Monsieur le maire,
Mes chers collègues,
Le temps d'un mandat municipal passe vite. Il laisse peu le temps de flâner. Nous en sommes déjà à la deuxième des trois phases qui rythment le vôtre : le début est terminé, le milieu, nous y sommes, et la fin, c'est déjà demain.
Je rappelle cette réalité car les grands projets occupent ces trois périodes. La première sert à penser le projet et à lancer les études, le second permet d'organiser la concertation et de ficeler le projet, la troisième sert à le réaliser.
Vous le savez, j'avais moi-même intégré dans mon programme en 2014 un aménagement des berges de la Savoureuse. Je vous l'avoue ici : mon projet était beaucoup plus modeste, d'abord sur le linéaire, puisqu'il était concentré pour l'essentiel sur la portion du centre-ville qui s'étend du Pont Clemenceau au square du Souvenir, en tentant de l'articuler étroitement au développement de la vie économique de Belfort : le commerce.
C'est ce qui m'a conduit à émettre un avis à priori favorable lors de la première délibération de principe, en relevant toutefois un désaccord sur la longueur du linéaire que vous nous proposiez, qui est trois fois plus grand.
J'ai donc étudié avec intérêt votre projet. Je dois vous dire aussi franchement que des le début, je suis resté sur ma faim, car avant d'aborder le fond des choses, je veux vous faire part de mon premier étonnement : 3 pages de rapport et une présentation PowerPoint composée d'un trombinoscope de votre équipe et de visuels "non contractuels", pour un projet qui engage plus de 15 millions d'euros, vous n'économisez pas l'argent public, mais vous économisez le papier ! Le dossier que vous nous avez remis est chétif, ce qui n'augure rien de bon. J'avais déjà émis un jugement similaire sur votre parking souterrain avec un dossier qui faisait 6 pages, et j'avais alors exprimé mon inquiétude la plus vive sur le fait que tout cela n'était pas pensé. La suite a permis de le vérifier...
Mes chers collègues,
Le temps d'un mandat municipal passe vite. Il laisse peu le temps de flâner. Nous en sommes déjà à la deuxième des trois phases qui rythment le vôtre : le début est terminé, le milieu, nous y sommes, et la fin, c'est déjà demain.
Je rappelle cette réalité car les grands projets occupent ces trois périodes. La première sert à penser le projet et à lancer les études, le second permet d'organiser la concertation et de ficeler le projet, la troisième sert à le réaliser.
Vous le savez, j'avais moi-même intégré dans mon programme en 2014 un aménagement des berges de la Savoureuse. Je vous l'avoue ici : mon projet était beaucoup plus modeste, d'abord sur le linéaire, puisqu'il était concentré pour l'essentiel sur la portion du centre-ville qui s'étend du Pont Clemenceau au square du Souvenir, en tentant de l'articuler étroitement au développement de la vie économique de Belfort : le commerce.
C'est ce qui m'a conduit à émettre un avis à priori favorable lors de la première délibération de principe, en relevant toutefois un désaccord sur la longueur du linéaire que vous nous proposiez, qui est trois fois plus grand.
3 pages de rapport et une présentation PowerPoint composée d'un trombinoscope de votre équipe et de visuels "non contractuels", pour un projet qui engage plus de 15 millions d'euros, vous n'économisez pas l'argent public, mais vous économisez le papier !
J'ai donc étudié avec intérêt votre projet. Je dois vous dire aussi franchement que des le début, je suis resté sur ma faim, car avant d'aborder le fond des choses, je veux vous faire part de mon premier étonnement : 3 pages de rapport et une présentation PowerPoint composée d'un trombinoscope de votre équipe et de visuels "non contractuels", pour un projet qui engage plus de 15 millions d'euros, vous n'économisez pas l'argent public, mais vous économisez le papier ! Le dossier que vous nous avez remis est chétif, ce qui n'augure rien de bon. J'avais déjà émis un jugement similaire sur votre parking souterrain avec un dossier qui faisait 6 pages, et j'avais alors exprimé mon inquiétude la plus vive sur le fait que tout cela n'était pas pensé. La suite a permis de le vérifier...
