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Publié le Jeudi 7 Octobre 2010

"Cette Europe-là hypothèque notre destin"



Entretien de Marie-Françoise Bechtel, Vice-présidente du MRC à L'Est Eclair, 6 octobre 2010.


"Cette Europe-là hypothèque notre destin"
La première vice-présidente du Mouvement républicain et citoyen (MRC) animera un débat, vendredi 7 octobre, au foyer Monmousseau.

L'Est Eclair : Le Mouvement républicain et citoyen vient d'adopter un programme de salut public. Pourquoi avoir choisi ce terme de « salut public » qui date de la Révolution française ?
Marie-Françoise Bechtel : Parce qu'il faut un terme fort, qui montre bien que nous sommes dans une circonstance historique exceptionnelle avec une crise d'une extrême gravité. Il faut des réponses à la hauteur de cette situation et, pour sortir les Français de la crise économique et sociale dont ils ne font que commencer à payer le prix, il faut se mettre d'abord dans la perspective de l'intérêt public, celui de tous et non de quelques-uns. Ce rappel des fondamentaux de la République manifeste que notre programme n'est pas partisan ; il ne recherche que l'intérêt du pays tout entier.


Jean-Pierre Chevènement a évoqué lors des universités d'été du MRC la nécessité d'une reconquête de son destin en parlant de la France. Vous pouvez nous en dire plus ?
La France est aujourd'hui le 5e pays du monde par son PIB et en même temps, elle fait partie d'un continent qui non seulement se laisse distancer par les autres puissances mondiales, États-Unis, Chine, pays émergents, mais organise sa propre impuissance. Là, où les Américains et les Chinois protègent leur production et leur monnaie, l'Union européenne ne trouve rien de mieux que d'imposer aux États membres des politiques d'austérité, des restrictions de la dépense publique et de l'investissement privé et d'ouverture totale et sans contrepartie de leurs frontières. En nous obligeant à stériliser nos économies, à brider nos énergies et nos capacités, cette Europe hypothèque gravement notre destin d'Européens et de Français. Elle aurait pu tirer les leçons de la crise et de l'échec du libéralisme financier. Elle ne l'a pas fait.


À l'approche de la présidentielle, quelle place entend occuper le MRC à gauche face à la volonté hégémonique du PS ?
Le PS est la force dominante à gauche mais ne peut gagner, seul, la bataille présidentielle. Il est défié dans son propre électorat par les Verts qui engrangent d'autant plus de succès que les enjeux sont faibles et l'abstention forte.
La question qui se pose au parti dominant de gauche, est de savoir si, à l'occasion de l'élection présidentielle, celle qui compte vraiment pour notre avenir, il sait parler aux Français qui ont déserté les urnes, c'est-à-dire avant tout les couches populaires frappées par la crise.
Pour cela, il lui faudra s'appuyer sur des partis et mouvements qui veulent rendre à notre pays un destin économique et par là, la justice sociale.
L'autre voie, c'est jouer de la pseudo-modernité autour de la « croissance verte » et des questions de société. S'il mésestime la gravité de la crise et l'ampleur des solutions à lui apporter, alors il n'aura pas besoin du modèle républicain qui veut qu'il soit fait appel à la mobilisation des énergies pour un combat d'avenir.
Dans le cas inverse, nous ferons partie de ceux qui veulent aider à reconstruire un avenir pour la France.

Propos receuillis par Christophe Levert.

Source : L'Est Eclair

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