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Publié le Mardi 29 Septembre 2015 par

Face à la gauche Macron



Discours de clôture de l'Université de rentrée de Clermont par Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, dimanche 27 septembre 2015.


Merci à tous.

Merci aux organisateurs.

Merci aux intervenants pour la qualité de leurs interventions et leur éclairage.

Ces deux jours ont été utiles et fertiles.

Une université d’été ne doit pas être un barnum de rentrée et je crois que nous sommes fidèles à cette tradition inventée par les jeunes giscardiens à l’été 1975… il y a quarante ans. Ca pourra surprendre mais il y a 40 ans : on pouvait être jeune et giscardien, et même jeune, giscardien et innovant. Je le dis avec beaucoup de respect alors que nous sommes ici à quelques kilomètres de la ville de Chamalières, chère à l’ancien Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing.

Désormais, dans toute université d’été du Mouvement Républicain et Citoyen, il y a un fantôme.

Non !

Non, je ne pense pas à Jean-Pierre Chevènement qui nous a quittés de manière un peu théâtrale au mois de juin, beaucoup ici étaient à ce congrès de Paris et ont dû digérer cela.

Jean-Pierre n’a rien d’un fantôme, il a finalement trouvé qu’un parti politique était encombrant. Il a souhaité reprendre sa liberté et nous savons qu’il en fera bon usage sur le fond, dans le champ des idées, il n’a pas été avare d’interventions depuis juin. Nous lui souhaitons de faire bon usage de sa liberté dans le champ pratique où doivent s’articuler analyse et action.

Une divergence d’analyse conduit logiquement à des actions différentes.

Je suis convaincu que la voie difficile que nous avons choisi collectivement semble bien moins chimérique que la grande coalition à laquelle il est facile de rêver mais qu’on a beaucoup plus de mal à penser pratiquement. « Il n’y pas de politique qui vaille en dehors des réalités » disait le Général de Gaulle.

Désormais dans toute université d’été du Mouvement Républicain et Citoyen, il y a un fantôme.

Non !

Non, je ne pense pas à Florian Philippot. Je ne pense pas à lui et je ne m’attarderai pas sur son cas. On connait l’auto-désignation habile du personnage qui ne perd jamais une occasion de se revendiquer « chevènementiste », on connait la gourmandise que certains journalistes ont à nous le mettre dans les pattes. Inutile d’y revenir.

Désormais dans toute université d’été du Mouvement Républicain et Citoyen, il y a un fantôme.

Et c’est…Emmanuel Macron.

Toute bonne biographie d’Emmanuel Macron doit mentionner son passage, assez furtif mais réel, à l’université de notre parti en 1998 à Perpignan. Il n’a pas été chevènementiste, il ne se revendique pas comme tel. Il s’est formé au sein de la deuxième gauche, et plus précisément au sein de la gauche anti-totalitaire qu’on peut retrouver autour de la revue Esprit. Il était là à Perpignan par curiosité et par intelligence car Emmanuel Macronest un homme intelligent. Que de chemin parcouru en 17 ans…

Il y a un an qui connaissait Emmanuel Macron ?

Les insidersavaient pu repérer le brillant secrétaire général adjoint de l’Elysée. Les entomologistes avaient peut-être vu son nom sur le rapport remis par Jacques Attali au Président de la République…Nicolas Sarkozy…en 2008 ? Les grincheux avaient relevé son lucratif passage dans une fameuse banque d’affaires.

Pour ceux qui ont vu ces images, difficile d’oublier le sourire de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée avec François Hollande, précédemment ministre de Nicolas Sarkozy, annonçant la nomination de son protégé au Ministère de l’Economie en remplacement de notre ami Arnaud Montebourg coupable de déviance politique, coupable de crime de lèse-majesté.

Il y a un an, hors les militants attentifs, quel Français ordinaire connaissait Emmanuel Macron ? Un an plus tard, qui ne connait pas Emmanuel Macron grâce à la loi qui porte son nom et à un débat parlementaire de 6 mois.

