Tous les six ans, la comédie recommence : l'élection du Parlement Européen est une farce avec une abstention importante et un débat escamoté. L'année prochaine, elle sera même avancée de plusieurs semaines et aura lieu deux mois à peine après les élections municipales qui vont mobiliser l'attention et l'énergie de tous. Le film est écrit, les élections européennes seront ratées. Et pourtant, entre les politiques d'austérité liées à la crise de l'euro, la situation à Chypre ou la réforme de la Politique Agricole Commune, le pays a besoin d'un débat européen sérieux et d'un mode de scrutin clair.
Comment dans ces conditions, comprendre le probable vote négatif de l'Assemblée Nationale pour rétablir la circonscription nationale comme le proposent les députés du Mouvement Républicain et Citoyen et ceux du Parti Radical de Gauche. Le PS et l'UMP tombent d'accord pour éluder le débat européen alors même que tout le monde connait et reconnaît les défauts du système actuel.
Les élections européennes méritent mieux
Le mode de scrutin actuel imaginé par Jean-Pierre Raffarin en 2003 est absurde. On a prétendu s'attaquer à l'abstention grimpante et au désintérêt populaire vis-à-vis de cette élection en créant 8 circonscriptions totalement artificielles. Proximité et participation étaient les objectifs : l'échec est double et flagrant. La France n'a pas besoin d'improbables députés du Grand Centre ou du Grand Sud-Est, elle a besoin de députés mandatés à l'issue d'un débat clair sur les enjeux fondamentaux : politique d'austérité, avenir de la monnaie unique, fuite en avant fédérale.
Comment dans ces conditions, comprendre le probable vote négatif de l'Assemblée Nationale pour rétablir la circonscription nationale comme le proposent les députés du Mouvement Républicain et Citoyen et ceux du Parti Radical de Gauche. Le PS et l'UMP tombent d'accord pour éluder le débat européen alors même que tout le monde connait et reconnaît les défauts du système actuel.
Les élections européennes méritent mieux
Le mode de scrutin actuel imaginé par Jean-Pierre Raffarin en 2003 est absurde. On a prétendu s'attaquer à l'abstention grimpante et au désintérêt populaire vis-à-vis de cette élection en créant 8 circonscriptions totalement artificielles. Proximité et participation étaient les objectifs : l'échec est double et flagrant. La France n'a pas besoin d'improbables députés du Grand Centre ou du Grand Sud-Est, elle a besoin de députés mandatés à l'issue d'un débat clair sur les enjeux fondamentaux : politique d'austérité, avenir de la monnaie unique, fuite en avant fédérale.
Par contraste, le débat sur le Traité Constitutionnel en 2005 a été d'une grande qualité et incomparablement plus vivant que les deux scrutins de 2004 et 2009. La France se pose la question de sa place en Europe et du sens de cette construction. Seule la circonscription nationale pose les bases d'une discussion ouverte et dynamique. C'est par son rétablissement que passe le regain d'intérêt de la population à l'égard de cette échéance européenne.
Il y a urgence : l'abstention a atteint des niveaux record lors des scrutins de 2004 et 2009 (respectivement 57.24% et 59.37%). Il serait surprenant que les difficultés rencontrées par l'Union européenne ne renforcent pas cette tendance, dans l'état actuel des choses. Un débat européen, c'est aussi l'assurance d'avoir une représentation de qualité au Parlement Européen dont le poids politique augmente. L'Europe des Régions a fait long feu, un député français au Parlement Européen défend une conception de l'intérêt national et une vision de la construction européenne.
Malheureusement, la tentation de fuir le débat est forte. Aucun mode de scrutin ne garantit magiquement une forte participation, c'est la qualité de la discussion collective qui sera déterminante.
Ne pas escamoter le débat
Les craintes qui motivent le rejet d'un retour à la circonscription unique sont visibles : surcharge de réformes électorales (cantonales, municipales, sénatoriales), tribune donnée à la contestation extrémiste et peur du vote sanction vis-à-vis du gouvernement. Ces deux derniers risques en particulier existent, sans dépendre pour autant du mode de scrutin. La peur de Mélenchon ou de Marine Le Pen ne peut servir d'argument à l'immobilisme. La défiance gagne notre pays et, en particulier, nos concitoyens ne comprennent plus la direction que prend l'Europe. Il faut l'affronter sans biaiser et revenir à la circonscription nationale pour l'élection des représentants français au Parlement européen.
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Source : Huffington Post
Il y a urgence : l'abstention a atteint des niveaux record lors des scrutins de 2004 et 2009 (respectivement 57.24% et 59.37%). Il serait surprenant que les difficultés rencontrées par l'Union européenne ne renforcent pas cette tendance, dans l'état actuel des choses. Un débat européen, c'est aussi l'assurance d'avoir une représentation de qualité au Parlement Européen dont le poids politique augmente. L'Europe des Régions a fait long feu, un député français au Parlement Européen défend une conception de l'intérêt national et une vision de la construction européenne.
Malheureusement, la tentation de fuir le débat est forte. Aucun mode de scrutin ne garantit magiquement une forte participation, c'est la qualité de la discussion collective qui sera déterminante.
Ne pas escamoter le débat
Les craintes qui motivent le rejet d'un retour à la circonscription unique sont visibles : surcharge de réformes électorales (cantonales, municipales, sénatoriales), tribune donnée à la contestation extrémiste et peur du vote sanction vis-à-vis du gouvernement. Ces deux derniers risques en particulier existent, sans dépendre pour autant du mode de scrutin. La peur de Mélenchon ou de Marine Le Pen ne peut servir d'argument à l'immobilisme. La défiance gagne notre pays et, en particulier, nos concitoyens ne comprennent plus la direction que prend l'Europe. Il faut l'affronter sans biaiser et revenir à la circonscription nationale pour l'élection des représentants français au Parlement européen.
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Source : Huffington Post