Le départ de Jean-Pierre Chevènement du Mouvement républicain et citoyen (MRC) déborde très largement de la vie interne d’un parti dont il est fondateur.
Il traduit en termes politiques un choix éminent sur l’orientation permettant de sortir la France de la crise dans laquelle elle est enfoncée. La décision de l’ancien président d’honneur du MRC de sortir d’une logique "partisane" est motivée par sa volonté de constituer un "mouvement d’idées" qui irait de Mélenchon à Dupont-Aignan, permettant de bâtir une sorte de coalition au dessus de la gauche et de la droite, pour relever la France.
La dictature des trois B
Cette volonté de dépassement du clivage repose sur un constat implacable : les citoyens expriment leur vif mécontentement contre le système et l’impuissance du politique à travers le vote FN ou la grève des urnes, pudiquement appelée abstention.
Ce phénomène est le produit des politiques néolibérales en Europe auxquelles les grands partis de gouvernement, du PS à l’UMP, ont accepté de se soumettre progressivement depuis 1983, et qui culminent aujourd’hui avec les politiques d’austérité imposées par les trois B : Bruxelles, Bercy et la BCE.
En consentant à se démettre de notre souveraineté monétaire lors du traité de Maastricht en 1992, puis de notre souveraineté budgétaire avec le TSCG en 2012, ces grands partis ont désarmé notre nation des deux leviers principaux de la politique économique et sociale. C’est ainsi que les majorités qui se sont succédées en France depuis trois décennies ont mené des politiques aux contours trop semblables pour que les citoyens croient encore dans le bien-fondé des alternances. Cette indistinction est au principe de la crise politique que nous traversons.
Il traduit en termes politiques un choix éminent sur l’orientation permettant de sortir la France de la crise dans laquelle elle est enfoncée. La décision de l’ancien président d’honneur du MRC de sortir d’une logique "partisane" est motivée par sa volonté de constituer un "mouvement d’idées" qui irait de Mélenchon à Dupont-Aignan, permettant de bâtir une sorte de coalition au dessus de la gauche et de la droite, pour relever la France.
La dictature des trois B
Cette volonté de dépassement du clivage repose sur un constat implacable : les citoyens expriment leur vif mécontentement contre le système et l’impuissance du politique à travers le vote FN ou la grève des urnes, pudiquement appelée abstention.
Ce phénomène est le produit des politiques néolibérales en Europe auxquelles les grands partis de gouvernement, du PS à l’UMP, ont accepté de se soumettre progressivement depuis 1983, et qui culminent aujourd’hui avec les politiques d’austérité imposées par les trois B : Bruxelles, Bercy et la BCE.
En consentant à se démettre de notre souveraineté monétaire lors du traité de Maastricht en 1992, puis de notre souveraineté budgétaire avec le TSCG en 2012, ces grands partis ont désarmé notre nation des deux leviers principaux de la politique économique et sociale. C’est ainsi que les majorités qui se sont succédées en France depuis trois décennies ont mené des politiques aux contours trop semblables pour que les citoyens croient encore dans le bien-fondé des alternances. Cette indistinction est au principe de la crise politique que nous traversons.
La gauche, héritière de la Révolution française et du mouvement ouvrier
Dès lors, nous voyons une contradiction fatale à promouvoir le dépassement du clivage gauche-droite pour sortir d’une crise qui naît de sa disparition.
Notre tâche politique consiste tout au contraire à lui redonner un contenu qui s’est largement évaporé. Nous avons la conviction que ce clivage n’est pas vain. Notre volonté d’être la boussole d’une gauche à la dérive suppose d’admettre en premier lieu l’existence des points cardinaux de la politique que sont la droite et la gauche.
Ce ne sont pas ces repères qui sont aujourd’hui en cause, mais l’incapacité des élites politiques à leur donner un sens.
L’histoire de notre famille politique, du Ceres au MRC, s’inscrit à gauche parce que nous avons toujours articulé la question nationale avec la question sociale. À l’évidence, cette dernière est aujourd’hui le défi majuscule qui se dresse devant nous : chômage structurel massif, près de 15% des Français vivant sous le seuil de pauvreté, baisse des pensions et retraites, pouvoir d’achat en berne, absence de perspectives pour les jeunes générations.
Si la crise de souveraineté à laquelle nous sommes confrontés peut inciter des rapprochements avec des républicains de l’autre rive, nous ne considérons pas Nicolas Dupont-Aignan comme un interlocuteur fiable et crédible.
Ses multiples appels du pied au Front national, son soutien à Robert Ménard et ses accords avec la Ligue du Sud aux élections départementales, sa remise en cause du droit du sol, sont autant d'outrages aux principes universels de la République. Nous avons trop combattu la version ethniciste de la nation prônée par la droite pour céder aujourd’hui à cette confusion.