Venons-en au fonds des choses. Et d'abord, le sens de votre projet.
Concentrer comme vous le faites, sur un seul dossier, une large part des crédits disponibles du mandat n'est légitime que s'il s'agit d'un projet stratégique pour le développement de l'ensemble de la ville. C'est un choix politique important pour Belfort qui nous est soumis ce soir.
La première question qu'il nous revient d'étudier est : comment votre projet s'intègre dans la Ville ? Quelle est sa raison d'être ? Quel objectif sert-il exactement, au service de quelle vision de Belfort ?
Pour répondre à toutes ces questions, il convient de mettre votre projet en perspective et de deviner vos intentions puisqu'elles ne sont pas clairement exposées.
Depuis 1975, le développement du centre ville et de son attractivité a été conçu pour l'essentiel autour d'un axe est-ouest, de la gare à la vieille ville, avec l'aménagement d'un axe piétonnier, la création d'un axe commerçant avec une antenne vers le nord jusqu'aux 4 As, puis la prolongation avec la place Corbis et le parvis du théâtre, les aménagements d'Optymo sur le boulevard Carnot, et enfin, la nouvelle place d'armes, celle-là même qui a coûté 6 millions d'euros et dont vous jugiez la dépense pharaonique. Mais ça, c'était hier...
Il manque à ce cheminement commerçant le réaménagement de la place de la République afin d'achever cet axe. Cela eût été cohérent d'ailleurs avec les travaux de la salle des fêtes que vous avez engagés. Vous n'avez pas fait ce choix.
A quoi correspond votre choix en termes d'aménagement de la ville sur une pareille longueur ?
Je vais donc entrer dans le détail.
Pour faire vite, votre projet propose trois gros tronçons séparés par les trois ponts : ces trois tronçons ne constituent pas, en tout état de cause, un nouvel axe, car il n'y a pas de vraie continuité. Vous dressez le constat que le pont Corbis crée un obstacle important où il faut monter et redescendre. Le même constat devrait être fait pour le pont Clemenceau : que sera le promeneur qui ira sous un pont sur 25 mètres à une très faible hauteur ? Aucune vue n'est fournie sur ce point, mais ça me paraît important.
Sur ce tronçon, s'il n'y a pas de remontée vers le pont Clemenceau et le secteur du marché Fréry, je doute que beaucoup de personnes empruntent cette partie de votre promenade.
Même s'il est moins large et moins structurant du point de vue des flux, la même question est posée pour le pont Denfert. D'ailleurs, ces passages sous pont très bas de plafond supposeront un bon éclairage, car la question de la sécurité pourra être posée. Cette question de la sécurité d'ailleurs se pose pour l'ensemble de la promenade qui risque d'attirer des activités nocturnes peu recommandables si vous ne l'intégrer pas dans le projet. Mais de cela nous ne savons rien.
Pour revenir à cet axe de façon globale et à ces trois tronçons, je ne suis pas sûr de comprendre la logique. D'où part-on ? Où va-t-on ? Que veut-on mettre exactement en valeur ?
On cherche, mais en vain, la réponse à ces questions dans votre présentation du projet.
Ça, c'est pour la partie flux, mobilité, promenade.
La première question qu'il nous revient d'étudier est : comment votre projet s'intègre dans la Ville ? Quelle est sa raison d'être ? Quel objectif sert-il exactement, au service de quelle vision de Belfort ?
Pour répondre à toutes ces questions, il convient de mettre votre projet en perspective et de deviner vos intentions puisqu'elles ne sont pas clairement exposées.
Depuis 1975, le développement du centre ville et de son attractivité a été conçu pour l'essentiel autour d'un axe est-ouest, de la gare à la vieille ville, avec l'aménagement d'un axe piétonnier, la création d'un axe commerçant avec une antenne vers le nord jusqu'aux 4 As, puis la prolongation avec la place Corbis et le parvis du théâtre, les aménagements d'Optymo sur le boulevard Carnot, et enfin, la nouvelle place d'armes, celle-là même qui a coûté 6 millions d'euros et dont vous jugiez la dépense pharaonique. Mais ça, c'était hier...