Grâce aussi à ses nombreuses déclarations dont on peine à mesurer la part de maladresse, la part de provocation et l’éventuelle sincérité candide.

Jusqu’à présent l’année 2015 a été l’année Macron sur l’ensemble des questions économiques et sociales et même parfois au-delà.

Emmanuel Macron, je peux en parler en connaissance de cause car nous avons passé ensemble quelques dizaines d’heures, peut-être une centaine, lors de l’examen en première lecture du projet de loi nommé Croissance et activité mais plus connu sous le nom de la loi Macron. Un gros texte difficile à appréhender tant il poursuivait d’objectifs différents.

La droite a lutté pour protéger les professions règlementées, avec souvent de forts arguments, et une petite partie de la gauche a lutté contre tout le reste de ce grand catalogue de libéralisation, déréglementation…pardon "libération des énergies et de la croissance" en langage Bercy…

J’ai souvent utilisé le terme de réformettes structurelles pour parler de la Loi Macron. Le néo-libéralisme qui domine idéologiquement le monde depuis les années 80 est comme une religion, il a ses écritures saintes qui contiennent une liste de réformes structurelles pour adapter une économie, mais plus que ça puisqu’il s’agira d’adapter un pays à travers son économie, à la mondialisation: lutte contre tous les monopoles, réforme de la gouvernance comme on dit, réforme du marché du travail, offrir un cadre aux investisseurs étrangers… La liste est longue, vous la connaissez tant nous sommes exposés à ce catéchisme.

Les grandes institutions internationales comme l’OCDE, la Banque Mondiale ou le FMI constituent un clergé, qui pour chaque situation, a une réponse toute prête. A chaque pays, sa liste de réformes structurelles impératives, vitales et non-négociables, à mettre en place démocratiquement si possible mais bon si ce n’est pas possible…

Emmanuel Macron a choisi de mener une offensive sur des projets plus petits, ce que j’appelle des réformettes. Mais il ne faut pas se tromper : ces coups de canifs sur la justice prudhommale, ces coups d’épingles parfois…sont autant de points marqués et autant de victoires idéologiques. Ces réformettes structurelles sont aussi faites pour Bruxelles. Elles ont pour vocation d’attendrir le surveillant général qui a consacré énormément d’énergie pour contraindre la Grèce avec Syriza de rentrer dans le rang et de garder un œil sur l’Espagne, l’Italie mais aussi la France.

Que signifie cette année Macron, cette gauche Macron qui se dessine et surtout qu’annonce-t-elle si on a en tête l’échéance importante, capitale, qui attend notre pays en 2017, cette échéance qui vient d’être évoqué ce matin et à laquelle le MRC aura son candidat pour porter son projet ?

En un an, Emmanuel Macron a mené à bon port un énorme projet de loi qui a, il faut être juste, échappé à la censure sauf –heureusement - sur le point scandaleux du plafonnement différencié des indemnités de licenciements.

Depuis quelques jours, s’exprime ici et là, à gauche et même à droite, une exaspération à l'égard d'Emmanuel Macron qui est assez superficielle : tel grand élu s’estime maltraité par l’Etat, telle héritière énarque en politique lui reproche d’être un énarque en politique… Tout cela est superficiel même si cette année Macron a été un peu systématiquement émaillée de citations malheureuses, mal-comprises, sorties de leur contexte pour alimenter une petite musique social-libérale.

Le train avance, je devrais dire la flotte d’autocars avance, et on nous annonce pour cet hiver une deuxième loi Macron.

La prochaine loi Macron changera de braquet et passera paraît-il essentiellement par des ordonnances, le Parlement étant ainsi dépossédé de sa fonction. Pour Macron, nous avions eu un long débat et pas de vote. Pour Macron 2, nous aurons un débat rapide, les ordonnances ne s’y prêtent pas, et un vote…enfin peut-être. On verra.

Il y a quand même un petit problème démocratique avec cette gauche-là.

Toute la mécanique européenne créé une tension démocratique inouïe. Nos amis grecs sont bien placés pour le savoir. Les citoyens le découvrent progressivement, et nous le savons bien depuis l’adoption du Traité de Lisbonne en violation du résultat du référendum de 2005.

