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Publié le Lundi 28 Avril 2014

Alstom : la France fera t-elle le choix de ne plus être maître de son destin industriel ?


Mots-clés : industrie, énergie

Par Gérard Pierre, Secrétaire national à l'énergie, lundi 28 avril 2014.


Quand en 1999 General Electric a repris à Alstom, la branche « turbine à gaz », opération autorisée par le gouvernement de l’époque, cette opération a conduit à une diminution de l’activité industrielle à Belfort et à une relocalisation actuelle aux Etats-Unis.

L’activité de la branche énergie d’Alstom est indispensable à l’indépendance de la filière électronucléaire. Les turbines à vapeur et les transformateurs de puissance sont des éléments indispensables à cette filière. Il faut maintenir en France les centres de décisions des groupes industriels sinon les conséquences seront les mêmes que pour les filières sidérurgiques (Usinor-Sacilor, Arcelor-Mittal), de l’aluminium (Péchiney, Alcan), ou du ciment (Lafarge, Holcim)…

L’avenir des emplois pérennes en France passe par le développement industriel. Le gouvernement de la France doit privilégier ce développement. Une politique de court terme nous priverait de la possibilité d’être maître de notre avenir.

La filière énergétique française est encore un fleuron industriel et doit être maintenue. Celle-ci doit être restructurée autour de ses champions : EDF, AREVA, CEA, ALSTOM… et contrôlée par l’État pour en assurer la cohérence.

La solution General Electric, avec le transfert du centre de décision en dehors du territoire national, ne serait qu’une anticipation du traité transatlantique, chère aux ultralibéraux. La solution Siemens qui sera présenté comme la création d’un champion européen ne sera qu’un leurre qui n’aura pas d’autres effets que de réduire l’activité. Ces deux solutions conduiront à rendre le gouvernement impuissant dans le domaine de la politique industrielle et à mettre en cause notre indépendance énergétique et nucléaire.

Dans l’état actuel du dossier, seule une participation de l’Etat peut remplacer les actionnaires défaillants. L’absence de décisions courageuses du gouvernement aura les mêmes effets, comme pour Arcelor à l’époque de la gauche plurielle, de priver la France d’un outil industriel qu’on prétend vouloir reconstituer.

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