Il manque à ce cheminement commerçant le réaménagement de la place de la République afin d'achever cet axe. Cela eût été cohérent d'ailleurs avec les travaux de la salle des fêtes que vous avez engagés. Vous n'avez pas fait ce choix.
A quoi correspond votre choix en termes d'aménagement de la ville sur une pareille longueur ?
Je vais donc entrer dans le détail.
Pour faire vite, votre projet propose trois gros tronçons séparés par les trois ponts : ces trois tronçons ne constituent pas, en tout état de cause, un nouvel axe, car il n'y a pas de vraie continuité. Vous dressez le constat que le pont Corbis crée un obstacle important où il faut monter et redescendre. Le même constat devrait être fait pour le pont Clemenceau : que sera le promeneur qui ira sous un pont sur 25 mètres à une très faible hauteur ? Aucune vue n'est fournie sur ce point, mais ça me paraît important.
Sur ce tronçon, s'il n'y a pas de remontée vers le pont Clemenceau et le secteur du marché Fréry, je doute que beaucoup de personnes empruntent cette partie de votre promenade.
Même s'il est moins large et moins structurant du point de vue des flux, la même question est posée pour le pont Denfert. D'ailleurs, ces passages sous pont très bas de plafond supposeront un bon éclairage, car la question de la sécurité pourra être posée. Cette question de la sécurité d'ailleurs se pose pour l'ensemble de la promenade qui risque d'attirer des activités nocturnes peu recommandables si vous ne l'intégrer pas dans le projet. Mais de cela nous ne savons rien.
Pour revenir à cet axe de façon globale et à ces trois tronçons, je ne suis pas sûr de comprendre la logique. D'où part-on ? Où va-t-on ? Que veut-on mettre exactement en valeur ?
On cherche, mais en vain, la réponse à ces questions dans votre présentation du projet.
Ça, c'est pour la partie flux, mobilité, promenade.
Votre politique de stationnement est erratique. Hier, vous vouliez créer une centaine de place là où il n'y en avait pas besoin pour un coût prohibitif, et maintenant vous proposez d'en supprimer une cinquantaine qui sont beaucoup sollicitées pour un coût là aussi prohibitif
J'en viens à la question commerciale. Nous avions cru comprendre que le développement du commerce était un élément central de votre mandat. Pouvez-vous nous expliquez en quoi cette promenade, telle qu'elle nous est présentée, va contribuer en quoi que ce soit au développement commercial du centre ville ? On cherche là aussi, mais en vain, une quelconque articulation. Tout au plus peut-on relever que le seul résultat pratique est, si j'ai bien compris, la suppression totale du stationnement quai Vauban.
Votre politique de stationnement est erratique. Hier, vous vouliez créer une centaine de place là où il n'y en avait pas besoin pour un coût prohibitif, et maintenant vous proposez d'en supprimer une cinquantaine qui sont beaucoup sollicitées pour un coût là aussi prohibitif. J'essaie de vous suivre, j'essaie de comprendre, et votre logique m'échappe.
Plus globalement, sur la logique de votre politique de mobilité, depuis le début du mandat, vous faites du retour de la voiture en ville une priorité. Vous pensez que c'est un choix d'avenir et que c'est facteur de développement. Mais alors quel est le sens d'une promenade de près de 2km ? N'y voyez-vous pas comme une légère contradiction ? Et puis si ce genre de promenade est justifié dans des grandes métropoles le long d'un fleuve, là où la campagne est éloignée du centre ville, quel est l'intérêt d'investir autant dans un projet au bord de l'eau alors que les Belfortains disposent de l'étang des Forges et du Malsaucy à proximité ?
Donc, du point de vue de la logique d'aménagement : vous voulez créer un axe qui n'en sera pas un alors qu'il existe au moins trois points à résoudre en centre-ville :
Votre politique de stationnement est erratique. Hier, vous vouliez créer une centaine de place là où il n'y en avait pas besoin pour un coût prohibitif, et maintenant vous proposez d'en supprimer une cinquantaine qui sont beaucoup sollicitées pour un coût là aussi prohibitif. J'essaie de vous suivre, j'essaie de comprendre, et votre logique m'échappe.