Et sur le fond, sur les grands choix macro-économiques, disons-le clairement, Macron c’est la gauche du renoncement. Puisque les outils traditionnels de la politique économique sont…indisponibles. Puisque le budget est enserré dans les règles européennes du TSCG, du 6-pack, du 2-pack. Puisque la politique monétaire est fédéralisée à la BCE. Puisque ces attributs sont tout simplement neutralisés par les traités. Alors il nous reste…les autocars.

C’est pas complètement idiot les autocars, ça peut se discuter mais je ne pense pas que Keynes y aurait pensé pour sortir de la Grande Dépression.

On va chercher la croissance avec les autocars quand on a renoncé au reste.

L’OFCE avait prévenu, l’a même dit très cruellement a posteriori -- et ça a été très peu relevé : mi-2012, la France pouvait atteindre rapidement 2% de croissance. Rien ne nous condamne à la croissance 0.

Les choix que nous avons faits dans un contexte européen très défavorable, ont mis l’économie française dans le mur.

Le renoncement initial de François Hollande à toute forme de rapport de force européen, nous a mis dans le mur. Quand on voit le courage de Tsipras et des Grecs pendant six mois, on imagine, et c’est malheureusement cruel, ce qu’aurait pu faire la France en 2012 !

Dans le cadre contraint du TSCG, l’approche par la fiscalité semblait moins déraisonnable, plus vertueuse et moins néfaste que les coupes sombres dans les dépenses publiques mais au final l’effet conjugué des hausses d’impôts Fillon et Cahuzac ont cassé la reprise qui était là.

Nous avons eu les impôts et les coupes, sans aucun des résultats attendus par les promoteurs de cette politique. Trois ans plus tard, le Président de la République court encore après les 3 % et le certificat de bonne conduite que lui signera Mme Merkel ou plus sûrement M.Schäuble.

Le prochain chantier de la gauche Macron, c’est le droit du travail. Il y a eu quelques escarmouches dans la loi qui porte son nom ce printemps avec la réforme de la justice. Cet été, l’opération a été rondement menée pour gauchir une réforme d’essence patronale, on a même réussi à embringuer Robert Badinter dans ce douteux combat.

Mais à la question fondamentale, cela va-t-il créer des emplois ? On évite, on fuit le débat. On proclame que le droit du travail serait une entrave, les salarié français seraient trop protégés, le Code du Travail serait trop gros…les slogans fleurissent mais les arguments sont pauvres. Le livre MM.Badinter et Lyon-Caen se lit en 5 minutes et argumentent sur le mode de l’évidence et de la sagesse. Tout ça ne parle pas beaucoup à la raison.

J’ai toujours pensé qu’il fallait se méfier de cette histoire de « dialogue social ». C’était une des grandes réformes constitutionnelles verbales inscrites dans le programme de François Hollande. Qui peut être contre le dialogue social dans une société et une économie où les salariés peinent à s’organiser ?

Les députés MRC ont même fait voter l’augmentation du nombre d’administrateurs salariés. Le dialogue social ne nous est pas étranger mais là il s’agit d’autre chose. Il s’agit de renverser la hiérarchie des normes, de s’affranchir de la protection de la loi pour permettre des organisations du travail, et d’abord le temps de travail et la rémunération à la carte, et en fonction des rapports de forces locaux.

Notre nation est politique, notre droit du travail est législatif. Il n’y a jamais eu de présence syndicale forte dans le privé, et encore moins avec la réorganisation des entreprises et du travail. On se propose donc de livrer le droit du travail à la loi du plus fort.

La victoire de la gauche Macron, c’est d’abord le triomphe de l’économisme. Les questions de politique économique sont centrales, ce n’est pas nous qui allons critiquer l’importance des questions monétaires. Mais l’économie n’épuise pas le réel. La France n’est pas une entreprise ou un site de production. On l’a vu avec la crise des réfugiés.

