralisme, arrêtons les placebos, les rustines et changeons de perspective.

Se battre pour changer les règles de l’Euro, contre un euro fort, c’est regagner en compétitivité, en croissance. Imposer un retournement de la politique économique à l’Union européenne, c’est offrir une chance de développement et c’est une arme contre le chômage. Rompre avec la politique d’austérité, c’est se battre pour le peuple, c’est opposer une autre politique.

Car, si la crise économique, financière et monétaire est internationale, elle est surtout la crise du quotidien pour des millions de Français. Les citoyens français n’ont plus de perspective : à la différence des générations qui nous ont précédées, ils ne peuvent plus espérer de situation meilleure pour leurs enfants. Ils attendent un autre chemin, un autre cap.

Le Président de la République vient de déclarer à la conférence des ambassadeurs : « L’euro est au cœur de l’Europe. Si nous cédons sur le cœur de l’Europe, nous cédons sur l’Europe. Si nous cédons sur l’Europe, cela veut dire que nous renonçons à la paix sur le continent. Donc, nous ne céderons sur l’Europe. »
Cela nous rappelle le bétisier de Maastricht avec « l’euro nous protège » et « l’euro c’est la paix » !

Non, Monsieur le Président de la République, si nous changeons les règles actuelles de l’euro, nous ne signons pas la guerre, mais nous renouons avec notre devise républicaine. Nous donnons un espoir et un avenir au peuple français.


Face à la crise, face à l’aveuglement devant la réalité, qui peut redresser la France ? Qui peut refaire l’Europe dans le respect des Nations ? J’ai beau observer toutes celles et ceux qui s’imaginent un destin pour 2012, les entendre comme le week-end dernier à La Rochelle. J’ai beau scruter l’horizon, je vous pose la question : pourquoi confier l’avenir de la France à ceux qui nous ont mis dans l’impasse ?

Le choix de la liberté, la force de nos analyses et de notre projet, nous a conduit à éviter l’intrusion dans le processus des primaires socialistes qui ne portent que sur la sélection –tel un concours de beauté- et non sur le projet politique. Une participation aux éliminatoires socialistes nous aurait conduit inéluctablement à un soutien dès le premier tour au projet socialiste auquel nous ne souscrivons pas sur trois questions essentielles : l’euro et la réorientation de la construction européenne, l’énergie et le nucléaire, les valeurs de la transmission et de la citoyenneté. Ce sont les raisons sérieuses qui nous ont convaincu de ne pas participer ni nous mêler de la primaire socialiste.

Avec la crise, nous avons besoin d’un capitaine qui fixe un cap, s’y tienne et nous conduise à bon port.

Comme vous je n’en vois qu’un : Jean-Pierre Chevènement. Sa stature d’homme d’Etat, son expérience, sa clairvoyance et son anticipation m’amènent à penser que la candidature de Jean-Pierre Chevènement est une nécessité.

Jean-Pierre Chevènement a annoncé qu’il serait candidat et officialisera sa décision d’ici la fin de l’automne. Le MRC est aux côtés de Jean-Pierre Chevènement. Mais le MRC, qui n’est pas spectateur, doit préparer la campagne et réunir les conditions qui permettront avec les événements qui peuvent se produire, de faire surgir le recours républicain dont la France a besoin.

Le MRC s’emploie donc à donner à Jean-Pierre Chevènement les moyens d’être un candidat libre. Pour cela, une équipe de campagne dirigée par Marie-Françoise Bechtel est au travail.

Chacun d’entre nous participe à la collecte de parrainages qui est engagée et se poursuit. Avec « pourquoi je serai candidat », les grandes orientations d’une présidence républicaine sont tracées. De même, la collecte de dons se poursuit. Bientôt, le site chevènement2012 sera mis en ligne. Déjà, le logo est créé. Il convient en cette rentrée 2011 de poursuivre ce travail.
Notre mobilisation doit se poursuivre : à nous, à vous, de permettre à Jean-Pierre Chevènement de prendre sa décision dans la sérénité et dans la force.


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Jean-Luc Laurent
Président du Mouvement Républicain et Citoyen. En savoir plus sur cet auteur



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