Plus globalement, sur la logique de votre politique de mobilité, depuis le début du mandat, vous faites du retour de la voiture en ville une priorité. Vous pensez que c'est un choix d'avenir et que c'est facteur de développement. Mais alors quel est le sens d'une promenade de près de 2km ? N'y voyez-vous pas comme une légère contradiction ? Et puis si ce genre de promenade est justifié dans des grandes métropoles le long d'un fleuve, là où la campagne est éloignée du centre ville, quel est l'intérêt d'investir autant dans un projet au bord de l'eau alors que les Belfortains disposent de l'étang des Forges et du Malsaucy à proximité ?
Donc, du point de vue de la logique d'aménagement : vous voulez créer un axe qui n'en sera pas un alors qu'il existe au moins trois points à résoudre en centre-ville :
- la place de la République
- La jonction entre le centre-ville et le nouveau secteur de l'hôpital
- L'abandon du secteur des 4 As : à quoi sert la rénovation du centre commercial si les politiques publiques abandonnent le commerce dans le secteur ?
Encore une fois, je n'étais pas défavorable à un aménagement autour de la Savoureuse entre le théâtre et le pont Clémenceau, mais on aurait pu imaginer des choses à la fois beaucoup plus utiles et beaucoup plus modestes que ce "grand plan Meslot au bord de l'eau". Une promenade en hauteur pour élargir le quai valet, simplifier les circulations autour de Sainte-Marie et sécuriser les piétons était possible, de même qu'une promenade descendant vers la Savoureuse entre le pont Corbis et la passerelle de Arts. Voilà un aménagement qui divisait par 3 ou 4 le coût de votre projet et qui était bien plus utile.
Votre dossier très lacunaire laisse ouvertes de nombreuses questions techniques.
Les croquis fournis sont sympathiques, comme tous les visuels d'architectes, mais quelle sera la réalité derrière ces images ?
On dépense 15 millions d'euros pour un axe utilisable une partie de l'année, soit. Ce n'est pas forcément un problème, mais encore faut-il dire clairement combien de temps, statistiquement, il sera utilisable dans l'année ? Quel sera le nombre de coupures sachant qu'à chaque coupure, il faudra remettre en état ne serait-ce que pour éliminer les dépôts laissés par la crue ?
Autre question corollaire : Quel sera d'ailleurs le coût engendré en fonctionnement pour l'entretien de ces plus de 10.000 m² d'espace public ?
Les débits de la Savoureuse sont très variables, entre 1m.cube par seconde en août jusqu'à 64 m.cube par seconde pour la crue bisannuelle.
Cela a des conséquences très concrètes sur la conception du projet. Si vous voulez que la promenade soit suffisamment utilisable, il faudra laisser un différentiel de niveau de l'ordre de 1 m avec le point le plus bas, sinon elle sera noyée au moindre changement de niveau. 1 m, ce n'est pas ce que montrent vos beaux dessins. Vos vues d'artistes donnent une image idyllique de proximité avec l'eau. Cette représentation est illusoire.
On ne peut pas juger rationnellement de ce projet sans voir à minima des coupes transversales pour comprendre comment s'organise dans l'année les niveaux d'eau et la promenade. Vous le fournissez pour le secteur Vauban, mais pour le reste, cela a-t-il été calculé ? Ce serait préférable...
Autre élément fallacieux de votre présentation, l'image donnée du lit de la rivière. La plus pittoresque est celle du secteur Atria où le bureau d'études n'a pas hésité à mettre des arbres dans le lit de la rivière !!! C'est une aberration d'un point de vue hydraulique pour une rivière de vallée soumise à la fonte des neiges à la fin de l'hiver ! Ce seront des obstacles en cas de crue dans lesquels viendront se percuter tous les flottants. Si vous voulez faire un barrage en cœur de ville, effet garanti !