Le chaos au Moyen Orient et en Afrique met l’Europe sous pression.La France doit choisir en Syrie une diplomatie réaliste pour permettreune action militaire d’envergure contre Daech. Dans un premier temps, les pays voisins ont absorbé et absorbe encore l’immense foule de réfugiés. Mais la situation dépasse les frontières et depuis deux ans arrivent en Europe un nombre inédit de réfugiés et de migrants venues de régions chaotiques où cette distinction assez claire dans les manuels, n’est pas toujours opérante.

Les nations européennes doivent faire face, doivent appliquer les principes qu’elles brandissent, les valeurs que nous chérissons et respecter les engagements que nous avons signés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Cette solidarité qui doit être effective ne peut pas être absolue. Une autre solidarité doit aussi jouer entre Etats partenaires et voisins, membres de l’Espace Schengen, c’est le sens des mécanismes des quotas. Le défi est immense. Il passe par la stabilisation de la région et il est aussi interne. C’est le sens de la présence de Christian Hutin en Syrie. On peut comprendre la stupéfaction des associations de solidarité face à la capacité de mobilisation de l’Etat qui est resté un temps en sommeil.

Dans une société fragmentée, ébranlée par des années de néo-libéralisme, par trente ans de chômage de masse, il faut comprendre cette difficulté. Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres, de prendre aux uns pour donner aux autres, mais de profiter de l’occasion pour remettre sur la table l’effort de solidarité nationale. Car si la nation est une communauté de destin, c’est aussi une communauté de solidarité organisé en France par l’Etat et consacré dans le programme du Conseil National de la Résistance. Le défi va au-delà de la solidarité avec des interrogations politiques, des interrogations culturelles.

Alors face à la crise des migrants, des réfugiés, j’écoute Emmanuel Macron et que me dit-il ? D’abord que « tout va bien se passer », et ensuite que les migrants sont « une chance pour la France ». Son « tout va bien se passer » pourrait être le propos publiquement rassurant d’un gouvernant raisonnablement inquiet.

Mais non, la force d’Emmanuel Macron c’est sa sincérité. Il pense que tout va bien se passer.

Face aux dérèglements du monde, face au libre-échange, face à la libre-circulation, tout va toujours bien se passer. La France va s’adapter, on l’aidera un peu mais il suffit de se couler dans le mouvement. On nous sort les études économiques qui prouvent que c’est une chance. Tous les arguments sont bons, on ressort même la littérature patronale sur les emplois dont les Européens ne voudraient pas. On convoque les démographes. En France, au pays de Descartes, on essaie de convaincre. En Allemagne, le patronat est plus direct et ouvre des bureaux de recrutement. Voilà comment l’économisme dissout les problèmes. Emmanuel Macron, avec la deuxième gauche a une capacité orwelienne a nous expliquer, toujours d’assez haut, bien en surplomb, qu’une crise est une chance.

Notre pays crève de cet économisme qui l’empêche de voir comment sa société fonctionne et se fragmente, qui l’empêche de voir les dynamiques politiques à l’œuvre. Et Emmanuel Macron, malgré toute son intelligence, ne semble pas penser la dimension politique de la crise. La crise des réfugiés ne peut être laissée aux socio-libéraux de gauche ou aux dérives d’une partie de l’ex-UMP qui veut trier les réfugiés selon la religion.

Avec sa récente sortie sur le statut du fonctionnaire, on a même l’impression qu’il a séché les cours : cours sur l’Etat, le sens de l’Etat etle service de l’Etat. Cette question est centrale, capitale en France mais c'est en vérité la réforme de l'Etat dont il s'agit.

