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Publié le Vendredi 7 Juin 2013 par MRC

Disparition de Pierre Mauroy


Mots-clés : 1981, gauche, parti socialiste

Réactions de Jean-Pierre Chevènement, Jean-Luc Laurent, Georges Sarre et du MRC Nord à la disparition de Pierre Mauroy.


Jean-Pierre Chevènement, Président d'honneur :

C’est avec une profonde peine que j’apprends le décès de Pierre Mauroy qui restera dans l’Histoire comme le premier Premier Ministre d’un gouvernement de gauche au début du septennat de François Mitterrand de 1981 à 1984.

J’ai connu Pierre Mauroy très jeune, quand il était dirigeant du Syndicat National des personnels de l’enseignement technique et qu’il était secrétaire général adjoint de la SFIO de 1964 à 1968. J’étais alors un des animateurs du CERES.

C’est ensemble et derrière François Mitterrand que nous avons refondé le parti socialiste au Congrès d’Epinay en juin 1971 et qu’à travers l’union de la gauche, nous avons permis la première vraie alternance sous la Vème République en 1981.

Nous n’étions pas toujours d’accord, notamment sur le contenu à donner à la construction européenne. Mais cela n’a jamais empêché ni l’amitié ni même l’affection.

Parmi toutes les mesures emblématiques liées au nom de Pierre Mauroy, restent bien sûr les lois sur la décentralisation et la retraite à 60 ans.

Pierre Mauroy était le meilleur Premier Ministre que François Mitterrand pouvait choisir en 1981. Il avait naturellement le contact avec les milieux populaires. Il incarnait bien la sensibilité des militants socialistes de cette époque.

L’homme dégageait un charme puissant. Je me remémore avec émotion tant de moments uniques, sa voix persuasive, les arabesques qu’il dessinait dans l’espace avec ses longues mains fines pour apporter à ses arguments le sceau de l’évidence.

Avec Pierre Mauroy, c’est tout un grand pan du vieux parti socialiste qui disparaît, un parti populaire et sentimental auquel on ne pouvait qu’être attaché.

A sa femme et à sa fille, j’exprime mes sentiments de profonde sympathie et de vive émotion.


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Jean-Luc Laurent, Président :



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Georges Sarre, Président du Conseil national :


C'est avec une grande tristesse que je viens d'apprendre la mort de Pierre MAUROY, avec lequel j'ai partagé de grands moments de l'histoire contemporaine du socialisme, tels que le congrès fondateur du PS à Epinay, ou encore la victoire de François MITTERRAND à l'élection présidentielle de 1981.

Je tiens à faire part à sa famille, et en premier lieu à son épouse, Gilberte, de ma profonde sympathie face au deuil qui les frappe.

Pierre MAUROY restera longtemps dans la mémoire des Français : par-delà son attitude débonnaire, il était un dirigeant compétent et un homme politique habile. Malgré les désaccords que nous avons pu avoir sur l'orientation politique du PS, et sur celle du gouvernement à partir de 1983, je sais gré à Pierre MAUROY d'avoir toujours été sensible aux conditions sociales des travailleurs, et d'avoir souvent rappelé le risque d'une déconnexion entre les dirigeants et les classes populaires.

Premier Ministre de l'alternance tant attendue, en 1981, il restera à jamais associé aux conquêtes d'alors : cinquième semaine de congés payés, 39 heures, abolition de la peine de mort...

C'est une grande voix socialiste qui disparaît ; elle manquera, à Lille et dans tout le pays.

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Fédération du Nord :

Nous venons d'apprendre avec émotion et une grande tristesse, la mort ce matin de Pierre Mauroy. La fédération du Nord du MRC s'incline avec respect devant sa mémoire et nous pensons à l'homme qu'il a été ainsi qu'au travail immense qu'il a réalisé.

Il était un militant tout d'abord, de la gauche et du Parti socialiste. Il a été de ceux qui avec François Mitterrand et Jean-Pierre Chevènement, ont été en capacité de tracer une perspective politique à la gauche française en créant le Parti socialiste lors du congrès d'Epinay en 1971. Cela a crée les conditions du rassemblement des forces politiques issues du communisme, du socialisme et du radicalisme. Sachant mêler les traditions Démocrates chrétiennes et la sociale-démocratie, c'est tout cet ensemble qui a rendu possible la victoire historique du 10 mai 1981.

Il restera à ce titre, l'emblématique Premier ministre de François Mitterrand celui de la première période du septennat et porteur de toutes les espérances. Sa mémoire sera toujours associée à la retraite à 60 ans, à la cinquième semaine de congès payés, à l'abolition de la peine de mort, aux nationalisations dans les banques et dans l'industrie...Une certaine identité de la gauche et de ses combats. Il également assumé le virage de la rigueur et l'ouverture de la "parenthèse libérale" de 1983 pour satisfaire aux obligations de la contruction européenne. Ce qui nous aménera au Traité de Maastricht en 1992 auquel nous nous sommes opposés.

Mais Pierre Mauroy était également un homme du Nord, profondément attaché à la Région Nord Pas de Calais, dont il fut le premier Président. Il aimait surtout sa bonne ville de Lille. Maire, il en a fait une métroplole régionale de premier plan. Il a immédiatement intégré la révolution des Transports et des nouvelles technologies, et il a fait de Lille et de la Communauté Urbaine, un véritable carrefour européen. L'élu local était également un aménageur urbain et un visionnaire.

Il aura profondément marqué sa ville, sa région et notre pays.et notre histoire. Jusqu'au bout il a gardé la confiance des milieux populaires auxquels il était très attaché. Sa haute stature, sa coutoisie, son calme, faisaient de lui un homme attachant, ayant un sens aiguë de ses responsabilités et de l'intérêt général. Il a servi sa ville, sa région, son pays et la République avec passion, nous ne l'oublierons pas.

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