Toujours sur les vues : on voit des fleurs un peu partout, c'est très sympathique. Mais par définition, le lit mineur d'une rivière est fragile puisque soumis aux crues et changements de niveaux. Il n'y aura pas de fleur sans terre végétale et votre terre végétale ne tiendra pas un hiver : elle sera emportée par les crues. Il est donc impossible de réaliser des plantations de massifs fleuris comme le montre votre présentation, sauf à les refaire à chaque crue.
Enfin, et j'en aurai terminé avec la partie technique, comment seront repris les différents seuils ?
Pour faire vite, il y a deux options :
Votre dossier très lacunaire laisse ouvertes de nombreuses questions techniques.
Les croquis fournis sont sympathiques, comme tous les visuels d'architectes, mais quelle sera la réalité derrière ces images ?
On dépense 15 millions d'euros pour un axe utilisable une partie de l'année, soit. Ce n'est pas forcément un problème, mais encore faut-il dire clairement combien de temps, statistiquement, il sera utilisable dans l'année ? Quel sera le nombre de coupures sachant qu'à chaque coupure, il faudra remettre en état ne serait-ce que pour éliminer les dépôts laissés par la crue ?
Autre question corollaire : Quel sera d'ailleurs le coût engendré en fonctionnement pour l'entretien de ces plus de 10.000 m² d'espace public ?
Les débits de la Savoureuse sont très variables, entre 1m.cube par seconde en août jusqu'à 64 m.cube par seconde pour la crue bisannuelle.
Cela a des conséquences très concrètes sur la conception du projet. Si vous voulez que la promenade soit suffisamment utilisable, il faudra laisser un différentiel de niveau de l'ordre de 1 m avec le point le plus bas, sinon elle sera noyée au moindre changement de niveau. 1 m, ce n'est pas ce que montrent vos beaux dessins. Vos vues d'artistes donnent une image idyllique de proximité avec l'eau. Cette représentation est illusoire.
On ne peut pas juger rationnellement de ce projet sans voir à minima des coupes transversales pour comprendre comment s'organise dans l'année les niveaux d'eau et la promenade. Vous le fournissez pour le secteur Vauban, mais pour le reste, cela a-t-il été calculé ? Ce serait préférable...
Autre élément fallacieux de votre présentation, l'image donnée du lit de la rivière. La plus pittoresque est celle du secteur Atria où le bureau d'études n'a pas hésité à mettre des arbres dans le lit de la rivière !!! C'est une aberration d'un point de vue hydraulique pour une rivière de vallée soumise à la fonte des neiges à la fin de l'hiver ! Ce seront des obstacles en cas de crue dans lesquels viendront se percuter tous les flottants. Si vous voulez faire un barrage en cœur de ville, effet garanti !
Toujours sur les vues : on voit des fleurs un peu partout, c'est très sympathique. Mais par définition, le lit mineur d'une rivière est fragile puisque soumis aux crues et changements de niveaux. Il n'y aura pas de fleur sans terre végétale et votre terre végétale ne tiendra pas un hiver : elle sera emportée par les crues. Il est donc impossible de réaliser des plantations de massifs fleuris comme le montre votre présentation, sauf à les refaire à chaque crue.
Enfin, et j'en aurai terminé avec la partie technique, comment seront repris les différents seuils ?
Pour faire vite, il y a deux options :
- une option sans seuils : une série de micros seuils en fait, c'est ce que semble dire la planche Gambetta -Richelieu
- Une option avec des seuils de petites tailles, rapprochés, ce que semble dire la planche du secteur arts théâtre.
Or, ce n'est pas un choix anodin.
Dans le premier cas, sans seuils, la rivière est en régime torrentiel, ce qui signifie qu'en période estivale il reste un filet d'eau, le reste constituant une friche assez peu agréable.
Dans le deuxième cas, on maintient le système actuel avec des bassins plus petits mais nous aurons les mêmes problèmes qu'aujourd'hui ; réchauffement de l'eau, prolifération d'algues, et donc des odeurs pas très agréables par forte chaleur, mais avec le privilège de les sentir de plus près...