On a tous des griefs contre des fonctionnaires, les citoyens attendent des services publics efficaces, ils sont parfois déçus. Les Français peuvent ne pas comprendre ce qui est ressenti comme des inégalités de destin pendant le temps de l’activité et même à la retraite. En tant qu’employeur public, on a tous à un moment ou à un autre l’envie d’avoir un peu plus les mains libres. Mais le débat sur les fonctionnaires doit être porté au bon niveau et prendre en compte l’ensemble de la question. Le proclamer anachronique comme le fait le Ministre, dans une espèce de propos dont il faut bien dire qu’il a le secret, est une faute politique et une aberration. Au MRC, nous pensons au contraire que l’Etat est indispensable, qu’il fait tenir la France ensemble. N’oublions pas que la France qui est d’une grande richesse, d’une grande diversité, souffre de la décomposition de l’Etat par le deux bouts. Par la fuite en avant européenne. Par le morcellement opéré par une interminable décentralisation sans cap. L’Etat souffre de l’intérieur de l’idéologie managériale et de la « réforme de l’Etat » qui cache bien souvent le recul, le retrait, la banalisation de l’action publique.

Cette gauche Macron, c’est au final l’évacuation du politique. La deuxième gauche croyait encore un peu à la société. Après 30 ans d’hégémonie néo-libérale, il ne reste plus que des individus et une économie. Cette 2ème gauche est au cœur du grand consensus européen. N’est-ce pas Jean-Pierre Jouyet qui a été Ministre des Affaires Européennes – justement parce que c’était l’Europe disait-il - de Nicolas Sarkozy pendant 2 ans ? Cette interchangeabilité est délétère, sape la confiance des citoyens ! Emmanuel Macron aime dire qu’il n’a pas besoin d’être élu. On a connu dans le passé des Jacques Delors ou des Mario Monti en Italie qui n’avaient « pas besoin » d’être élus. Ces hommes se rêvent parfois en Troïka de l’intérieur, réformateurs d’un pays sclérosé et d’un personnel politique parasite. Jacques Delors a renoncé, Mario Monti a gouverné sans être élu Mais M.Macron aime convaincre, il sera candidat un jour…dans une circonscription pas trop compliquée quand même si on en croit ce qui circule.

Depuis un an, Emmanuel Macron incarne aussi bien l’écume et le fond de ce quinquennat qui a rétréci sa base politique. On ne peut laisser la gauche Macron en situation de monopole pour 2017. Car au fond, c’est ce qu’on nous demande matin, midi et soir.

Les régionales ne sont qu’une répétition de 2017 de ce point de vue. Laisser la gauche Macron en situation de monopole, c’est rendre un très mauvais service à la France et à la gauche !

Car cette gauche est minoritaire. Elle l’était en février dernier quand le Gouvernement a utilisé le 49-3 pour passer en force. Elle est minoritaire malgré l’hyper-présidentialisation, malgré la discipline et les menaces.

La France en 2017 a besoin d’une proposition différente à gauche, une proposition qui ne soit pas économiciste et c’est souvent la limite de toutes les stratégies d’ »aile gauche » ou de « à gauche toute ».

Il faut poser la question politique, la question de la nation. La bonne vieille question de Renan : que voulons-nous faire ensemble ? Car si 2015 a été l’année Macron, elle a été aussi d’une violence inouïe avec un attentat meurtrier tous les deux mois. Nous devrons affronter cette situation, cette insécurité radicale, les défis qu’elle lance à la cohésion nationale et à notre capacité à vivre ensemble. Et ce n’est pas dans l’obsession économique oudans l’ajustement structurel de la France que nous trouverons les réponses ou simplement la force de convaincre pour bâtir une alternative, un espoir.

Depuis longtemps maintenant, nous essayons de convaincre de la nécessité d’une refondation républicaine. Personne n’a jamais bien compris ce qu’était la refondation et tout le monde parle de la République. Nous avons tous été agacés par ces marchands de République qui n’ont pas un échantillon sur eux ou qui n’arrivent pas à dépasser l’incantation républicaine.

2017 pour nous, c’est d’abord un défi. Définir un projet républicain qui ne soit ni un verbalisme ni une nostalgie grincheuse. Trouver les mots, parler aux raisons, toucher les cœurs. C’est la décision que nous avons prise en juin en ayant un candidat et qui nous engage. C'est ainsi que nous serons utiles pour que vivent la République et la France.

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Jean-Luc Laurent
Président du Mouvement Républicain et Citoyen. En savoir plus sur cet auteur



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