Au-delà, nous avons la conviction que le chemin n’est pas praticable. Les réponses instantanées de Jean-Luc Mélenchon comme de Nicolas Dupont-Aignan à la proposition de Jean-Pierre Chevènement en attestent.
La République a de l’avenir
Nous avons accompagné Jean-Pierre Chevènement et avons partagé les mêmes combats depuis de nombreuses années. Nous gardons en commun l’essentiel. Il reste pour nous une référence, mais aussi un ami. Son courage, sa force de travail, son souci permanent de recherche de la vérité font de lui un homme d’État d’une stature exemplaire et singulière sous la Vème République. En toutes circonstances, il a privilégié les obligations du pouvoir à ses attributs, l’honneur aux honneurs. Son appétit de liberté est aussi le nôtre.
C’est à l’évidence sans plaisir, mais aussi sans drame, que nous recueillons sa décision. Si nous avons aujourd’hui une différence d’appréciation avec lui, nous sommes convaincus que nos chemins se croiseront à nouveau bientôt pour faire gagner nos idées.
Pour l’heure, le MRC a fait la démonstration de sa maturité, alors que la plupart des partis sont devenus des appareils dépourvus de débats, des écuries où règnent en maître la docilité et l’effacement devant les ambitions de quelques uns.
En choisissant de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2017, le MRC a pris ses responsabilités par la voix de ses militants. C’est un choix d’affirmation et de clarification. Car c’est aux citoyens qu’il nous revient de nous adresser, plutôt que de bricoler des accords d’appareils en coulisses. Il s’agit d’oser parler à l’intelligence des Français en leur proposant un projet audacieux, cohérent et porteur d’avenir pour notre jeunesse.
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Source : Le Plus
Dès lors, nous voyons une contradiction fatale à promouvoir le dépassement du clivage gauche-droite pour sortir d’une crise qui naît de sa disparition.
Notre tâche politique consiste tout au contraire à lui redonner un contenu qui s’est largement évaporé. Nous avons la conviction que ce clivage n’est pas vain. Notre volonté d’être la boussole d’une gauche à la dérive suppose d’admettre en premier lieu l’existence des points cardinaux de la politique que sont la droite et la gauche.
Ce ne sont pas ces repères qui sont aujourd’hui en cause, mais l’incapacité des élites politiques à leur donner un sens.
L’histoire de notre famille politique, du Ceres au MRC, s’inscrit à gauche parce que nous avons toujours articulé la question nationale avec la question sociale. À l’évidence, cette dernière est aujourd’hui le défi majuscule qui se dresse devant nous : chômage structurel massif, près de 15% des Français vivant sous le seuil de pauvreté, baisse des pensions et retraites, pouvoir d’achat en berne, absence de perspectives pour les jeunes générations.
Si la crise de souveraineté à laquelle nous sommes confrontés peut inciter des rapprochements avec des républicains de l’autre rive, nous ne considérons pas Nicolas Dupont-Aignan comme un interlocuteur fiable et crédible.
Ses multiples appels du pied au Front national, son soutien à Robert Ménard et ses accords avec la Ligue du Sud aux élections départementales, sa remise en cause du droit du sol, sont autant d'outrages aux principes universels de la République. Nous avons trop combattu la version ethniciste de la nation prônée par la droite pour céder aujourd’hui à cette confusion.
Au-delà, nous avons la conviction que le chemin n’est pas praticable. Les réponses instantanées de Jean-Luc Mélenchon comme de Nicolas Dupont-Aignan à la proposition de Jean-Pierre Chevènement en attestent.
La République a de l’avenir
Nous avons accompagné Jean-Pierre Chevènement et avons partagé les mêmes combats depuis de nombreuses années. Nous gardons en commun l’essentiel. Il reste pour nous une référence, mais aussi un ami. Son courage, sa force de travail, son souci permanent de recherche de la vérité font de lui un homme d’État d’une stature exemplaire et singulière sous la Vème République. En toutes circonstances, il a privilégié les obligations du pouvoir à ses attributs, l’honneur aux honneurs. Son appétit de liberté est aussi le nôtre.
C’est à l’évidence sans plaisir, mais aussi sans drame, que nous recueillons sa décision. Si nous avons aujourd’hui une différence d’appréciation avec lui, nous sommes convaincus que nos chemins se croiseront à nouveau bientôt pour faire gagner nos idées.
Pour l’heure, le MRC a fait la démonstration de sa maturité, alors que la plupart des partis sont devenus des appareils dépourvus de débats, des écuries où règnent en maître la docilité et l’effacement devant les ambitions de quelques uns.
En choisissant de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2017, le MRC a pris ses responsabilités par la voix de ses militants. C’est un choix d’affirmation et de clarification. Car c’est aux citoyens qu’il nous revient de nous adresser, plutôt que de bricoler des accords d’appareils en coulisses. Il s’agit d’oser parler à l’intelligence des Français en leur proposant un projet audacieux, cohérent et porteur d’avenir pour notre jeunesse.
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Source : Le Plus