Le résultat risque de ne pas être à la hauteur et en tout état de cause, très différent des visuels sur lesquels nous sommes invités à délibérer.
Je souhaiterais donc à minima, avant de prendre une décision, que l'on dispose de documents plus fournis, correspondant aux 4 saisons de l'année et quatre types de débit pour se faire une idée un peu plus précise du résultat final.
Dans le premier cas, sans seuils, la rivière est en régime torrentiel, ce qui signifie qu'en période estivale il reste un filet d'eau, le reste constituant une friche assez peu agréable.
Dans le deuxième cas, on maintient le système actuel avec des bassins plus petits mais nous aurons les mêmes problèmes qu'aujourd'hui ; réchauffement de l'eau, prolifération d'algues, et donc des odeurs pas très agréables par forte chaleur, mais avec le privilège de les sentir de plus près...
Le résultat risque de ne pas être à la hauteur et en tout état de cause, très différent des visuels sur lesquels nous sommes invités à délibérer.
Je souhaiterais donc à minima, avant de prendre une décision, que l'on dispose de documents plus fournis, correspondant aux 4 saisons de l'année et quatre types de débit pour se faire une idée un peu plus précise du résultat final.
votre projet coûte exactement le prix d'une autoroute, soit 9 millions d'euros du km (une ligne TGV, c'est environ le double). Ne voyez vous pas comme un léger problème ?
Enfin vient la question du coût exorbitant du dossier. Je veux faire deux grandes séries de remarques.
La première c'est un parallèle utile : votre projet coûte exactement le prix d'une autoroute, soit 9 millions d'euros du km (une ligne TGV, c'est environ le double). Ne voyez vous pas comme un léger problème ?
La seconde remarque relève du financement que vous présentez.
Vous communiquez sur le fait que cela ne coûtera pas cher à la Ville puisque vous comptez solliciter l'Agence de l'eau. Peut-être l'avez-vous fait, on ne sait pas, mais je ne pense pas, parce que sinon, je ne doute pas que vous nous auriez communiqué les éléments de dossier. Cela fait à l'évidence partie des pièces utiles à partager avec les conseillers municipaux qui disposent d'un droit à l'information pour des délibérations d'une telle importance...
En préalable, je veux rappeler que si l'agence de l'eau finance le projet pour une part, ça reste de l'argent public engagé grâce aux taxes de consommation des citoyens. Il ne faudrait par leur donner l'impression que l'argent tombe du ciel, livré par hélicoptère.
Ensuite, je veux discuter du volume tel que vous le présentez : vous prétendez que la Ville paiera 60% du coût total du projet, soit 8,5 millions et l'agence de l'eau 40% soit 6,5 millions. L'agence de l'eau peut financer jusqu'à 80% des travaux en rivière (3 millions), une partie de la maîtrise d'ouvrage relative à ces travaux en rivière, une partie de la reconstruction de la passerelle des Arts qui est aujourd'hui un obstacle aux inondations. Avez-vous imaginé qu'elle financerait votre amphithéâtre et vos aménagements urbain ? Pensez-vous que l'agence de l'eau va financer les autres renforcements d'ouvrages ? Que va-t-elle financer d'autre d'après vous pour justifier une ligne de recette de 6,5 millions d'euros ? On aimerait avoir le détail qui justifie ce chiffre lancé ici à la cantonade.
Je vais vous livrer mon analyse : en imaginant que l'agence de l'eau finance au ratio le plus favorable, soit 80% des dépenses éligibles, la ville touchera au maximum 3 millions d'euros et non pas 6,5 comme vous le prétendez.. Et pour tout vous dire, je pense que ce sera moins. Mais naturellement, comme pour le parking souterrain en son temps, vous pouvez contester mon estimation, à charge pour vous de démontrer le contraire. La réalité viendra ensuite arbitrer entre votre version digne d'un vendeur d'encyclopédie à domicile et les analyses que je suis obligé de faire avec le peu d'éléments que vous nous donnez.
Et j'essaie de me situer du point de vue de l'agence de l'eau dans ce dossier, quel est l'intérêt de "renaturer" la Savoureuse sur 1,7 km alors qu'elle coule sur plus de 30km dans le département ? A ma connaissance, l'agence de l'eau privilégie des projets globaux portés dans le cadre d'un contrat rivière et non sur des opérations ponctuelles. Le niveau de subvention de 80% que vous prétendez obtenir est plutôt dédié à une réflexion sur toute la longueur du cours d'eau. Même du point de vue de l'efficacité hydraulique, je ne suis pas certain que ce projet ait une utilité réelle.
D'autant plus qu' il existait un contrat rivière dans notre département, mais c'est votre propre majorité qui a cessé de l'honorer voici un an sur l'Allaine à Delle, pour de sombres intérêts locaux que votre directeur de cabinet* ne manquera pas de vous expliquer. Quelle est votre cohérence ? Et pensez-vous que cela va encourager l'agence à s'engager dans votre dossier ?
[* NOTE : M. Frédéric Rousse, par ailleurs, conseiller départemental du canton de Delle, vice-président du Conseil départemental et conseiller municipal de Delle]
Il y a un deuxième détail, encore plus inquiétant. Les travaux sont prévus pour débuter au printemps 2018. Or à cette date, les communes n'auront plus la compétence en matière d'entretien et d'aménagement des cours d'eau ! La compétence étant affectée par la loi aux intercommunalités, les communes n'auront plus la capacité d'intervenir des le 1er janvier 2018 avec un transfert intégral et automatiques aux EPCI. Donc qui va financer ? Qui porte ce projet ? Est-ce vraiment la Ville ? Vos collègues de l'exécutif intercommunal sont-ils au courant que l'agglomération va financer 10 millions d'euros pour la ville ? Je pense qu'il serait préférable de les en informer. En tout état de cause, c'est en conseil d'agglomération que le débat doit avoir lieu puisque c'est la Cab qui paiera la partie travaux et aménagement du cours d'eau.
Enfin, j'ai une question subsidiaire, peut-on savoir si le financement dépend de l'Appel à projets de l'agence de l'eau "renaturation des cours d'eau" qui était clos le 31 mars dernier ? Si c'est le cas, peut-on avoir accès aux pièces ?
Et savez-vous seulement quelle est l'enveloppe de cet appel à projets ? 25 millions d'euros pour un espace Rhône Méditerranée Corse qui compte 15 millions d'habitants ! Pensez vous que l'agence va octroyer gracieusement 1/4 de son enveloppe pour la seule ville de Belfort ?
J'ai fait des recherches. Pas un seul projet, à part celui de la métropole lyonnaise pour son système d'épuration, n'a bénéficié d'un financement supérieur à 5 millions d'euros ces 3 dernières années... Je vous demande donc d'informer les Belfortains avec des vrais chiffres et non ceux issus de vos fantasmes.
Vous êtes en train de dépenser le prix d'une autoroute pour faire un cheminement au bord de l'eau. On ne sait à peu près rien de sérieux des conditions techniques dans lesquelles il va être réalisé. On ne sait pas combien de jours par an cette promenade sera utilisable
Monsieur le maire, j'ai déjà eu l'occasion de vous dire mon inquiétude pour Belfort. A la lecture de ce mini rapport, je suis atterré. Vous êtes en train de dépenser le prix d'une autoroute pour faire un cheminement au bord de l'eau. On ne sait à peu près rien de sérieux des conditions techniques dans lesquelles il va être réalisé. On ne sait pas combien de jours par an cette promenade sera utilisable. Le modèle financier est irréaliste, pour ne pas dire malhonnête dans sa présentation. Et vous demandez de délibérer à une collectivité qui n'aura déjà plus la compétence au moment de la réalisation !
J'ai une question : tout cela est-il sérieux ?
Ce projet des berges de la Savoureuse est en quelques sortes le survivant de votre mandat parmi les grands investissements structurants : le projet des Nouvelles Galeries est un fantôme ; le projet de parking sous-terrain est enterré. Au regard de votre dossier indigent, j'ai le sentiment que celui des berges de la Savoureuse prend déjà l'eau. Va-t-il finir noyé ?